Le corps vole dans les airs avant de s'écraser contre le bitume. L'explosion a été violente ainsi que la déflagration. Plus d'un corps a volés tout comme plus d'un a fini calciné ou en morceaux. Le choc a été brutal, la vision tangue et la tête pulse comme jamais. Aucuns sons ne se distinguent qu'un bourdonnement continu. Par contre les odeurs, là c'est un festival, celles de brûlée; matières et chaires, celle du sang, du fer, insistante entêtante. Bouger n'est pas une bonne idée car le toucher et bien présent lui aussi. La douleur parcours tout les membres, des orteils au bout des cheveux.
Une fois que la vision redevient stable le regard devient fou. Car si les sens sons en partie atrophiés le cerveau lui carbure à deux cent à l'heure. L'image refait surface tandis que l'adrénaline fait oubliée toutes souffrances physiques afin de pouvoir palier celle du cœur.

Je me précipite vers les flammes alors que mon cerveau me repasse les dernières images. J'essaie de les éloigner pour que ma vue soit entièrement concentré à sa recherche. Mais l'image reviens et je la vois souriante juste avant que tout n'explose. Je repousse à nouveau l'image et ne sent pas la chaleur du feu tandis que je suis juste à côté du restaurant en flamme. Les formes noires et partiellement colorées sont finalement analysé par mon cerveau et je recule tandis que l'odeur me parvient en même temps que je réalise. Je vomis face à ses corps calcinés et une autre image s'impose. Mes parents et mon frère attablés côté fenêtre penché au dessus de la table à conspirer. Je vomis un peu plus quand l'image des corps brûlés s'interpose à celle chaleureuse de ma famille. J'essaie de reprendre pied. Elle était dehors, pas dedans. Elle a due être projetée par l'onde de choc. Je me relève alors, rebrousse chemin et me met à étudier les corps allonger par terre tentant de me rappeler ce qu'elle portait. Puis je la vois. Je vois sa tête dans un angle bizarre et ses yeux vitreux. Il lui manque un bras celui qu'elle levait pour me faire signe. J'ai envie de vomir mais mon estomac est trop serré.
Yuka est morte.
Le côté rationnel de mon cerveau l'a compris. C'est pourquoi je ne tente pas comme la femme à quelques mètres de moi de réveiller la personne que j'aime en criant et en essayant de lui prodiguer un massage cardiaque qui je le sait ne lui servira à rien.
Yuka est morte.
Tandis que je la prend dans mes bras je garde mes yeux dans les siens et laisse mon inconscient prendre le dessus et faire défiler toutes les images qu'il souhaite.
Les secours finissent par arriver et veulent me prendre ma Yuka. Alors je hurle et leur saute dessus. Je me bat et me débat. Personne ne la touchera. Je rentre en transe et tout ce qui bouge devient mon ennemie. Je frappe, je mord, je cogne, tout ce qui me tombe sous la main devient une arme. Puis on m'enserre et je hurle jusqu'à ne plus avoir de voix tandis qu'on emporte le corps de Yuka. Puis le noir.
Le blanc.
C'est fou comme les contrastes vous donne mal au crâne. Ma gorge aussi me fait mal. Je n'arrive pas à tourner la tête alors j'essaie de tendre le bras afin d'atteindre quelque chose mais une sangle m'en empêche. Je cherche alors la raison qui pousserait le corps hospitalier à m'attacher comme si j'étais un danger. Ou simplement la raison de mon hospitalisation. Pendant quelques minutes secondes rien ne me vient puis tout redéfile en accéléré. J'entend alors des bips alarmants, puis des voix avant que le noir ne revienne.

FLASHBACK:

"- JE VEUX UN POKEMON!!!"

Le cri haut perché de la fillette de 4ans traverse tous les mures de la maison. La tête entre ses mains son père ne sait plus quoi faire. Cela lui avait semblé une bonne idée de lui acheter ce jeu vidéo avec des créatures bizarres, d'ailleurs ça avait fait fureur partout dans le pays et dans le monde. Tellement qu'aujourd'hui il en sortait un animé. Seul inconvénient sa fille l'avait vu et voulait désormais un de ces pokémons. Il avait beau lui expliqué que ça n'existait pas sa fille n'en démordais pas. Et maintenant elle était là devant lui les joues rouges à force de crier et les yeux humides à deux doigts de criser. Asa n'était pourtant pas une petite fille difficile. Mais quand elle voulait quelque chose..

"- Qu'est-ce qui se passe ici?
- Kami-sama chérie, aide moi à faire comprendre à notre fille que les pokémons n'existent pas et-
- ILS EXISTENT! JE VEUX UN POKEMON!!"

Mme Aoi voulait épauler son mari mais face à l'état de sa fille elle s'abstint. A la place elle dit à sa fille qu'elle aurait bien un pokémon. La petite sautilla embrassa sa mère et tira la langue à son père avant de partir dans sa chambre.

"- Dis moi que tu n'as pas dit ça juste pour me contrarier et calmer ta fille?
- Mais non Mr Rabat-joie! Elle l'embrasse. Maintenant dit moi ce que l'on a pour dîner ?"

Quelques jours plus tard Mme Aoi eu une idée pour que sa fille puisse avoir son Pokémon. Et quand le jour de fête arriva elle déposa le paquet sur la table. La chansons fut chantée, les bougies soufflées puis vint l'ouverture du cadeau. La petite arracha le papier cadeau et se retrouva face à un chou vert. D'abord perplexe elle ne comprit pas ce qu'était ce Pokémon et regarda ses parents. Son père se tortilla sur la chaise appréhendant une nouvelle colère, puis sa mère se leva et lui demanda de faire de même. Après quoi elle la mena dans la salle de bain, lui enfila la combinaison et la ferma. Puis plaçant Asa devant le miroir elle lui dit:

"- Regardes je te présente Bulbizarre tu l'as capturé donc tu dois en prendre soin désormais."

La petite fille poussa un cri de joie et se précipita au salon pour montrer son Pokémon à son père. Depuis à chaque anniversaire sa mère lui faisait des kigurumi Pokémon et vu qu'Asa ne souhaitait rien porter d'autre sa mère lui confectionnait dès que c'était possible des vêtements qui ensemble lui donnaient l'allure d'un Pokémon. Plus tard elle continua elle-même le travail de sa mère allant jusqu'à acheter des perruques et autres accessoires pour compléter au maximum ses tenues.

/FLASHBACK:

Il pouvait pas foutre du jaune à la place sur le plafond ? Je me sens vaseuse. Je tourne la tête et ma nuque est raide comme si ça faisait un moment que je n'avait pas fait ça. Mais je n'arrive pas à me rappeler pourquoi. J'ai l'impression de marcher au ralentie et ça ne me choc pas non plus devoir mes poignets et mes chevilles liées. Ma gorge est sèche et j'ai très soif. Pourquoi je peux pas boire ? A tiens voilà quelqu'un.

"- Bonjour Mademoiselle, je suis Hamada votre infirmier. Comment vous sentez-vous?
- Vous pourriez demander qu'on peigne le plafond en jaune? Ca ferait moins mal aux yeux quand on les ouvres.
- Je constate que les sédatifs sont un peu fort. Sinon comment vous sentez-vous ?
- J'ai soif."
Il griffonne deux, trois trucs puis repars. Mon cerveau tente de me faire passer un message mais rien ne vient. Alors je laisse couler. Tiens le mec est revenu et pas tout seul ils sont deux.
"- Bonjour Mademoiselle, je me présente. Je suis le docteur Oshitsuji et suis responsable de vos soins."
Tandis qu'il se présente l'infirmier me fait boire l'eau que j'ai demandé.
"- Vous souvenez vous de votre nom ?"
J'essaie de me souvenir et là apparemment l'information passe sans problème.
"- Aoi Asa.
- Vous souvenez vous de la raison qui vous a amené ici ?"
Mes cellules se battent dans ma tête et je sent poindre un mal de crâne. Je secoue la tête mais tout ralentie et la migraine amplifie.
"- Ce n'est pas grave Mademoiselle Aoi. Oubliez ma question."
Puis il s'approche des machines et Hamada-san me dis de me rendormir.

J'ai passé un long moment à me faire soigner suite à mes Troubles de Stress Post-Traumatique. Physiquement j'étais vite remise mais mentalement c'était une autre histoire. Pour la première tentative de réinsertion me permis de débarrasser de certain souvenir de ma famille et de revendre tout ce qui pouvait l'être tout en gardant les photos et autres souvenirs chers. Je louais la maison pendant que je rejoignais l'appartement ou j'étais sensé vivre avec Yuka avant le désastre. C'est sur le chemin que ça merda. Des jeunes en tabassaient un autre et alors je ne vis plus rien. Je me reconnectai en ayant un bras qui pendait lamentablement, un couteau dans l'autre et les corps de quatre jeunes sur le bitumes autour de moi.
Par la suite je découvris que la vu du sang me faisait le même effet. On me conseilla de prendre des cours de self-défense afin de canaliser mon stress et que je me blesse moins lors de crises.
Après tout le temps passé au centre je fini par aider surtout en m'occupant des enfants qui m'adorait déjà au vu de mes vêtements pokémon. Je portais rarement le même. Il s'avéra que travailler avec eux me permettait de gérer mon traumatisme. Je dû apprendre à gérer entre leurs cris et leurs crises ainsi qu'avec leur bobo et leur blessure. Petit à petit j'appris à contrôler ses craintes au point que seul les deux "symptômes" combinés ne déclenchaient mes transes. Une fois guéris du mieux possible je dû dire au revoir à l'hôpital et cela me rappela tout ce qui était arrivé ces dernières années. Cela me donna une idée. Je n'étais pas seule à subir les déboires de la guerre, pas la seule à être orpheline, pas la seule à me retrouver... seul.
C'est ainsi que le refuge "Les enfants perdus" vit le jour.

On est bien à Neverland non. D'un côté il y a les sirène, de l'autre les indiens, là bas les pirates, là haut les créatures du monde magique et ici les enfants perdu et au delà après la deuxième étoiles le nouveau monde. Le refuge était donc un endroit qui recueillait quiconque étant dans le besoin peu importe ses origines. Car après tout même si vous entrez à Neverland il faut trouver le trou dans lequel se trouve le refuge. A cela rien de plus simple que de suivre le lapin blanc afin de parvenir au terrier. Le lieu servait certes d'orphelinat mais si il portait le nom de refuge ce n'était pas pour rien. Car là ou un orphelinat s'arrête à s'occuper d'enfants seuls, le refuge leur permet d'avoir une famille mais surtout un avenir. Ce sanctuaire donnait des cours à ceux qui le désiraient et aidait à trouver un emploi ou une reconversion.
Le refuge était donc un lieu neutre. Et ceux qui avaient tenté de s'en emparer ou de le voler avaient vite déchanter. Tous étaient prêt à défendre le lieu. Et lorsque Alice partait aux pays des merveilles hors de son monde...

"-Bienvenu au refuge "Les enfants perdus". Vous êtes en retard pour l'heure du thé!"