1. VOTRE QG SE FAIT ATTAQUER PAR L'UN DES GANGS ADVERSES ET VOTRE CHEF EST ABSENT. COMMENT RÉAGISSEZ VOUS ?
c. Vous appelez le chef ou l'un des hauts gradés afin de les prévenir et this is sparta.

2. VOTRE CHEF VOUS DONNE L'ORDRE DE PRENDRE D'ASSAUT L'UN DES TERRITOIRES ADVERSES, VOUS PARTEZ AVEC UNE FINE ÉQUIPE ET ...
d. Au minimum, un flingue, faut pas être trop téméraire non plus. Prudence est mère de sûreté.

3. LE CHEF TIENT UN CONSEIL ET VOUS Y ÊTES CONVIÉ ; MALHEUREUSEMENT VOUS ÊTES EN DÉSACCORD AVEC LUI. QUE FAITES-VOUS ?
a.  Vous fermez votre gueule, le chef est la voix suprême.

4. VOUS ÊTES EN TRAIN DE VOUS LA COULER DOUCE, SEUL DANS VOTRE REPÈRE, QUE FAITES-VOUS ?
a. Vous sirotez une bière et vous tapez des barres de rire devant la télé.

5. VOUS SUBISSEZ UN INTERROGATOIRE APRÈS AVOIR FOUTU LA MERDE EN FRAPPANT UN OFFICIER DE POLICE. COMMENT SE PASSE L'INTERROGATOIRE ?
a. Vous demandez toutes les cinq secondes votre avocat.

6. COMMENT VOYEZ VOUS LE GOUVERNEMENT ACTUEL ?
b. Vous n'avez clairement pas peur d'eux, bien au contraire.

Kiseru en main, cheveux décolorés à l’extrême et sourcils peints ; la figure d’un autre temps. Une époque où vibre le gargarisme des prêtres, flottent les effluves d’encens et s’élèvent les croyances mystiques.

Onibaba, la « Grand-mère Démon » ; entre sa chevelure et son atelier où les petits êtres cornus s’amoncellent. La femme, pourtant jeune, joue son rôle à la perfection. D’un calme taciturne et de gestes délicats, précis, elle taille l’argile comme le bois. Ses armes sont fines, pinceaux, scalpels et aiguilles. Ainsi tranche-t-elle, pour marquer les formes insufflées par ses désirs.

La tradition austère transpire à grosses gouttes, amuse les touristes, plait aux anciens. Onibaba s’incline de respect, comme il le lui a été enseigné. Mystère et secret l’entourent, de la même manière que sa grand-mère avant elle.

Jeune héritière des rituels qui ont forgé sa famille, qui l’ont ensablé dans le crime, Onibaba ne craint ni la violence, ni le sang et encore moins la mort. Elle la provoque, parfois, du fil de son scalpel. Il suffit d’une artère. Mais, la demoiselle préfère de loin le poison, ou, mieux encore, la strangulation d’une corde.

Inspiration.
Qu'il est dur de respirer sous les vapeurs des teintures, peintures, le goût du tabac. Et plus encore, celui qui permet de voir les étoiles.

Ses mots ont une saveur de devinette. De sage prophétie.
Sa peau possède ce goût d'interdit.

Elle tient la distance, froide et pourtant si tendre. On pourrait désirer se blottir au creux de ses bras ronds, ses mains sont douces. Létales. Bête sauvage si bien dressée. La méfiance la saisit à la gorge, écrase cette si belle trachée. Jamais elle ne trahira.

Puis la bulle éclate, comme la gomme entre ses lèvres. Hors de sa boutique, Onibaba a tout d'une jeune Tokyoïte. Folie vestimentaire, accessoires douteux; un peu blasée, un peu fanée. Si sa peau était tannée aux UV, on la prendrait pour une Ganguro.

A la fois sérieuse et légère. Ironie, quand la tradition prend des airs de rebelle. Parfois, elle rit, et c'est comme la foudre qui s'abat sur l'arbre. Saisissant. Fugace. Bref. Puis le silence.
Peut-être n'était-ce qu'un rêve.

Enfant soldat, fille-pion. Elle qui fut Oni devint Baba. Son cœur, si celui-ci bat, n’appartient qu’à ses chefs.

Onibaba n’existe que pour servir.

Repeindre les murs et les pavés de la cité,

Aux couleurs de son clan.

La famille Shinsei ( 神聖 - Dieu - Saint - ) n'est pas originaire de Tokyo.

La vieille Chihoko est arrivée avec ses parents il y a bien longtemps.
Qu'elle repose en paix.

Il parait qu'ils viennent des montagnes, d'un petit village. Le genre auquel on accède pas facilement. On suppose une ancienne famille de prêtres, étant donné leur nom.

Les Shinsei sont discrets mais, l'on échappe pas à leurs créations. Elles décorent le temple sensō-ji, les touristes repartent avec un sac marqué de leur échoppe, on retrouve même leurs masques à l'autre bout de la ville.

Les enfants se racontent qu'ils faisaient des rituels effrayants, là-bas, dans leur village. Pour se protéger des démons, au prix du sang, comme dans la légende du Manoir Himuro. Pour se faire peur, les petites têtes rajoutent que les Shinsei ont du sang d'oni et qu'ils mangent encore de la viande humaine.




Une tape derrière la tête.
C'est irrespectueux.

La pauvre Chihoko a perdu son fils et sa bru. Histoires de gangs. Maudits soient-ils. Et la vieille se retrouve à élever leur seule enfant ; la petite Kirie.

Tragédie.

La grand-mère ne veut pas en entendre parler. Heureusement qu'elle est là pour apprendre à sa petite-fille tout ce qu'elle sait.

Fendre l'argile. Tailler les masques.
Et plus encore.
Tout ce que les autres ignorent.

Puis la maladie, à son âge, c'est bien normal.
La vieille Shinsei s'éteint, la jeune prend sa suite.

Personne ne sait à quel point.