ALL I WANT IS TO BE LEFT ALONE IN MY AVERAGE HOME;
BUT WHY DO I ALWAYS FEEL LIKE I'M IN THE TWILIGHT ZONE L’ombre des lamelles découpait son visage, deux phalanges entrouvraient le store vénitien—la proie guette le prédateur. Son dos s’était fait au poids des regards persistants, mais cet incident différait de l'usage : il était le coquillage collé au rocher, bravant les vagues violentes pour maintenir prise.
Vertèbres en alerte,
Muscles noués,
Rétine enflée,
La fumée goudronnée ondule contre le plafond.
Tora fronça les sourcils, avala une traînée, extirpa sa main du rideau métallique. La configuration de la situation la déconcertait.
pourquoi diable une gamine errait devant son immeuble.
pourquoi au nom du ciel une gamine épiait ses moindres faits et gestes.
—ô dieu, ce refus de l’ataraxie est la preuve même que tu n’existes pas.
Elle se remit au travail—et elle oublia—la nuit s’installa. Au rythme des frappes et des bruits de touches, le réfrigérateur se vidait, les cigarettes s’immolaient, les cannettes se compressaient, mercredi devint jeudi ; elle dormit deux heures. Le générique mignon et énergétique adoré de son voisin accompagna son éveil—ah, cela lui procurerait presque joie d’être en vie.
Accotée contre la fenêtre, elle alluma son avant-dernière cigarette.
La rue était désertée d’allumée obsessionnelle—néanmoins Tora ne se fiait jamais aux apparences—mais il lui fallait sortir de son cachot électronique, atteindre son quota réel par de petites conversations dérisoires
bonjour avec un paquet de cigarettes oui merci au revoir. Tout dépendait du caissier ; peu loquace à la superette, volubile à l’épicerie.
La voici au-dehors de l’immeuble, scannant les alentours à l’affût d’une
harajuku girl, mais il n’y a que la masse d’individus singuliers propre à Akihabara
seulement, elle le sait.
quelque part, elle les sent
—ces prunelles qui s’accrochent à ses omoplates.
quelques mètres plus loin, dans le miroir d’un scooter, la silhouette fantasque se dessine.
Il en était assez.
Assez de ceux qui perturbent son quotidien.
Après ses commissions—cette comédie prend sa fin.
La caissière bavarda un moment—elle prit la seconde sortie située au fond de la boutique.
La polissonne se tapissait derrière une banderole publicitaire, la scène ressemblait à un sketch humoristique.
Tora considéra un instant poursuivre son chemin—ne pas esquinter son énergie pour un procès verbal, maintenir sa dignité de recluse, son apathie synthétisée—mais un être humain ne se réinitialise pas, tu peux modifier son terminal autant que tu veux, il est impossible de remplacer carte-mère et système d’exploitation.
Alors la main diaphane se cramponne aux cols de la veste et de l’habit de la jeune fille.
— Une minute de plaidoirie sa poigne se relâche
si tu faillis à me convaincre, la station de police n’est pas très loin.Allez, déguerpis juste et ne reviens juste plus jamais,
s’il-te-plaît.hrp cc. srry ça dev1dra + draul +tar