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night ride ft. rinne
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ft. rinne.

il est pas loin le samedi soir, et son débordement de fêtards. le ciel vire au rouge, à l'orange et au rose. de belles couleurs qui s'imprimeront aussi sur les joues des multitudes de passants. les gens seront soûls, les gens seront gais. elle ira probablement les rejoindre, une fois le soleil complètement couché.
mais avant, y a comme un goût de rouler dans sa bouche. une course à faire, un détour. son corps s'enfile dans des vêtements trop moulants, vestige d'un avant luxuriant. devant le miroir, elle ne passe que quelques secondes, à peine une minute. juste de quoi éviter un morceau de salade entre les dents. elle a l'haleine des clopes froides et des verres de trois heures du matin de la veille. elle a pas assez dormi. elle est pas assez classy. mais elle s'en fout, elle enfile une paire de lunette rétro - fumées bleus et un perfecto - elle s'en va.
les portes du loft grincent tandis qu'elle les écartent. le garage qui abrite ses précieuses machines se trouve à quelques pas mais elle met plusieurs minutes avant d'y arriver, rageant sur son smartphone, allumant une clope.

cigarette qu'elle ne fumera même pas- qui s'écrase sous son pieds et la basket fluo qui s'y trouve.
les portes claquent, et le garage libère la bête allemande qui y dort. le moteur crache une épaisse fumée blanche, les pneus crissent sur le béton et s'accrochent au bitume.
elle s'éloigne tranquillement, en mettant le cap sur un lieu moins fréquenté. tout ce qu'elle veut c'est rouler. et rouler encore, encre et encore.
comme une thérapie à sa non-vie. une catharsis à ce qui la ronge.

elle roule tant qu'elle en oublie de suivre un chemin défini. et la voilà paumée, mais pas paniquée, dans un coin reculé d'ikebukuro.

Rinne
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Rinne
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Upside Down.

        Tu as toujours été un peu triste
        au fil de ta vie
        à force de découvrir que la course après le bonheur
        épuise les respirations qui ripent sur la piste
        jeune, on s’éprends encore de ses leurres
        des promesses pourries

        Il y a encore une distance entre
        ta tête et l’océan
        celui que l’errance comble de passages ratés
        ou de souvenirs qui s’étiolent, tendres
        (parfois rances ?)
        on est pas encore disposé à rater
        on trouve des moyens d’attendre
        (prendre de l’avance)

        Puis tu as grandit
        ou peut-être t’es-tu enfoncée
        (dans le sol)
        les journées fleuries
        on finit par se faner
        (le temps d’un vol)


Est-ce la rencontre la plus absurde de ta vie — le prix de ton orgueil — qui t’a menée à regarder les choses sans reflets ? À perdre cette capacité d’entrain — de percevoir la beauté. Tu ne vois pas tout gris ; mais parfois les choses manquent terriblement de nuances. Il y a des nuits où ton écran numérique attire à ton esprit — la réalité. De ce que tu fais, de ce que tu es. Parfois, tes mensonges ne dissimulent plus assez tes craintes. (Elles sont nombreuses) Es-tu si innocente ? Et l’origine de tout ça, un accident ?

N’était-ce pas ta fierté ; ta tentative ultime de te prouver (que tu valais mieux que tous, ça). On t’avais parfois prévenu, parce que plus jeune, tu tentais déjà (le destin). Tes voyages sans lendemain ; tes excursions solitaires — tout juste bonnes à combler le vide du temps. Est-ce ta propre ignorance ? De toi. T’es-tu déjà regardée dans un miroir ? Que vois-tu ? Que veux-tu ? Que vouloir ? Est-ce que nos désirs ne sont plus coupables le jour où ils sont légitimes ? Comment déterminer si ce que tu veux n’est pas le fruit d’une pression externe ? Où débutent tes pensées, lesquelles sont internes ? A quel point la réalité dans laquelle tu évolues te modèle-t-elle ? Te crois-tu encore exempte parce que (Tu n’es pas là par choix) ?

Une collaboratrice.

Te voilà.

————————

Tokyo fait partie de ces villes où la foule est omniprésente. Elle ne se tais qu’à la nuit, après minuit, quand toute présence s’éteint dans les bars qui se cachent ; dans les sous-sols qu’on efface. C’est aussi une des villes où cohabitent le plus de suicidaires. Des tas d’âmes laissés à leur propre chagrin ; vissées dans leur solitude. Être seule dans la foule — C’est pénible. Le cocon de Rinne est sans doute à cette image. Cette salle où elle vit ; parsemée d’ordis. La douche est minuscule, le lit est un canapé. Il y a bien un autre appartement — celui qui figure sur ses données civiles. Mais elle y va rarement ; la veille de son baitô pour récupérer des vêtements.

Elle pense se satisfaire de sa réclusion ; qu’elle n’a pas besoin d’amis. Mais c’est faux. Et ce gang qu’elle a accepté en déni ; devient davantage sa maison. (Et si il s’agissait d’accepter le poids des autres sur ton existence ?) Le matériau est commun : ce qui nous est propre, c’est la forme qu’on lui façonne.

Ce soir ; Rinne n’est pas très bien. Elle s’en veut. Elle est fatiguée, affaiblie, ses règles poussent de l’hémoglobine au dehors de son corps. (Des relents, pics sourds, des grognements). Elle se remémore qu’elle existe aussi physiquement — qu’il faut prendre soin de soi de temps en temps.

Mais son cœur a trop mal pour rester statique. Il lui faut sortir sa rancœur (retarder l’instant fatidique). Alors Rinne s’est échappée du labo des ordis. Elle s’est échouée sur la chaussée devant son taudis. Route anonyme dans les entrailles Tokyoïte, sanctuaire maladroit de confidentialité. Son large pull de travail contraste avec son tee-shirt kawaï ; ses pieds dans de larges baskets informes, ses cheveux noyés dans la capuche qui couronne sa tête. Elle est assise sur un petit carré de bitume, et hoquète parfois, lorsque ses pensées deviennent trop pesante. Pourquoi est-elle sortie ? (C’est si bête). Préserver son intimité en jouant de déguisements, et craquer pour un peu de mal-être ; aller s’exhiber parce qu’il nous faut prendre l’air.

À son niveau une lumière vive ; un moteur qui ronronne, furtif. Une voiture, ici ? Rinne sursaute, et tombe de son perchoir. S'éclate de tout son long — maudit, convoque des démons. C’est quoi exactement cette journée de merde ?

À mensonge trop lourd, cœur avorté


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ft. rinne.

elle ouvre la fenêtre, la musique - captive - s'échappe vivement par la brèche offerte. un groupe de j-pop scande des paroles édulcorées au rythme d'une musique électronique. elle tapote le volant de cuir en rythme, sans chanter. sa voix est, depuis un temps, trop embrumée pour offrir un réel plaisir aux oreilles anonymes. enfin, c'est ce qu'elle dit. avec moins de poésie. ses yeux plissent, elle pince ses lèvres, faisant apparaître une fossette au creux de sa joue. les pneus hurlent sur le bitume, l'arrière glisse. et la voiture s'arrête, perpendiculaire à la route, les feux braqués sur une masse informe. nana enfonce une clope entre ses lèvres, l'allume. les secondes s'étirent doucement, sa bouge recrache les fumées nocives. portière qui claquent, bruit de tissus froissés. ses doigts délicats agrippent les bords étriqué de sa jupe en simili, qu'elle replace en garde-pudeur.

— rien de cassé ?

elle tousse, frémit. il fait froid en dehors de la voiture. son cocon, sa maison. tire sur sa clope, le bout luit. lumière rouge perçant entre le halo blanc des feux à LED de son monstre. elle l'a vu tombé - bien sûr. du coin de l'œil, pendant le refrain de la chanson. elle aurait pu passer sa route mais nana n'est pas si cruelle - c'est ce qu'elle s'est dit, sans grand entrain.
je vérifie si t'es en vie, puis je m'en vais. j'ai pas que ça à foutre.

en fait si, mais c'est pas le sujet. elle exhale des remugles d'enfers de ses narines et attend un signe de vie. elle aurait pu tendre sa main, mais ç'aurait été bien trop charitable pour quelqu'un comme elle. elle ne fait que grimacer dans la fraîcheur de cette nuit qui tombe, les yeux rivés sur cet silhouette étalée.



Rinne
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Rinne
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Upside Down.


        C'est pas le monde qui déplore ;
        C'est toi qui t'ignore.


Y’a comme un bruit de moteur qui calle, mais tout en douceur. Une maitrise de l’engin, la rumeur d’une chanson pop ressassée sur les ondes. De la lumière vive éclaire son corps allongé, qui dialogue avec la fraicheur du bitume (on va pas y rester). Une silhouette féminine qui se rapproche, Rinne relève déjà la tête et une cascade d’un noir corbeau dégouline le long de son cou endoloris (crispation face au choc). L’encre capillaire dépasse peu à peu du pull trop grand pour son corps affaibli. Elle passe ses mains tremblantes devant ses yeux, essaye de trier le clair-obscure pour y discerner quelque chose. Une voix. Une femme. « Rien de cassé ? »

Rinne frémit, le vent s’engouffre dans son pull ouvert. Il fait frais, trop. L’odeur de la cigarette accompagne la citadine qui lui fait face, et Rinne, dans un hoquet, s’aperçoit qu’elle aimerait bien elle aussi tirer une taff. Elle se redresse davantage, va jusqu’à se lever. Lui fait face, confuse, aimerait que les phares visent la lune plutôt que son cadavre nocturne.

    « Je vais bien, merci. Désolée. »

Elle s’excuse — mais où est passée ta fierté ? Elle se sent si vulnérable, c’est insupportable. Ça l’exaspère ; et elle se surprend à presque en vouloir à la japonaise de s’être arrêtée. Comme si elle soulignait, mettait en évidence, sa fragilité. Des relents d’amertume, beaucoup de culpabilité. Des images fusent malgré elle dans son esprit embrumé. Elle discerne une jupe dont le simili-cuir luise sous les projecteurs motorisés. Une voiture, super allure. Rinne fouille dans sa veste, ses yeux rougis retiennent les larmes d’un fleuve dont la source est tarie. Bientôt couleront des torrents de dégoûts ; aux accents rouillés.

    « Vous auriez du f… »

Son dernier mot est inspiré par un sanglot fatidique. Depuis combien de temps… C’est ridicule. Si cette inconnue devinait qu’elle se place à l’entrée d’un temple d’information ;; qu’il lui suffirait de la cuisiner pour accéder à une mine prête à pulser en détonations.


Et ces organes sont étalés
dans un catalogue privé
ils sont anonymes
niché dans des sacs croulant d’hémoglobine.

Et tu te dis que ce n’est pas grave,
que tu attends pour mieux pourfendre,
que tu fais tout ça pour être apte à les défendre.


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ft. rinne.

la voix se détache à peine derrière le bruit du moteur qui tourne à bas régime, attendant sagement qu'on vienne le réveiller - de nouveau. les volutes de gaz d'échappements, de condensation et puis de fumées s'entremêlent en complexes arabesques, donnant à l'instant une drôle d'atmosphère. elle a les yeux rivés par terre, l'air sévère. ses lèvres se délient, délaissant le poison.
ça finira par se consumer au bout de ses doigts frêles et de ses ongles surtout pas manucurés.
y a des mots qui sortent de cette fille, comme des sons du fond d'une grotte. y a de l'écho, ça résonne et c'est à peine si elle l'entend. les voyelles s'emmêlent avec les consonnes et nana tend l'oreille pour ne pas tout perdre dans le vent.

elle sanglote - voilà bien ma déveine. une qui chiale, encore. les filles qui pleurent, les gens même, elle s'y fait pas, elle y arrive pas. alors elle se recule très légèrement, une grimace fugace déforme les traits délicats de son visage. elle met de la distance, pour s'éviter les relents de détresse et autres attributs des filles qui ont des larmes aux joues.
elle, elle sait pas pleurer alors elle comprend pas comment ça peut arriver.

— prend.

et elle lui balance le briquet, sans cérémonie, sans chichi. sa voix est claire, calme et lisse. détachée et il perle comme une pointe d'agressivité.
et puis elle fait volte-face, rentre dans sa bagnole encore allumée et attrape un petit paquet. elle en ressort et vient le poser dans cette main qu'on lui tend pas.

— tiens c'est pour t'essuyer. puis mouche-toi aussi.

au cas où t'aurais pas deviné que t'as l'air pathétique.
elle enfonce le couteau avec des mouchoirs, voilà tout.

Rinne
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Upside Down.


        Elle lui balance le feu, d’une parole laissée dans le vent.

L’objet de plastique sautille sur le sol dans un cliquetit artificiel. Roule sur quelques dalles de la route décharnée, laissée à nûe sous la lune qui baille. « Prend. ». Rinne se remémore une autre soirée, dans une autre ruelle ; et une ombre glaciale lui déchire l’abdomen. Elle frissonne indiciblement, s’abaisse pour saisir l’objet convoité. D’un geste lent mais délicat ; presque gracieux, à mille lieu de sa dégaine. Renifle. Allume sa clope déjà humide. Irritée. « Prend. ». Elle réécoute le son de sa voix ; chose impossible en temps normal (Les sonorité, Rinne les oublies - pour l’éternité). Quelque chose proche de l’hostilité. Elle remarque à peine que la distance entre les deux entités est calculée ; que la jeune fille s’est d’elle même un peu retirée. Trop occupée à essayer d’éclaircir ses nuages à coup de fumée.

L’apparition revient la main chargée d’un paquet léger, d’un format rectangulaire. Des mouchoirs. Rinne saisit instantanément ce qui tique. Elle se sent en fait presque insultée ; parce qu’on lui a mis sous le nez l’évidence redoutée : elle fait pitié. /Ton orgueil est touché/ Son regard embué se ternit (Et s’assèche à peine). Elle se saisit du paquet de mouchoir, essuie ses yeux, mouche son nez. Elle racle sa gorge, crache sur le bas coté de la chaussée.

    « Merci. »

Sa voix est un peu plus claire. (ses glaires évacués) (c’est gratuit, c’est salé.) Elle redresse un peu sa posture contrie. Jette un regard vers le monstre qui ronronne dans son clair-obscure.

    « Vous avez une belle bagnole. C’est rare d’entendre le ronronnement d’un tel moteur dans cette rue. »

Bon. C’est une petite erreur stratégique, parce que si elle y prête attention, elle saura que tu vis ici.

Mais tu t’en fout ; ce soir tu dis nique à la vie, parce que c’est ça aussi — le poids des mensonges, celui du déni.


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ft. rinne.

elle dit merci mais il s'étouffe dans sa gorge trop serrée pour être vraiment remplie de sincérité. voix fluette pour fille fluette. drôle de dégaine s'autorise à penser l'ex-idol. les madones de la mode qu'elle avait pu croiser au fil de ses vies auraient grincé des dents face à un tel assortiment. une petite pensée aux putes à qui elle offre un rire gras - et un doigt. quelle vie ai-je déjà vécue pour en être là ?
et elle. quelle dérive l'avait poussé là ? à s'étaler sur le bord de la route, la tête vissée dans le fossé ? trop de questions, adieu l'introspection. j'ai pas la foi. et puis j'ai encore un foie - à saccager.

elle rêve d'un alcool fort et sucré, à boire comme du petit lait. finir bourrée. être défoncée. tout oublier et recommencer. ainsi va sa vie depuis un temps maintenant. elle esquisse un sourire en entendant cette tentative de conversation. pose sa main sur le capot, le regard brillant. c'est vrai qu'elle l'aime cette bagnole. plus que tout ce qu'elle peut posséder. probablement plus que maman, mais moins que papa.

— c'est la musique AMG.

un moteur parfaitement réglé, des suspensions équilibrées, des pneus et une mécaniques bien huilée. elle se mord la lèvre, pensive. rouler. un exutoire ou une passion. une drogue. un passe-temps. elle fait craquer ses jointures et derrière la monture dorée de ses lunettes fumées, elle lance un "tu veux monter ?" plein de spontanéité.


— je retourne sur shibuya, j'ai une fête qui m'attend. j't'emmène avec moi, t'as l'air d'avoir besoin d'un verre de toutes manières.

et elle jette son mégot qui vient se noyer dans l'eau sale qui stagne entre les pavés.
la portière se referme sur la jeune femme, qui attend et hèle d'un "alors tu viens ? j'ai pas que ça à foutre." la passante échouée.


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On the road (again ?).

C’est une évidence, que cette parole lancée au hasard est de ces phrases maladroites qu’on déploie comme un harnais — pour se raccrocher à quelque chose. Mais sa sincérité n’est pas caduque ; Rinne parcourt du regard le bolide, intriguée. Et la main délicate de l’inconnue vient s’y poser (Une mère qui veille sur son enfant). L’Omega connait ce regard : elle porte le même sur ses propres machines. Elle se perds en contemplant ce qui doit valoir plus d’une dizaine de salaire (de ceux qu’on gagne lorsqu’on a pas à s’en faire). C’est à peine si sa proposition ne lui semble pas sortie d’un songe (de la projection de son propre désir). Tu veux monter ? Et comment. Si c’est pas l’occasion rêvée. Au plus bas de ton état ; une inconnue à la dégaine d’enfer débarque chevauchant un fantastique destrier motorisé, et te propose d’embarquer.

Rinne se dit que sa vie ressemble de plus en plus à un film ; que les évènements de ces derniers mois ont plus de piment qu’une dizaine d’années de son existence. (Peut-être qu’elle finira par aimer ça). Contraire à ses habitudes, elle ne se méfie pas vraiment de l’apparition nocturne, dont l’apparence et les possession semblent pourtant dépeindre les choix d’un réalisateur attentif. Le genre de scène trop léchée pour être spontané. Elle s’amuse courbement à l’imaginer sur une route vide ; les fenêtres entrouvertes, non, les fenêtres fermées - pour écouter le cœur motorisé de l’intérieur de sa trachée.

Rinne ne réponds pas vraiment, de toute façon ce que la demoiselle entonne ensuite lui donne une idée du menu. Elle se dit que c’est sans doute une idée de merde - pour elle, s’entends. Parce qu’elle est fringuée comme un cadavre, qu’elle ne sort jamais comme ça. Mais ce soir elle s’en branle (parce qu’elle branle-bas). Shibuya. On fait plus éloigné. Elle pourra toujours se raviser si tout semble trop précipité. Elle aime bien son franc-parlé. Au moins, pas de chemins détournés. Si les deux s’emmerdent mutuellement, elles le sauront bien assez tôt. Rinne décide de se secouer un peu la tête, et le vent frais semble déjà aller dans sa direction.

    « Saika. »

Elle lui balance son prénom ; qui ne l’est pas. Pour des raisons qui lui sont plus ou moins claires. L’intérieur lui semble incroyablement confortable ; et en même temps très intimidant. C’est comme si tout le fleuron de la technologie impliquée dans le développement du bolide pesait sur ses épaules ; lui criait « je suis là, prends gare à toi. ». Elle ne sait même pas si cette nana a vraiment sa license. C’est de toute façon le cadet de ses soucis. Elle a d’ailleurs l’air de savoir de quoi elle parle — et aux règles la passion déroge parfois.

Et puis en fait, qu’est-ce qu’on s’en fout.
L’occasion est trop belle pour être volée.


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ft. rinne.

coulée dans son siège, comme moulée dans la voiture elle-même. vendue avec, pas en option. un exemplaire unique. son visage se détend, et luit dans son œil un éclat de satisfaction. brut. pur. ça vient de l'intérieur, un frisson qui parcourt sa peau, son corps s'électrise sous la le ronronnement violent du moteur. monter dans cette voiture, c'est comme commencer une aventure. c'est ce que disait son père - ou plus ou moins. y avait aventure, ça c'est sur. le reste, ça va, ça vient, c'est au gré des jours qu'elle s'en souvient.
elle ferme ses paupière un bref instant. puis rouvre les yeux elle attrape à la volée les syllabes formulées dans l'enjambée. la passante s'échoue dans sa voiture, sans se méfier.

mais au fond de l'esprit embrumé de nana, un plan se dessine en courbe et en ligne droite. elle presse délicatement l'accélérateur. et son démon intérieur hurle comme un dément.
la porte claque, la jeune femme se penche, proximité impromptue qu'elle maitrise parfaitement. dans le fond de la boite à gants trône un paquet de sucette à la fraises. elle en enfourne une dans sa bouche, redresse ses lunettes et redémarre.

la musique reprend de plus belle, nana accoudée à sa fenêtre, suçote son bonbon. l'air frais qui s'engouffre dans la voiture est salvateur. et la nuit qui est tombée offre un noir protecteur. elle aime cette zone hors du temps qui se créée le jour tombant. l'heure des loups, des affamés, des assoiffés et des brigands.
elle dévisse à la sortie, se redresse sur son siège.

— si t'es malade, tu vomis dehors. les sièges sont en cuir.

parce que tout à coup, tout s'accélère. la route, la bagnole et le son. la puissance de la voiture écrase, imprime des G dans les corps mous de ses passagères.

et nana, elle bronche pas, enfoncée dans son siège, les yeux dans le vague. son pouls est rapide, son cœur s'agite dans sa cage thoracique. mais sa respiration, elle est calme. profonde. assurée. et sur son visage s'imprime petit à petit, un léger sourire. fugace vision de sa réelle beauté.
les lumières de la ville s'infiltrent en stroboscopie par la fenêtre.
les virages s'enchaînent, un puis deux puis dix. c'est loin de la route principale. la voiture hurle entre les building puis le son se perd lorsque l'espace se libère.

elle va vite. bien trop vite. sa mort, elle la jouera probablement à la course un jour. c'est ce qu'elle s'est toujours dit.

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Rinne
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On the road (again ?).

    Et même si ce n’est qu’une route circulaire sur laquelle ces pneus courent.
    Et que l’arrivée ressemblera à mon point de départ, la ballade en vaut bien le détour.
Son regard s’accroche tout d’abord sur le panneau de bord, où des lumières vives tranchent avec l’obscurité du matériau d’intérieur. Des sièges en cuir accrochent ses cheveux électriques qui se tendent au moindre de ses mouvements ; Comme les tentacules d’un poulpe sous l’océan. Ce genre de matière, Rinne la frôle rarement. Elle lui rappelle un désagréable sourire pervers, et des épaules tendues le long d’un fauteuil imposant. Quelque chose d’amer. Et des sermons qui glissent jusqu’aux tréfonds de son cœur ; des sortilèges éternels, qui pèse de toute leur rancœur.

« Si t'es malade, tu vomis dehors. les sièges sont en cuir. »
 
Le regard torve de l’informaticienne s’éclaire d’un peu de surprise, qu’elle relève à peine. Vomir ? Son propre corps est, il est vrai, actuellement en prou à la nausée. Mais rien qui ne puisse être décelé d’extérieur. (propre cycle intérieur.) Son cerveau d’une logique implacable se figure néanmoins très vite de quoi il s’agit. La voiture ne ronronne pas dans l’attente d’une course qui ne viendra pas. Elle n’est pas de ces body-buildés qui se gaussent de la faiblesse des autres, se targuent d’une force, et explosent en lambeau.

Rinne analyse discrètement l’inconnue, qui n’a pas daigné lui offrir son prénom. Tant pis pour l’identité - le fantôme intriguant qu’elle incarne déjà la satisfait amplement. Elle ferme les yeux un court instant ; juste assez pour que la perception physique de la vitesse qui monte fronce ses sourcils, appuie sur ses joues. La fenêtre est entrouverte, et de la boite à gant s’est extirpée une sucette. Elle se permet ce luxe, de conduire en suçotant.

Bêtement, l’adolescente l’envie subrepticement. Elle aussi aimerait sentir quelque chose d’aussi réconfortant que l’acidité sucrée d’un produit de supermarché. Une dégoulinante étreinte acidulée. Elle n’a pas cependant pas plus le temps l’étudier ; À peine ose-t-elle en fait décaler son visage vers la droite pour s’y attarder ; car l’oppression physique l’enfonce dans le dossier qui semble ne plus vouloir qu’une chose : faire corps avec son pull molletonné. De coussin en coussin, Rinne à l’impression de se laisser absorber dans l’immensité du monde. La vitesse est comme un cocon qui la fond. La lumière, les formes physiques définies, toutes s’effacent dans la déformation de ses pupilles qui ne perçoivent plus rien que des lignes abstraites, dessinées d’objets présents mais qu’on n’interprète plus.

Une sensation grisante inédite. Rinne se dit que l’autoroute du bonheur est semblable aux internets. Anonyme et violente ; pleine de surprise mais aussi de tourmente — et pourtant, hébergeant en son sein pléthore de plaisirs rayonnants. L’air fouette son visage par le biais de sa tignasse qui s’emmêle. L’humidité de ses joues s’assèche définitivement et ses pomettes se teintent d’un rose frileux. Si le bas de son ventre est douloureux ; l’adrénaline qui parcours tout son corps efface n’importe quel autre signal. Pendant cet instant, Rinne se rends compte de l’instant présent. La limite T, de tout évènement.

Alors dans une brusque tournant qui la secoue et balance son corps aux tréfonds de son être, saut à l’élastique figuré mais aux sensations bien réelle, Rinne éclate d’un rire triomphant.

La liberté est contextuelle, aussi bien, tout est affaire de perception.
Et en ce cadre là, nous humains, sommes notre propre prison.


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ft. rinne.

le monstre sophistiqué, de métal, carbone, d'acier, s'enroule dans chaque tournant sans perdre un seul instant son mordant. c'est le privilège des tractions. la route joue de ses ornières et nids de poules pour désarçonner la présomptueuse, qui n daigne même pas s'inquiéter des répercussions sur ses jantes métallisées. la passagère imprévue explose d'un rire intrigant. nana n'esquisse même pas un sourire, bien trop perdue dans ses pensées.
elle a l'art. de la manœuvre parfaite. de la caisse parfaitement maîtrisée. elle a l'héritage d'un grand homme et des doigts de fée. une dextérité hors pair. quelque chose qui se monnaie. un talent inné.
si elle n'avait eu ça, elle se serait probablement prostitué. en jouant de son air de poupée. les gros dégueulasses auraient apprécié.

elle crache le bâton du bonbon par la fenêtre et à la sortie d'un croisement, ralenti le rythme tranquillement.
il faut bien trop peu de temps - à son goût - pour reprendre le cours de la civilisation, et ses panneaux de signalisations. la voiture sent l'effort et elle sent son corps grisé par tant de célérité.

à l'horizon se profile les lumières de la nuit et son lot d'insectes.

— j'vais poser la voiture. tu viens avec moi, t'as pas trop le choix. lance-t-elle en levant ses yeux derrière ses verres de lunettes.
dans une ruelle de shibuya, une porte s'ouvre sur un garage. insoupçonnable trésor dormant au milieu de milliers de passants prêt à truander pour un modèle bien moindre.
la voiture s'éteint dans un ronronnement rauque, après quelques dizaines de secondes. les phares s'éteignent et la portière s'ouvre sur une junkie revigorée.

— Moi c'est Nana.

elle réajuste sa jupe - un geste répété milles fois. réajuste ses lunettes. réajuste. les portes du garage se referme, laissant apparaître l'indéniable fait qu'elle n'en a pas les clés. c'est "son" garage au sens large du terme. ou ce n'est pas le sien.
c'est le garage d'une enflure en prison pour racolage, qu'elle taxe tranquillement depuis qu'elle sait que ses bagnoles sont là. qui s'en soucie finalement ?

une bouffée d'air frais - ou vicié - s'infiltre dans ses poumons. elle hume son haleine, grimace.

— bon tu viens ?

qu'est-ce que je fous moi se dit-elle en regardant l'autre nippone. à quel moment je me suis dit que c'était une bonne idée de la trimbaler comme un petit chien ?
elle passe sa langue sur ses lèvres et crache. elle rêve d'un mojito.
Rinne
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Rinne
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On the road (again ?).

    Tout n’est que poussière
    à la lumière des existences qui se perdent.

Les entrelacs de virages accélérés auraient put durer des heures ; Rinne n’aurait pas remarqué que le temps s’estompait davantage. C’est une spirale infinie de sensations chatouillant son ventre, qui gémit silencieusement du plaisir nouveau que lui procure l’expérience. Ses joues sont rosies par le froid qui tamponne sa peau, et l’épiderme dresse à sa surface le duvet qui scelle la douceur dermatologique. Rinne efface sa capuche derrière sa nuque, et laisse ses cheveux virevolter plus librement encore. S’éveiller à la nuit, chasser les démons de minuit. L’individu à ses cotés semble manipuler un enchevêtrement imperceptible de mécanismes complexes. Elle est adroite, parfaite. Un concentré de maitrise, une absorption totale. Elle l’observe finalement, son corps habitué à la pression oppressante. C’est presque jeter un coup d’œil à son propre visage ; elle s’imagine que c’est à ça qu’elle ressemble lorsqu’elle pianote attentivement sur son clavier ; que l’écran devient sa seule interface avec le monde, l’unique décor d’univers qui l’incombe. Il y a de l’esthétique dans ses capacités. Elle se demande si c’est ce type de stature qu’arborent les grands pilote de circuit.

Mais la réflexion a déjà fait son temps ; le moteur entonne une mélodie différente, signe d’un ralentissement. Elle reconnecte tranquillement avec la réalité environnante ; reconnait sous ses yeux les rues bondées de passants : Shibuya, droit devant.

«  j'vais poser la voiture. tu viens avec moi, t'as pas trop le choix » Le type de sentence à l’irriter ; lui forcer la main, Jamais. Mais ce soir l’absence de choix est une absolution, et c’est avec presque plaisir qu’elle se contentera de la suivre. Comme elle le dit, il n’y a pas d’autres initiatives ; elle est coincée dans ce monstre de féraille, à la merci de sa volonté. Et peu importe ; la nuit est encore jeune et son humeur s’avance vers des parfums plus chauds, une curiosité tranquille qui rends la vie un peu plus intéressante.

La voiture s’est éteinte, et la portière entrouverte. Sur la voix toujours posée, presque autoritaire - fruit d’une assurance certaine - de l’inconnue qui dévoile son nom. Nana Joli, court. Elle s’intime de se rappeler que la concernant, elle s’appelle Seika. Seika - Nana. Une paire qui sonne, résonne, comme le bruit clair d’un grelot de sanctuaire. Rinne esquisse un fin sourire et ferme les yeux un court instant, comme pour acquiescer, signifier qu’elle a bien entendu, apprécie d’elle qu’elle ait décliné son identité.

Pas besoin de lui dire qu’elle est enchantée. Rinne se dit que ça se sent ; que quelque part, son rire précédent à déjà scellé ses remerciements. Elle l’observe dans tous ses gestes, grave dans sa mémoire sa physionomie, son adresse. Cette jupe sur laquelle des mains fermes glissent délicatement. Rinne a toujours eu de l’affect pour la capacité, les qualités particulières des gens ; ce qui les rends un tant soit peu. Différents. Caractérisés.

C’est la première fois que Rinne se trouve dans un garage. Son regard brille d’une lueur enfantine, relative à ces « premiers moments ». Ce soir est une première à répétition. Ses songes éveillés sont interrompus par la voix féminine. Une forme d’attente un peu exaspérée. Mais Rinne s’est habitué à l’attitude de la conductrice ; elle a l’impression que la route a duré tout ce temps. A l’instant où son corps maladroit, encore marqué par la fatigue d’avoir pleuré, s’extirpe du squelette au repos, Nana crache. Rinne s’étire en un discret baillement. Cligne des yeux, fait une mise au point.

    « Il me semble que nous allons à une fête. »

Elle s’est déjà accaparée l’idée d’un duo. Elle a l’impression d’être dans un drôle de jeu de rôle.

    « Il y a un Don Quijotte pas très loin. Je vais aller y chercher des fringues. »

Elle frôle du bout de ses doigts le capot encore rutilant, et la peinture mât a un toucher si particulier.

    « Je peut te rejoindre après. »

Et sa tête se tends vers le plafond, essaye d’examiner les environs ; de déterminer l’architecture des lieux, d’ancrer à tout jamais le tombeau du véhicule famé.

Un tremblement gronde dans les tréfonds
Promesse pressante du début d’un conte.


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elle coiffe ses cheveux d'un geste de la main, réajuste ses lunettes et serre sur ses épaules une veste en fourrure rose, improbable touche finale à sa tenue. la sucette va et vient dans sa bouche alors qu'elle regarde sa paumée, sa B.A. du jour, son égarée. qu'est-ce que je vais faire d'elle toute la soirée ? elle retire la sucrerie de sa bouchen en l'entendant, et se mord la lèvre compulsivement.

— des fringues ? ça changera pas grand chose au fait t'as l'air d'avoir chialé. et puis on a pas trop le temps là.

elle la scrute, réfléchissant rapidement. maintenant qu'elle l'a ramené jusque là, autant aller au bout de son idée et la perdre dans l'alcool et la fête, quelques rues plus loin. elle a presque l'impression de faire une réelle bonne action, quoi qu'elle ne sache, au final, pas tellement faire la différence entre le bon et le mauvais.
elle claque sa langue contre son palais.
puis, finalement, elle enlève sa veste et puis sa jupe en simili, qu'elle lui lance aux bras.

— tiens, met ça. et donne moi ta veste à capuche.

la sucette craque sous ses dents et se laisse engloutir. le bâtonnet finit par terre tandis qu'une clope vient prendre sa place entre les lèvres roses de la jeune femme.
avec ses résilles et son body, la veste suffira bien. elle se contrefout royalement d'être habillée alors qu'elle se rend dans l'antre de l'oubli. un verre d'alcool et elle aura déjà bien plus chaud.

— comme ça tu me suis juste et on y va, j'ai soif.

simple et efficace. elle réajuste ses lunettes. encore une fois.

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Rinne
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On the road (again ?).

    T’es du genre autoritaire
    à faire les choses, pas dans l’idée de plaire
    mais y’a toujours une place au plaisir
    tant que lui t’appartiens.


Ta réponse ne l’étonne pas. Rinne s’est doutée que sa demande serait reçue comme une étape inutile ; ou quelque chose d’embêtant ; une perte de Temps. C’est tout du moins l’impression qui s’est figée en elle, comme une prémonition. Peut-être parce qu’à sa manière, Nana reflète une sorte bolide élancé, lancé sur une asphalte déjà toute tracée du feu de ses actions ; Innarétable, construite pour durer. La fourrure rose que tu revêt l’amuse même si elle n’en montre rien, son humeur vacille autant que des bulles de magmas dans ces lampes à laves dont les adolescent raffolent.
Décidement, tu n’as peur de rien.

Mais tu te trompes ; ce n’est pas pour cacher ses larmes que Rinne aimerait se changer. C’est pour changer de forme, qu’elle aimerait s’habiller.
Et toi Nana, pourquoi le temps te semble-t-il si pressé (compressé) ? Etroitement confiné dans des espaces cours.

Rinne est contente que Nana ne cherche pas. Elle fixe la réalité telle qu’elle l’a perçue, l’edicte, s’en fout. Tracer sa route — cette expression a été conçue pour toi, elle croit. Sa surprise est néanmoins manifeste quand la belle lui balance ses fringues et quémande son pull. Rinne réceptionne les tissus, retire son épais pull, découvre un peu plus son haut à manche courte griffé de motifs kawaï délavés. Ce genre d’accoutrement, cette couleur rose sur la veste ; si rare pour elle. Mais l’informaticienne aime se déguiser, c’est sans rechigner qu’elle enfile l’ensemble.

Elle est audacieuse, dans son body, ses jambes musclées et ses lunettes fumées. Rinne pense à ses pieds qui savent jouer des pédales. Elle se rapproche d’elle, à son niveau, lui donne sa veste, récupère le paquet de clope encore échoué dans l’une de ses larges poches, en saisit une. Fouille dans la veste rose que lui a confiée la conductrice, y trouve un briquet aux drôles de motifs. Différent de celui qu’elle lui a envoyé ; et qui doit toujours être dans la poche de sa veste informe. Allume le baton de tabac, fixe Nana d’un air entendu.

    « Je te suis. »

Ah, oui, ça.
Elle aimerait se montrer plus reconnaissante
mais elle à l’impression qu’exprimer de la gêne ne ferait qu’empirer les choses
puisqu’elle s’impatiente.

    « Je n’ai absolument aucune liquidité avec moi. »

Autant dire les choses simplement.

En avant.


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elle s'enfile dans la veste informe, et ferme la fermeture éclair jusqu'au col. la capuche écrase sa crinière châtain, et n'apparait plus alors que sa paire de lunettes bleues. et ses chaussures. improbables paires de baskets aux couleurs criardes. elle s'attarde un instant dessus, essuyant le bout laqué du revers de la manche sans réfléchir. un petit soupir de satisfaction, elle mâchonne machinalement le bout de sa clope toujours éteinte et sort. la nuit l frappe de plein fouet, avec son air froid et ses milliers d'yeux brillant - elle la toise. et nana crache par terre un bout de papier, se décidant enfin à allumer sa clope. elle fait signe à sa comparse de la suivre, et, d'un pas assuré, traverse allées et ruelles, sans rien dire, sans rien ajouter.

la nuit agite la ville d'un rythme différent de celui de la journée. il y a déjà quelques zombies aux intersections, quelques dégueulants, quelques violents. mais ça n'est rien comparé à l'heure des loups - cette heure où tous les gentils sont partis dormir et où les rebuts, les relents, les relous, les prédateurs et les agaçants, tout cela, sortent de leurs tanières dansantes pour aller faire ce pour quoi ils sont le plus doués.
l'anarchie naît et meut la nuit.

et au matin l'ordre reprend le dessus. comme toujours et à jamais, ainsi vont les japonais.
une musique populaire s'échappe de l'arrière d'une bâtisse à façade morne, nana toque à la porte et chuchote un truc au colosse qui lui ouvre.
le champs des possibles s'ouvre alors, laissant le morne dehors. la musique est forte, le lieu est un savant mélange d'inspiration occidentale et orientale. un DJ mixe, casque à l'oreille. la boite est blindée. elle enlève la veste et la pose sur un des nombreux porte-manteaux.

— j'pose ça là, t'as qu'à faire ce que tu veux maintenant. j'vais au comptoir moi. elle s'en va puis fait demi-tour brusquement, fourrant la main dans la poche de sa propre veste, toujours sur le dos de la jeune femme.
— tiens t'as qu'à prendre ça.  dit-elle en lui fourrant quelques billets dans la main. puis pour le reste, t'as qu'à promettre des trucs sexuels à n'importe quel mec, il te paiera tout ce que tu veux.

et voilà, mission accomplie. quelle idée vraiment, de l'avoir ramassée. à peine quelques secondes plus tard, sans crieri gare, elel disparaît et réapparaît plus loin - une main sur le comptoir, elle hèle le serveur, qui l'accueille d'un sourire charmeur.
elle commande quand même deux verres. au cas où. et puis si l'autre disparaît avant d'arriver là, les deux verres seront engloutis sans soucis.

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Sur les bords

    Qui déborde.


Des battements qui proviennent des entrailles de la ville

Aux détours des carrefours, des corps humains qui partent en vrille
Rinne les connait bien ; elle travaille tard la nuit.
Ce sont des épaves ou des requins, des perchés ou des écroulés.

La belle demoiselle ouvre la porte du palais des merveilles, le videur la fixe en à peine un instant
Sa chevellure châtain volètent parfois au-delà de la capuche du pull informe qu’elles ont échangé

Rinne sent quelques effluves du bout de son nez
celles de la sueur
du sucre
des enfarinés
Tokyo, ville néons, abrite en son sein l’agitation de milles et uns démons. (la fête bât son plein et je tourne à mi-régime).

Elle a l’impression d’être sur un rail : de suivre les choses tel un wagon magnétisé, accrochée à un chemin déjà tout tracé. Nana, Nana. Nana pique sa curiosité. Dernièrement, sa vie semble se remplir d’apparition étranges, qui ravivent un peu chez elle un engouement endormi, pour ne pas dire mortel. Ils sont haut en couleur, ces gens, qui ont l’air de savoir où ils vont, ce qu’ils font. Rinne l’envie un peu pour ça. Elle n’a pas l’air de se poser milles et unes questions. Mais plus qu’une envie, c’est un dilemme logique : comment fonctionne-t-elle ? Qu’est-ce qui lui a pris, de la ramasser ? Ça ne semble en rien coller avec son envie de s’alcooliser ; ça n’a pas l’air d’être le genre de demoiselle à se soucier d’être seule ou accompagnée. Après ; cette désinvolture match bien avec ce qu’elle a vue d’elle : sa route, ses choix, de la spontaneité.

Rinne n’aime pas être assistée. Lorsqu’elle lui refourgue des billets, elle se dit qu’elle aurait dut la fermer.
Lorsqu’elle lui suggère la possibilité d’offrir monts et merveilles (jamais réalisés) pour se sustenter, Rinne agrandit ses yeux, arque ses sourcils. Ah, oui, d’accord. D’habitude si prude, elle est dans un état si second, que c’est un simple spasme de réaction. Après avoir pleuré, c’est comme si la coquille était vide : y’a plus rien à tirer, juste à suivre. Nana s’est éloignée, elle est déjà au bar ; le barman la toise comme une liasse de superbes billets. Pas de doute, c’est une nana qui plait.

Rinne se dit qu’elle a envie de pisser. Puis y’a ce besoin de se retrouver, deux secondes. Elle laisse à son tour la veste rose au vestiaire, enfonce le liquide dans la poche infime de la jupe en cuir. Se faufile parmi les gens, les visages plus ou moins éveillés, sous des néons étranges, une musique hors du temps. Y’a un melting pot de deux univers ; un peu plus, elle se dirait qu’elle rêve.

La porte des chiottes est criblées de tag, ça l’étonne pas. Elle y pénètre ; l’état des lieux est pas si macabre (une chance). Va pisser, sans même trop en avoir envie en fait. Elle entends que ça piaille, des reniflements, des recherches de tazz. Lorsqu’elle ressort, elle doit se coller au dos d’un gars qui bouche l’entrée (mec, tu fais attention au monde dont t’es entouré ?). Naviguer jusqu’au bar. Sur le chemin, un autre individu lui fait face, ses cheveux de jet perlent de sueur. Il a un visage pas trop dégueu, mais les yeux torves, pas très réglo.

    « On cherche son chemin petite Alice ?… »

Il se rapproche un peu, à moitié stable.

    « Quelque chose pour te faire choisir le bon destin … ? »

Ah ouais, pas mal. Non, ça va aller. Elle le repousse doucement du bout des mains, et son regard fait le reste, genre « insiste pas », « fout moi la paix ». Ce genre de gars est dans un état qui laisse pas de place à la lourdeur de l’insistance. Sont trop perchés, trop en errance. Elle finit par atteindre le bar, Nana fait face à deux cocktail. Rinne y reconnait la menthe du Mojito. Ah, parce qu’en plus elle a bon gout. Rinne pose à son tour l’un de ses bras sur le comptoir. Ça colle, herm. Mais bon, tant pis, elle est pas sur son 31 de toute façon.

    « Pas cher payé pour un allé-simple au paradis… »

Sa main s'est saisie du verre ; sans trop de cérémonie. Elle le dit avec un peu d’ironie au fond de la gorge, un quelque chose de semi taquin. C’est que ça l’amuse d’essayer d’appliquer ses conseils ; alors que c’est pas du tout à elle-même que Nana pensait en lui disant ça plus tôt. Mais bon. Au pire ça l’exaspérera, au mieux ça la fera rire.


Y'a un truc au fond de toi
Un je ne sais quoi.


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ft. rinne.

avec nana, ça va vite, vite, toujours plus vite. c'est comme s'accrocher à un TGV, c'est comme graviter autour d'une comète. avec nana, tout fout le camp en instant, et t'as pas le temps de respirer que tout à déjà de nouveau foiré. nana aime la vitesse parce qu'elle même en est faite. elle est coulée dans du carbone et du titane. moulée dans du cuir. elle boit de l'essence et crache du feu. c'est l'enfer avec une gueule d'ange. elle regarde le barman, qui s'entiche un peu plus à chaque passage. même si elle ne sourit plus depuis sa deuxième visite. y a rien à faire, il est gaga. alors elle en profite à mort dans son body serré et ses bas résilles. il lui paie la tournée.

et voilà la rescapée qui ré-apparaît.
elle s'assied juste à côté.
prend son verre déjà payé.

et nana la regarde entre ses glaçons, sans sourciller, sans rien ajouter. elle engloutit son verre. et en recommande un deuxième, parce qu'elle est bien décider à se laisser noyer dans la menthe et les glaçons. et puis elle reste fixée encore, et encore, ses yeux apparaissant et disparaissant au rythme des lasers.

— le paradis c'est vite vendu mais pas vite fait tu sais ? il faut pas dire des trucs que tu pourrais pas assumer.


c'est pas forcément visé, c'est flouté. mais c'est dit.
une nouvelle gorgée et puis elle dépose son verre sur le comptoir. la musique l'assomme et l'alcool aide. le monde deviendra cotonneux dans peu de temps, elle le sait. sa fatigue et sa descente ne font pas bon ménage. alors elle se lève, et engloutit le reste de son verre avant de disparaître dans la foule san sun mot.
elle est partie danser. juste pour rester éveillée.

elle se trémousse comme elle le faisait avant, avec beaucoup de brio, beaucoup que ce que l'on pourrait attendre d'un tel phénomène. mais les mois idols ont laissés leurs marques indélébiles sur son rythme de hanche et son trémolo de voix. même si maintenant, elle est tellement rongée qu'elle peut plus chanter, il reste encore son corps pour danser.

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Là j'ai presque

Nana elle vit pour elle et pas pour les autres
elle a l’air de s’en foutre de ce qui se passe vraiment
- enfin.
comment l’expliquer ?
Elle la connait pas vraiment, Seika.
Enfin Rinne, c’est ça, mais ce soir c’est Seika.

Y’a des gens tu sent que si le monde s’arrête de tourner, ils continueront de danser
Pas besoin de s’entourer, pas besoin d’être tout le temps congratulé, aimé, accompagné
Pas besoin de ce cocon de chaleur, d’être sans cesse approuvé, pas besoin de briller dans le regard d’un autre, pas besoin de sentir que l’univers en a un peu quelque chose à faire.
Ton plaisir est ailleurs, ton cœur il bat, mais c’est pas pour ça. 
Y’a des degrés de dépendances et d’émoi
On a tous besoin d’autrui — la science elle-même qui dit ça

Mais y’a ces gens qui sont tellement libres
qu’on veut leur courir après
mais ils vont toujours trop vite
sont comme un feu follet
ça bouffe la forêt
et tu cours le jet d’eau, l’air au aguets, dans tes bras, t’es défait

Y’a de ça chez Nana.
Et Rinne prends plaisir à l’observer
Et à l’écouter
C’est un drôle de repas que la nuit lui a donné
De larmes salées à la course-poursuite d’une ado adulte,
envers le temps et contre toute attente

Alors quand tu lui dis ça
quand tu lui réponds si facilement des phrases qui toi t’aurais pris le monde (à penser, formuler) ; — Enfait la répartie, c’est pas ton démon —
et c’est si naturel et si vrai ; on dirait un sermon, enfin quelque chose qui se sait
tu vois
« le paradis c'est vite vendu mais pas vite fait tu sais ? il faut pas dire des trucs que tu pourrais pas assumer. »
Y’a un truc poétique, mystique. Et le pire, le mieux ? C’est qu’elle l’a pas fait exprès.
Mais Rinne apprécie, oui, comme on s’enticherait d’un bon whisky.
Y’a du gout, du dépot, des moments de chutes et de rebonds, puis la gorge qui prends feu.

Elle a déjà enchainés plus de verres (que toi)
Mais bon, c’est normal, peut-être.
Toi tu bois jamais à ta soif. Y’a toujours une retenue sur ta façon de débiter l’alcool. Enfin, ça dépends des soirs. Y’a des moments où on a tous besoin de se noyer
juste pour toucher le fond, trouver l’impulsion

C’est cliché, mais ça fonctionne
faut pas croire qu’on raconte toutes ces merdes juste parce qu’elles sont jolies
et font du bien à entendre ?

M’enfin ce soir p’têtre que si Rinne se contente de rester au bar une fois qu’elle s’est laissée filer
c’est aussi par déni de sa propre incompréhension, ou, incapacité à dialoguer, tu vois, à former quelque chose, à se lier ? Peut-être qu’elle se protège derrière son interêt, pour se mentir à elle-même qu’elle aimerait bien, peut-être
rejoindre la piste, danser un peu, se libérer
mais y’a cette douleur dans le bas de son ventre, et ça la tiraille, ça l’épuise.

Alors elle passe une main sur son visage, pour essuyer la moiteur qui s’y forme. Et le serveur lui porte pas plus attention que ça ; parce que son ange est plus là.

Elle te voit au loin Nana, et tu danses bien. T’as le corps qui ondule comme si c’était de l’eau. Diffuse et légère, tu donnes l’impression que y’a aucune pression, pas de poids sur tes muscles qui doivent pourtant tous êtres à l’unisson. 

Rinne se rappelle que si tu l’as emmenée ici, c’était pas pour
te changer les idées ? Peut-être que si. Ou alors une subite envie. Mais who cares ? L’essentiel c’est l’instant précis. Et t’es là, là.

Mais la valve du bas de ton ventre s’arrêtera pas. Alors tu finis cul sec le seul verre restant (celui que t’as gardé au creux de tes mains). Tu regarde froidement le serveur ; parce que pour une raison que tu t’expliques pas, tu l’aimes pas. trop. Et tu fais un aller-retour à la case départ. Tu te glisses entre les gens. Merde. Tes protections. Bon.

L’entrée, ta veste. Ils veulent pas te laisser la fouiller (c’est pas à toi) Bah non, maintenant c’est à Nana. Enfin c’est comme ça qu’ils le voient. Parce qu’ils ont pas que ça à foutre d’analyser le visage de tout le monde ; si y’a des tickets c’est pas pour faire joli sur le parterre cradingue.

Virage encore, l’expédition sensuelle. Tu croises des gens, des visages, sourires, parfois ignorants. Tu soupires. Quand faut y’aller… Tu rentre dans les toilettes, et tu demandes. Y’a bien une nana pour te refiler la nécessité. Cool. Tu fais ton affaire, parmi leur rire et leur défonce (rien n’a changé depuis vingt-minute, et pourquoi ça aurait ?)
Tu sors. Une nana complètement beurrée se colle à toi, te souris l’air groggy. Tu peux pas t’empêcher de rougir un peu, et de la prendre par les épaules pour la poser à coté (pour pas la laisser s’éclater).

T’as mal au bide putain, c’que c’est chiant. Tu hausse les sourcils. Fais demi tour, porte battante.

    « Y’a pas l’une de vous qui aurait du dafalgan ? »

Des rires, sourire, des paroles chantantes (pleins de versions, du oui, du nan). Finalement y’en a bien une pour te refiler un cacheton. Tu l’inspectes, circonspecte. C’est quitte ou double. Si jamais c’est double, tu auras bien, au pire, quelqu’un à contacter. Enfin tu crois. Tu vas pas crever comme ça. Puis t’as crut voir la boite. Ca ressemble pas à une tazz, à rien de vilain. Tu la gobes, passe ta bouche sous le robinet. Cool. Good.

Pour plaisanter, y’en a une qui te fait un bisous sur la joue - parce qu’elle vient de se remettre du rouge et maintenant t’as l’air de t’être fait agresser. Par la ventouse d’un poulpe, ou la douce lippe d’une allumée. Les deux sont à peu près vrai.

Tu ressors, où est Nana ? 
En vrai, tu te sent pas le plus à l’aise du monde avec cette nana.

Va te falloir un verre de plus si tu veux endurer le dancefloor à ses cotés.
Ça doit bien faire quinze minutes qu’elle est allée s’y jeter.
Dans l’arrière de ton crâne y’a des choses qui commencent à piquer.
Mais ton bide, lui, il rayonne, totalement calmé.

Tapotte ton doigt sur le bar
saisit le mojito, sans écarts


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ft. rinne.

la musique résonne dans chaque fibre de son être agité. ça fait boum, ça fait bam et y a son corps qui dérape sur celui des autres, et cette proximité qui fait mal à la tête. et la violence de toutes ces mains qui la touche - mais aucune ne laisse de traces. tout ces je-sais-pas-qui, cette foule, cette immonde entité remplie de vices faciles et consommables, et elle, elle se barre. elle est loin et toi tu tend ta main, encore pour l'accrocher, l'agripper mais elle est partie. y a d'autres gens qui y sont collés et elle disparaît.
elle est douée, nana, douée pour s'échapper. s'envoler, glisser entre les doigts, comme du sable. les yeux fermés, elle se laisse gagner par la torpeur des verres alignés. par la douceur du coton d'alcool qui embrume sa tête, qui fait trembler ses mains. elle se sent déchargée du poids de sa vie, du poids de la vie.
elle sait que son corps flanche à chaque nouvelle gorgée, elle sait qu'elle va probablement y rester, - un jour où l'autre, de toute façon, on y reste tous alors à quoi ça sert.

à quoi ça sert de faire que t'as pas de chagrin à noyer.
à quoi ça sert de faire semblant que t'aime pas trop les festivités.
à quoi ça sert de faire semblant et de vivre en apnée.

elle s'écarte de la piste, se décroche de la musique et elle frôle la rescapée. et l'autre, elle a les yeux rivés sur je ne sais quoi alors elle la voit pas. et ça lui va bien comme ça. elle passe juste à côté, à un cheveux de la toucher. et la malice fait luire sa pupille doré quand dans un effet stroboscopique, elle disparaît.
elle va finir par sortir de là et elle la laissera en plan parce que c'est ainsi, que c'est la vie. qu'elle est pas vraiment gentille - ni méchante. qu'elle fait juste ce qu'elle veut, quand elle le veut, parce que personne, jamais, personne ne pourrait l'en empêcher. parce qu'elle en a marre d'être là, qu'elle veut juste voir un autre endroit. peu importe sa raison, elle s'en va.

aux vestiaires elle récupère cette veste qui n'est pas la sienne et laisse le contenu des poches à l'entrée. dans les objets trouvés, un peu comme cette fille, à bien y repenser. et puis la porte se referme sur le monstre-fête et nana pousse un soupir, allume un clope, et rentre à pieds. elle rigole parce qu'elle est quand même un peu bourrée.

bye bye et caetera.

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Rinne
C/4

La nuit

Puis tu bois et tu oublie le temps
ton visage peu à peu se détends
y’a toujours les zèbres de la lumière qui vont et viennent au galop,
et parfois tes yeux vrillent, mais ils ont l’habitude. La lumière elle est vive, mais c’est pas assez rude.

Le cachetons bulle dans ton estomac, il bulle avec le rhum, il bulle avec la menthe ; des liquides qui serpentent, poussent contre les muqueuses un peu d’humeur joyeuse. Tu t’évapores pas tout de suite, l’alcool il monte pas bien, l’alcool lui il est triste ?
En vrai, c’est la fatigue.

Et Nana, elle est où?
Alors son regard glisse, du bar sans vie à la piste, et là où le corps ondulait y’a plus qu’une foule sans saveur. Ton regard acéré fait des coupes, mais haché menu t’y es toujours pas. Rinne passe sa main sur son front. Elle sait pas pourquoi y’a quelque chose qui tourne pas rond — un pincement tout au fond. T’es rien et pourtant, c’est con.

Elle finit son verre cul sec, et la fête s’éteins dans sa tête. Elle sait pas trop ce qu’elle attendait de toi, Nana. Après tout t’es juste passé par là, tu l’as vue, tu l’as pris, puis voilà.
P’têtre que c’est ça. Après tout vous vous devez rien, et elle a même pas ton prénom. Au final est-ce que c’est pas mieux pour tout le monde ?

Y’a sans doute une pointe de déception, comme lorsqu’on a laissé filer un instant de grâce. Elle a laissé filer l’instant, de glace. Puis y’a un moment de panique. Sur sa veste. Parce que sa veste elle est pleine de toi, de son ADN déposé en petit lambeaux de cheveux, de peau. Et même si elle, elle s’en fout sans doute, Rinne ça lui dérange le cerveau. 

Tu files vers les vestiaires (c’est pourtant quelque chose d’amer) ; la porte de sortie à proximité. Elle a peut-être put reprendre celle qu’elle t’avait prêtée. Mais pas de signe de vie. Rinne soupire en fermant doucement les yeux. Du coup, elle récupère l’étrange moumoute, rien de tout ça n’est sérieux. Puis se remémore qu’en fait au creux de son pull informe y’avais bien deux trois trucs dont elle serait triste d’être séparée. Elle demande si personne a laissé un post-it et un briquet dans la boite aux objets trouvés. On lui donne, elle est surprise de même y trouver le morceau de papier.

Le tout dégringole dans les poches du manteau qui n’est pas à elle. Le post-it, elle le serre et le froisse. Y’a une adresse-dessus, comme un signe du destin. Mais ce sera pour un autre lendemain.

En sortant dehors, elle se félicite d’avoir gardé de la thune —
Les taxis défilent, ils sont à sa portée. Elle rentre dedans, fatiguée. Pas trop certaine de ce en quoi consistait la soirée, elle ira s’endormir, se persuadera alors qu’elle a rêvé.

Le paradis si vite vendu
A lui aussi, été rendu.


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