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meet me at the hotel room (hope)
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the hotel room
Son doigt pressa l’interrupteur ; la chambre apparut, bercée sous un dégradé tamisé de mauves, des couleurs des passions sensorielles qu’une senteur d’aphrodisiaque venait doucement sublimer. Ca fleurait l’amour pas cher, l’amour cheap des amants d’une heure voir moins, de l’éphémère en boîte. Une vision criarde, brûlante comme des lasers, et l’impression soudaine de tout voir sous la teinte des infrarouges qui saignaient les échanges charnels à en faire crever le cœur des infidèles.
Des chambres étroites où on entassait des couples de sardines en conserve. Des gémissements qu'on devinait sur le bout des soupirs extasiés des amants d'à côté.

La discrétion avait un tout petit prix, coincé entre deux ruelles flashy où se côtoyaient les badinages libres et les couples de plaisir. Mais quoi, ça voulait pas la faire rougir. C’était étrangement silencieux, étrangement calme. Ce calme qu'on hait, ce calme qui angoisse, ce calme, un peu trop vrai. Celui qu'on contemple, pas celui qu'on apprécie, celui qui captive et qui, là, attend posément la farandole de baisers. C'était presque bizarre quand on ne ressentait rien, quand on avait de l'amour gercé à revendre, un hors sujet dans sa pensée.
Elle scruta une dernière fois la pièce, puis du même geste, discret, bascula le bouton de l’interrupteur vers le bas. L'obscurité prend sa pose. C'est mieux.

D'un tour de main, le verrou de la porte condamna définitivement l'accès à la chambre. Sur ses épaules était encore jeté le costume de l'abeille ouvrière. Une journée entière à trier des milliers de cachetons. Pas d'éveil pour Susumu qui vit les yeux trop grands ouverts. Un peu négligente, elle jeta sa casquette sur le lit qui trônait au milieu de la pièce. Face au miroir de la chambre, sa bouille un peu trop solaire avalait sa face d'ombre. L'innocence malgré ses vingt ans révolus marquait encore sa figure. Et qui aurait su ce qu'on maquillait vraiment ? La vérité était plus effacée que la fausse identité. Doudan avait une assurance quasi invisible chez Susumu Mori.

L'évidence pourtant était là. Elle s'avança vers la fenêtre.
Doudan n'était pas en avance, peut-être car elle avait supposé que lui-même supposerait qu'elle le serait. Elle avait erré dans le couloir du love hotel, pendue au bras d'un illustre inconnu un peu ivre, le temps d'un alibi, le temps de n'être juste que cette femme qu'on se serait attendu qu'elle soit dans ce genre d'endroit, une parmi tant d'autres. Pas si remarquable. Pas la petite femme de chambre dont le déguisement est un peu trop évident. Pas cette femme un peu trop seule et un peu trop pressée d'atteindre son but. Non, juste celle amenée là par une fréquentation, un échange audacieux, un parmi tant d'autres.

Elle n'avait pas essayé de le chercher du regard. Susumu s'était contentée de ses habitudes, marcher en laissant glisser le monde.

Elle ouvrit la fenêtre. L'air frais s'engouffra et lui fouetta les joues.
Quelques minutes s'étaient écoulées avant qu'elle ne se décide enfin à lui donner par message le numéro de sa chambre. Bref, concis et sans fioriture. Chambre 212.



Lorsqu'un frôlement se fit entendre dans la pièce voisine, et que les battants de la fenêtre se soulevèrent, tout devint soudain plus proche et plus concret.
Les mots comme toujours dans la réalité demandaient un effort qui ne se révélait pas si évident. Un bonjour sonnerait trop banal. Un nous nous rencontrons enfin, assez lointain.
Les échanges ordinaires ne concernent bien après tout que les gens qui le sont. Ils ne pouvaient pas, de suite, se targuer de ce genre d'adjectif. Elle n'hésita pas pourtant.

Vous n'enregistrerez pas cette conversation et vous ne chercherez pas à savoir qui je suis.  

Car elle disparaîtrait bien avant qu'il n'ait le temps de la retrouver.





Hope
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Hope
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Doudan

Les néons aveuglaient la rue.
Ils éclairaient de leurs couleurs criardes les ombres des passants, les vices des gens qui venaient se perdre l'espace d'un instant dans ces bâtiments inquiétant. Qu'est ce que je faisais là ? Je crois que je m'étais posé la question une centaine de fois déjà, planté là au milieu d'une ruelle à guetter les allez et venus des gens déjà un peu trop imbibés d'alcool. Je cherchais des yeux l'inconnu sans savoir quand remarquer sa présence. Une situation qui m’échappait depuis trop longtemps, une occasion de comprendre et d'avancer dans cette relation fictive qui s'était imposée à moi depuis des mois déjà. Un anonyme un peu trop informé. Un nom sur un écran. C'était tout ce qu'était cette personne depuis tout ce temps. Informateur éphémère me narguant de ses découvertes et de ses secrets. Ennemi, ami, ça n'avait pas d'importance. Ce n'était que des données éparpillées dans des dossiers à l’abri dans un pc. Pourtant il y'avait bien quelqu'un derrière ces codes.
Autre chose qu'un mail et qu'un mystère.
Alors, quand son dernier message proposait ce rendez vous supplié des dizaines de fois, l'occasion était trop rare pour ne pas la saisir. S'y accrocher sans la lâcher quitte à y sombrer. Je me sentais dévoré par ce besoin de réponses. Une curiosité que je n'avais pas réussie à étouffé, qui finissait par me hanter et quand je parvenais enfin à l'oublier, elle ressurgissait des ombres.
S'en était étouffant.
L'heure tournait. Des minutes entières passé à observer silencieusement. Des hommes, des femmes, accompagné ou seules, je crois que je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse y avoir autant de passage dans un endroit comme celui ci. Seul dans mon coin, j'attendais son message avec une certaine tension. Mal à l'aise, peut être inquiet d'un piège plutôt grossier. Parce que j’étais bien évidemment seul. Seul dans ce secret, comme j'étais seul dans cette ruelle. J'aurais pu demander des renforts. Une descente dans cet hôtel pour choper l'inconnu. Une théorie parfaite, une réalité bien naïve. Et puis, une part de moi ne voulait pas trahir l'autre.
Cet inconnu à qui je ne devais rien.
Il avait eu cette confiance en moi, une confiance révoltante, peut être un peu vexante. Parce que je n'étais pas le meilleur, clairement pas le plus gradé, pourtant c'est bien moi qui me tenais là ce soir. Une chance. Une fatalité. Peut être que l'un allait simplement avec l'autre.
Mon téléphone sonne. Il résonne à mes oreilles et fait trembler mon esprit. Il est l'heure, et mon corps s'anime déjà.
Je voyais pire tout les jours, je côtoyais l'horreur et les vices, pourtant, planté devant l'entrée tape à l’œil bordé de néon, j'avoue avoir eu un moment d’hésitation, les joues rougies par la gêne. Mais il fallait se lancer. Un pas après l'autre, les pieds m'avaient guidé jusqu'à la réception. Un bref regard, trop peu de mots. Ils n'avaient rien demandé, pas très curieux de savoir ce que je faisais ici. Pour eux c'est une évidence, pour moi un calvaire. J'aurais aimé expliquer, me justifier pour simplement dissiper les malentendus, mais ils devaient entendre pire tous les jours et le silence était peut être ma meilleure défense.
Ils croiront ce qu'ils voudront, j'étais là plus important que ça.
La porte 211 se dresse devant moi. Le seul rempart entre moi et l'inconnu. Je pourrais la passer. La défoncer d'un coup de pied et d'une impatience frénétique. Ils l'auraient tous fait. Pourquoi j'en étais incapable ? Planté là à fixé le bois clair, il y'avait cette force qui me retenait, celle de ma promesse et celle de ma morale. L'envie de lui laisser une chance.. Parce que si je passais cette porte maintenant, mes réponses à toutes ces question s'envoleront définitivement.
Il faut beaucoup de volonté pour ne pas tout gâcher.
Mes pieds me portaient jusqu'à la 212 et ma main se glissa sur la poignée pour me laisser entrer et sceller derrière moi la porte de cette intimité.
L'endroit était étonnant. Coloré, de chaleurs et de mauves, un parfum agréable et entêtant embaumait les lieux, faisait certainement tourner les têtes. Tout y était agréable, de la vue au touché, on s'y laisserait tenté facilement. Une seconde pour me mettre en route. Pour accuser le coup de cette découverte et la chasser de son esprit. Ce n'était qu'une chambre, et je n'étais pas venu admirer la vue. Mes mains me débarrassèrent de l'écharpe et la veste pour les abandonner sur le lit. Plus à l'aise, toujours trop tendus, il fallait quelques secondes de plus à mon corps et mon esprit pour ouvrir la fenêtre sur l'inconnue. Cette fois on y était. L'air frais balaya mon visage brusquement, emplissant mes poumons qui manquaient déjà d'air. Si le piège devait tomber, il tomberait maintenant. À cette seconde ou mon regard se perd à l'horizon. Je retenais mon souffle et mon cœur semblait sur le point d'exploser sous ce silence intenable.
Et la voix s'élève lentement. Elle brise le monde de sa clarté et de son timbre aiguë.
Une femme.
La surprise me rendit muet, car cette possibilité ne m'avait pas effleuré une seule seconde. Pourtant la vérité venait de me frapper de plein fouet, bien obliger d'admettre que j'étais déjà trompé. Berné par sa maîtrise et son talent. J'aurais pu m'en vexer, décider de passer la porte pour la rejoindre et l’arrêter. Mais cette curiosité grandissait encore, se teintant de fascination et d'obsession.

« Non... Je veux dire.. Bien entendu... »

Les ordres étaient clairs. Un calme serin, à la fois glacial et doux comme cette brise sur mon visage. Alors c'était vraiment elle. Cette inconnue et ses mystères. Trop de questions affluaient en même temps, incapable de savoir quoi dire en premier. Pas même capable d’ordonner une idée.
Mais peut être fallait il commencer par le début..

« Pardon j'ai du mal à croire que ça arrive.. Parce que vous avez refusé tellement de fois cette rencontre... »


J'en souriais simplement. Un sourire à une fenêtre ouverte alors que j'essayais d'imaginer cette femme. J'en avais vus bon nombre passer la porte. Un peu trop peux être. Mais à défaut d'un visage, j'avais au moins une voix..
Une voix qui s'encrait dans ma mémoire avant qu'elle ne s'efface.


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the hotel room
Et Susumu aurait refusé encore, si elle ne s'était pas sentie investie. Elle agissait parfois en électron libre, consciente des risques mais s’en fichant. Elle était prudente ou avait naturellement appris à l’être. Il le fallait bien. Doudan jouait à un jeu dangereux.  

Elle attendit quelques secondes, chercha ses mots. Ne jamais en dévoiler plus que nécessaire. Et si la situation avait été inversée, aurait-il agi de même ? On n’était jamais assez méfiant. La vie savait se révéler cruelle. Doudan était bien placée pour le savoir. La légalité, qu’est-ce que ça pouvait bien lui signifier ? Laisser faire et ne rien dire. Doudan était de ceux qui ne supportaient plus l’aveuglement des sens. C’était peut-être parce qu’on avait trop de fois fermer les yeux que le vice sévissait dans l’ombre, si loin et pourtant si proche de ce Tokyo parfois trop flashy, parfois trop terne. La ville était un fruit mûr aux entrailles pourrissantes.  

“Vous êtes du Shinsengumi.” Cela constituait une raison suffisante pour ne pas le rencontrer. “Sans vouloir vous vexer.” Une raison suffisante pour assurer ses arrières. Enfin. Les dix derniers rendez vous manqués au moins. L’identité, ce n’était peut-être pas grand chose. Susumu Mori n’était pas une femme si remarquable. Elle songea qu’elle l’aurait immanquablement déçu ; après tout, elle n’avait pas vraiment le profil. Le mystère savait habiller la misère, tout le reste aussi.  

Il lui fallait plus de temps.” Plus de temps pour l’observer, plus de temps pour se familiariser à l’homme, pour gratter les qualités et les défauts qui cadrent un caractère. Dire qu’elle lui faisait confiance était un bien grand mot. Elle n’avait plus rien de ce genre à accorder. Ca la prenait par les tripes : immanquablement, le monde était décevant. L’Histoire ne cessait de hanter l’avenir de demain, et le schéma se répétait. Quelque chose de brisé, longtemps avant.  

Il lui semblait le connaître. Ce n’était pas vrai, comme ils se parlaient pour la première fois ce soir. Mais Doudan avait un don, lorsqu’il s’agissait de fouiner dans la vie des autres. Elle l’avait choisi pour l’admiration qu’il avait su lui provoquer. Le coeur incorruptible de Tokyo.

“Vous pouvez m'arrêter, ça ne changera rien. Ce n'est pas moi le vrai ennemi. D'ailleurs, si on se fie à nos derniers échanges, je suis plutôt votre meilleure amie : votre partenaire de l'ombre. Vous ne me dîtes pas merci ? Trop tôt pour vous, n'est-ce pas ?”  

Susumu se mit dos à la fenêtre. En contrebas, la ruelle débouchait sur les grandes artères du carrefour. La nuit était illuminée, mais les ombres semblaient fleurir plus bas.

“Je vois des choses et j’entends des choses. Je n’ai pas peur des risques ; je ne suis personne.” Une anonyme dans la foule. Une ouvrière aux longs cheveux blonds, le look flashy d’une toute jeune femme. Et puis, il n’y a qu’un ridicule bouton à presser, pour annihiler une fausse identité. Susumu Mori a l’existence en standby, quelque chose de facile à sortir du placard si jamais Doudan venait à s’évanouir.  

“Parlons de ce qui fout en l'air Tokyo, de ceux qui jouent à faire la guerre et des explosions qui rythment la vie des honnêtes citoyens.”



hrp : gomeeeeen, je devais répondre il y a un moment déjà mais j'ai eu de gros imprévus irl qui m'ont bien distraite du coup je plaide coupable o/ enfin bref je suis sorry ♥️♥️


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Doudan

Irréel.
Parce que tout ça était à des kilomètres de mes habitudes. Parce que j'avais pris ce risque sans savoir comment tout ça finirait. Une porte ouverte sur l'inconnue. Un monde de révélation, de responsabilité et de secrets. Je n'étais toujours pas certain de quoi faire de tout ça, mais j'étais bien là aujourd'hui. Seul avec ce secret qu'elle était la seule à partagé. Coupé du monde, elle et moi à la fenêtre d'un hôtel. Le reste pouvait attendre. Il le devait, car ce qu'elle avait à dire pouvait tout changer.
J'en avais le souffle coupé à chacun de ses mots. Comme si le simple fait d'entendre sa voix me rappelait que tout ça était bien vrais. Qu'il y avait bien quelque part derrière ce mur qui nous séparait. Quelqu'un de vivant, plus que des mots sur un écran. Elle avait pris le risque de venir alors que je l'avais sollicité plus d'une fois, j'en était venu à douter de son existence. Une vaste farce, un complots.. tout était possible. Alors je me sentais légèrement soulagé je devais bien l'avouer, et j'étais bien incapable de lui en vouloir pour ses précautions.
J'étais du Shinsengumi.

«Aucune crainte, je ne suis pas vexé. Je comprend... plus que vous n'imaginez. »

Cette vérité me fit sourire, peut être un peu amer. Parce que ce simple détail suffisait à attiser la méfiance. On ne brillait pas que par nos succès, bien au contraire. Si elle s'était intéressé à tout ça, elle savait que notre uniforme servait à couvrir des actes moralement discutable, les habillant de « justice », de nécessité. Un autre l'aurait arrêter sans chercher à comprendre. Certaine l'auraient simplement éliminé. Une menace plus qu'un allié, parce qu'elle en savait visiblement trop.
Alors oui, je pouvais l’arrêter, mais j'étais forcé de constaté qu'elle me connaissait plus que je ne l'imaginé, parce qu'il est évident qu'elle savait que je ne ferais rien. Pas comme ça, pas maintenant.. parce qu'elle avait parfaitement raison et qu'elle ne doutait pas de son importance à mes yeux.
Aujourd'hui plus que tout puisqu'elle était désormais humaine.
Mon regard se posa une seconde sur la ruelle, sur la ville qui s'étalait sous nos yeux et les ombres qui fourmillaient sans s’arrêter. Il est évident que les présentations n'étaient plus à faire, qu'on était là pour ça, ce qu'il y avait sous nos yeux. Cette ville et ses vices. Je ne sais pas si c'est une mission qu'elle se donne, par culpabilité ou par indignation, mais c'était la messagère d'une détresse invisible. Celle qu'on est nombreux à ignorer, préférant détourner le regard, ou fermer les yeux.
Elle savait beaucoup, peut être qu'elle parlerait autant.

« Comment vous faite pour avoir ces informations.. toutes celles que vous m'avez fait parvenir... Il m'aurait fallut des mois d'enquêtes pour en découvrir qu'un tier.. »

Elle avait des compétences qui dépassaient largement les miennes. Mais plus qu'un comment, c'est surtout un pourquoi. Je piétinais d'un pied à l'autre, troublé par le manque de visuel, ne sachant pas ou ancrer mon regard et cherchant à mesurer mes mots et mes interrogation. Parce qu'il y'avait beaucoup trop de questions sans réponses qui ne demandaient qu'à être formulé à voix haute.
Mais chaque choses en son temps...

« .. mais j'avoue que je ne comprend pas pourquoi c'est à moi que vous vous confiez.. je n'ai pas l'autorité nécessaire.. ni l’expérience.. Je n'ai même pas été capable de les partager avec qui que ce soit.. Qu'est ce que vous attendez de moi au juste ? »


[HRP: pas de souciiiiis prend ton temps pour les reps en tout cas c'était parfait ♥️]
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the hotel room
Doudan resta silencieuse. S’il comprenait, alors il était plus au fait qu’elle ne l’avait d’abord imaginé. Peut-être l’avait-elle sous-estimé. L’innocence était un luxe de l’enfance. Mais elle n’avait point de leçon à donner, car elle n’était pas fière non plus de grossir les rangs d’un gang de trafiquants de drogues et d’organes en tout genre. Les lois, l’éthique et la morale étaient bien jolies sur le papier, complètement décalées de la réalité pourtant. On ne combattait pas le vice avec des bulletins de vote. La violence ne comprenait que la violence. Et si Doudan ne remettait pas en cause l’organisme même du Shinsengumi, elle ne lui accordait visiblement aucune confiance ; ils avaient une justice écoeurante. Ils se livraient à une chasse aux sorcières presque obsessionnelle, ça ne pardonnait pas. Est-ce que ça les rendait meilleurs ? Non. Nécessaires, mais pas meilleurs.

Un rictus ourla ses lèvres. Comment elle faisait ? Il n’y avait pas de recettes miracles contrairement à ce qu’il semblait induire, seulement des petits doigts de fées pour court-circuiter tous les réseaux. Depuis les écrans qui tapissaient le mur de l’appart miteux qui lui servait de planque, elle avait des yeux partout dans la ville. Un peu de trafic, quelques services rendus pour un prêté. Il suffisait de savoir où chercher.

« Vous savez comment je fais. »

Certains de ses collègues devaient savoir aussi. Mais le plus difficile dans tout cela, c’était de faire en sorte de rester invisible. Elle s’attendait parfois, à tout moment, à voir ses combines lui revenir comme un boomerang. Elle n’avait rien d’une supergirl, pourtant jouer avec son identité, avec sa vie aussi, ne lui provoquait plus guère de crainte. On ne lui avait jamais signifié son importance.

L’autorité chercherait toujours à exploiter toujours plus à son avantage. Peut-être était-ce vraiment la seule chose qui l’effrayait, qu’on puisse tirer des ficelles invisibles au-dessus de sa tête. Etre libre de ses choix, sans avoir à subir d’ultimatums ou de chantages autres que ceux qu’on impose ou qu’on s’impose, ça avait du goût. Doudan estimait ne rien devoir à la société, et de ce fait cette dernière ne pouvait prétendre à l’utiliser outre que ce qu’elle voulait bien déjà offrir. Alors pourquoi lui ? Peut-être parce qu’il n’avait pas le moyen de la contrôler.

Elle l'avait observé. Au point de venir au commissariat, une fois, pour porter une plainte imaginaire. Elle hésita, mais lui lança avec une audace maladroite :

« Ce n’est pas parce qu’on vous traite de bleu que vous êtes obligé de l’être. » Quelqu’un avec de l’autorité et de l’expérience attirait forcément l’attention, se rapprocher d’une telle personne constituait donc un risque, le risque d’être exposée. Lui par contre n’était pas surveillé. Il était de ceux qui n’attiraient pas les soupçons, principalement parce qu’il avait tout à prouver.  « Mais ce manque d’autorité et d’expérience, c’est justement votre force. Ca veut dire qu’on se fiche de ce que vous faîtes, vous êtes invisible. » Et parce qu’il était invisible, elle pouvait l’être aussi. Et la discrétion pour quelqu’un comme Doudan était infiniment précieuse.

« Les trois quart de ce que je vous ai envoyé, vos collègues n’auraient même pas regardé. Les gens se fichent des dommages collatéraux et les petites victimes n’intéressent personne. » Sa voix semblait s’être précipitée. Son visage pourtant restait de marbre, dans une expression figée, morose. Ce n’était pas tout. Mais elle refusait de parler comme elle-même ne semblait pas en faire une très grande affaire. Quelque chose qui tenait d’une retenue, d’une pudeur. Quelque chose que Doudan percevait mais que Susumu Mori était incapable d’exprimer. La jeune femme retint son souffle. Etait-ce vraiment l’essentiel que de savoir pourquoi lorsqu’on avait le comment. En fait, il y avait méprise. Puisqu’il semblait croire qu’elle attendait quelque chose de lui. Il se posait trop de questions. Ce n’était pourtant pas un fardeau qu’elle souhaitait lui donner. « Ce ne sont que des informations, vous êtes libres de les utiliser ou non. » Doudan n’avait pas de réponses à donner, ni de solutions, seulement de dénoncer des faits, des signes que tout le monde préférait ignorer, parce qu’il était parfois plus simple de nier des existences.

« Mais je n’ai rien à vous demander. » Car elle était libre de ses choix comme il était libre des siens. Quelques secondes de silence se juxtaposèrent. C'était presque une conclusion un brin décevante, que de laisser une telle liberté d'action ou d'inaction sur le fruit de son labeur. Mais Doudan n'avait rien d'une justicière, pas de consignes à donner. Rien. « A quoi vous vous attendiez ? »    


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