WITH YOUR SAFETY EYES YOUR HEARTS CEASES FIRE THERE IS NO HOSTAGE
HELLO BABY DON’T YOU MISS ME?
Œil novice et perplexe, tu fais glisser la chaîne, filament doré, entre tes doigts. Le pendentif est échoué dans la paume de ta main. Cela fait bien une dizaine de minutes que tu fixes le bijoux, ta paluche libre ayant trouvée refuge contre ton menton, couvrant le bas de ton visage. Si le reste de l’appartement a un faible sentiment d’organisation, ta chambre, davantage un trou noir qu’un véritable lieu, semble avaler toutes matières y entrant. Mais tel est le problème, tu rapportes, entasses, des objets de toutes sortes qui jamais ne te servent ou, dans le cas présent, ne t’appartiennent. Il t’avais suffit de violenter un tiroir branlant, dégueulant d’artefacts en tout genre, pour trouver parmi les feuilles froissées, les carnets à moitiés remplit, les stylos dépourvu d’encre, le fameux collier.
D’apparence féminine, tu t’interrogeais depuis sur l’objet. Comment s’était-il retrouvé ici, oublié de tous et à qui pouvait-il bien appartenir? Les visites de la gente au génome X, s’étaient raréfiés avec le temps bien qu’elles avaient toujours été rares par ici. Cet endroit était avant tout ton lieu de travail et tu n’avais en réalité qu’un prénom plausible, probable, te venant à l’esprit. Tu n’avais pas souvenir de l’avoir déjà vue porter des bijoux mais en réalité, tu n’avais pas besoin de davantage de questionnements sur le passé. Car ton esprit, ta fabuleuse mémoire sélective avait fait le ménage pour toi, te laissant en synonyme de son nom, seulement des moments pré-sélectionnés. De ceux faisant que tu ne comprenais ni comment cela avait commencé et encore moins ce qui avait mit un point final à cette drôle d’histoire.
Aucune matière pour la remise en question, en soit. Tu cherches parmi tes contacts, loin d’être hésitant, décidant de dédier un court mais incisif message à la concernée. Hondo Tora.
Hey! J’ai fais du tri et j’ai retrouvé quelque chose t’appartenant, ça me paraît précieux. Tu veux pas passer le chercher? + j’ai un service à te demander
S’il te plaît? ʕ→ᴥ←ʔ
Tu es de ces amnésiques là. De ceux qui ne trouvent rien à y redire lorsqu’il est question de recontacter une ex, d’ignorer sa colère que tu penses passagère. Part de déni évidente, tu reposes l’appareil, apparemment satisfait. Une occasion de papoter, de prendre des nouvelles et de te filer un coup de main face à tes propres lacunes. Il n’y a dans ton esprit, rien qui pourrait ternir l’ensemble de ce tableau déjà dressé dans ta tête. Un sentiment bon enfant, en somme. Tu te tournes à nouveau vers ton écran car le travail t’attends. Et face aux pixels s’enchaînant, tu oublies toutes formes d’espace et de temps, te concentrant sur tes affaires. Tant et si bien que tu ne saurais compter les minutes et les heures lorsque la sonnette retentit, faisant sursauter tes épaules. Tu retires un écouteur, le regard plissé, te dirigeant vers la porte, lunettes sur le bout du nez.
Tu ouvres avec un sourire, enfant innocent et crédule de sa propre bêtise que tu es. Tu recules, lui laisse le temps de retirer ses chaussures. Bras croisés, tu as un sourcil haussé. « C’est marrant, je pensais pas que tu viendrais. Je m’attendais plus à ce que tu m’envoies balader, curieusement. » Mais il n’y a rien pour effacer tes lippes amusées ou tes yeux rieurs. Dans ton élément, tu en oublies la véritable raison de sa venue quelques instants, t’éparpillant. Tu la regardes, curieux, comme si elle était celle ayant créée cette drôle de situation. Alors qu’il est clair que tu es celui désirant un coup de main de sa part.
« Tu veux boire quelque chose? » Tu t’avances, nonchalant avant de te couper dans tes propres mouvements, te tournant à nouveau vers elle. Le motif de sa venue te reviens en tête et tandis que tu allumes une cigarette dans cette drôle d’atmosphère, tu fouilles tes poches, t’appuyant à moitié contre le frigo. Tu lui lances le collier, une once de fierté dans le regard.
« Je me suis dis que ça te ferais plaisir de le retrouver! »
HRP — Et voilà enfin le fameux rp! Désolé j'ai pris bcp trop de temps pour te pondre un truc finalement pas terrible, shame on me. Mais en tout cas sache que pour le simple fait qu'il ait send un emoticon, Tora a le droit de le frapper. Ce sera justifié.
Le siphon ravale le maelstrom de tes sentiments. Et tu le fixes. Et tu le fixes. Et tu le fixes—mais il ne te renvoie pas de réponse. Tu vas partir. Non, tu ne vas pas y aller. Qui sait. Pas toi. Les douches sont propres aux décisions.
Toutes ses possessions avaient déguerpis de ton plancher à l’instant exact où votre aventure avait pris fin. Courrier express—tu n’avais eu ni le luxe de sangloter sur son odeur ni de projeter ta colère sur sa brosse à dent ; à l’époque et à ce jour, tu souhaites encore et toujours qu’il disparaisse. Lui n’était pas du même avis, les années s’écoulent, il revient toujours polluer ta vie par le biais de subterfuges. Infailliblement, il a dû vendre tes affaires ou les offrir à d’autres. Ton dos se rétracte de colère si bien qu’il est impossible à l’eau chaude de te réconforter. Tu dégoulines de ressentiments. Tu arrêtes l’eau, résolue.
Le bâtiment, l’adresse, le quartier ont beau t’apparaître avec netteté, ils résident dans les limbes de ton esprit—dorénavant tu utilises une navigation pour t’y rendre. Tu sonnes. Tout possède une fin il paraît, mais pas avec lui. Pas avec un enculé pareil. Un connard. Un enfoiré. Une ordure qui ne possède que Ses bras croisés avec supériorité. Son expression condescendante. Sa voix railleuse.
Il t’offre un sourire, tu ne le lui rends pas : une grimace amère sied mieux à la situation. Qu'importe, votre Feng-shui est en ruine depuis si longtemps. — C’est marrant, moi non plus. Cependant, j’apprécierais que le prochain message que tu m’envoies soit une invitation pour tes funérailles. Tu forces malgré tout un sourire sur ton visage et tu entres. La familiarité de l’endroit se dissipait à chacune de tes visites, force de constater que le mobilier a bougé, ou été jeté, ou renouvelé—et tout t’est désormais inconnu. Un homme de courtoisie indolente se tient devant toi, il te débite le b.a.-ba du petit hôte. Ridicule. — De l’eau, s’il-te-plaît. Ridicule bis. Ceux prétendant qu'une relation et une guerre diffèrent sont idiots : il y a le vainqueur et le vaincu—et évidemment, la perdante, c’est toi, Tora. Le gagnant n’en a que faire, regardes-le en train de te toiser, fumant sa cigarette le cœur léger. Exécrable.
Ta main attrape l’objet. Un collier. Ton regard le scrute un instant, évidemment, ce n’est pas le tien. Ça t’énerve, ta visite n’a servi à rien. Tu aurais dû lui répondre par message, demander une photographie, une description. Tu lèves les yeux en direction de ton ancien amant. Ah, la voilà—cette arrogance sillonnant son visage, scintillant depuis l’abîme de sa rétine. Il s’en moque, sûrement, que cette breloque t’appartienne ou non ; il cherche juste à te ridiculiser, Tora. Il s’en moque, certainement, que ce soit toi ou une autre ; il aime juste te mettre hors de toi, Tora.
— Il ne m’appartient pas. Qu’espérais-je de toute manière une pause, tu soutiens son regard venant de toi, Ippei. L’inflexion pour son prénom était particulière, tu l’as sifflé à travers ta mâchoire contractée. Il ne se remémore jamais de ce qui importe. Il sélectionne ce qui l’arrange, il le déforme et s’illusionne. C’est simple, c’est convenant—ses sentiments ne sont que surface, ils sont mythe—négationniste du cœur, il peut se permettre d’omettre. Sa malhonnêteté n’a pas d’orées ; plus rien de sa part ne t’impressionne. Tu ne t’esquintes plus à suivre son rythme atonal. — Et qu’est-ce que tu voulais, sinon ? Outre gaspiller ton temps. Et ta patience. Et ta nostalgie. Et les lambeaux de votre relation.
hrp ne doute pas de tes capacités, ce post va parfaitement bien 10/10 would reply in 1 hour («tout est question de perspective» prend son sens avec ce rp)
DIS, DÉSORMAIS SOMMES-NOUS SOUS GARANTIE? MALGRÉ NOS MULTIPLES TENTATIVES, SOUVIENS-NOUS IVRES, S’ÉLOIGNER C’EST PEUT-ÊTRE EXCESSIF.
Si l’atmosphère prend des tournures orageuses, qu’elle débarque comme une tempête avec un regard qui tonne et une voix qui gronde, tu restes fidèle au bienheureux que tu es. Un rire enfumé s’échappe à sa remarque, tandis que ton bras tendu cherche un verre. Si elle savait, que tu effleurais un tant soit peu ses pensées, elle se douterait que sa plaisanterie pourrait bien être une réalité. Beaucoup trop vraie, beaucoup trop crue, tu jettes un regard par-dessus ton épaule dévisageant son expression. Tu n’avais pas imaginé des remerciements de sa part, mais la manière dont elle lance des éclairs te stoppe net dans tes mouvements.
Une bourde supplémentaire à un palmarès peu reluisant, tu accumules les mauvais points. Verre à la main, tu fronces tes sourcils avant de paraître désemparé, disparaissant derrière la cloison pour remplir le contenant avant de revenir. Tu n’as jamais aimé l’entendre siffler ton prénom, c’est le vent tiède avant la tempête, des lèvres qui se pressent dans l’agacement pour cracher ton nom. Et l’on peut lire sur ton visage que t’es embarrassé, que dans le fond, t’y croyais. « Certaine? Si c’est pas le tiens je vois pas à qui il peut être… » T’es un idiot, un crétin, qui se souviendra jamais que cet objet n’a jamais appartenu à personne. Que tu l’as acheté, jamais donné et qu’aujourd’hui la raison t’as échappée comme un post-it oublié sur la face d’un frigidaire abandonné, bon pour la casse.
Ta main vient gratter ta nuque, tu t’es assis sur l’accoudoir d’un fauteuil. « Je me sens bête du coup. » Et si un désarroi certain se lit sur ton visage, tu finis par retrouver ton expression habituelle, lui tendant le verre d’eau. Elle perd pas de temps Tora, elle est pas là pour rigoler, encore moins avec toi ou à tes côtés. T’as l’étrange sensation qu’elle se sent piégée, comme si t’avais tenté de lui forcer la main avec une idée saugrenue. Tu le sens dans son regard perçant, le ton qu’elle emploie qui se voudrait blessant mais qui te laisses indifférent. Car tu peux pas tout prendre à cœur, que si tu le faisais, tu serais probablement usé, à ronger tes nerfs. Tu sais que tes mots sont une perche tendue, qu’elle rebondira probablement dessus.
De nouvelles piques que tu esquivera par un sourire ou bien un haussement d’épaule nonchalant. « Fais-en ce que tu veux alors. » Voix basse, tu cendres dans n’importe quel objet proche semblant faire office de cendrier. Pas comme si tu t’attendais à ce qu’elle le garde. Car tout ce qui vient de toi se retrouve toujours repoussé et t’y peux rien comme tu ne peux lui en vouloir. « T’es pressée? » Sourcil haussé, ton comportement change soudainement. Les torts que tu ignores, ceux qui pointent en ta direction sont toujours méthodiquement balayés. En réalité tu ne serais pas étonné de la voir se tenir là tout du long, droite, insolente.
« Je t’ai demandé un service Tora, c’pas une tentative de séquestration. On dirait que t’as pas envie d’être là. Et pourtant… te voilà. » Et si ta phrase reste en suspend, c’est parce que tu tords ta langue pour éviter d’en dire davantage. Parce que tu la sens insaisissable, qu’il y a quelque chose de désagréable. Que ça va finir par te taper sur le système de marcher sur des œufs en sa présence, que rien ne puisse jamais la contenter. Tu vas foutre de l’huile sur le feu, tu le sais. Et ça va piquer.
Alors si tes mots sont prononcés calmement, que tu la regardes sans être véhément malgré un léger sentiment d’agacement remontant, tu soupires sèchement. Parce que ces airs de déjà-vu te plombent à chaque fois, que t’entrevois des airs de fin du monde dans le fond de ses pupilles.
HRP — ok, j'ai clairement adoré la réponse + THE DO (as always), ce fût un combo magique ohlala.
Votre distance de sécurité a été transgressée. L’espace d’un instant, le temps de recevoir sa politesse. Si lointain, le souvenir de vos étreintes s’est fait la malle. Naguère, vous évitiez ce genre de situation, que ta main caresse sa joue ou qu’il te ramène par la taille—sauf qu’au fil du temps Les baisers sont devenus froids Les étreintes molles Les œillades épuisées. Malgré tout, vous avez continué de fuir les litiges.
Quelque part, une partie en toi sait que ses intentions sont innocentes, qu’il voulait te surprendre, agréablement, qu’il y croyait vraiment—et c’est ce comportement ingénu qui t’irrite, parce qu’à chaque fois, tu crains de vaciller. Tu peux l’insulter, insinuer ton animosité, vêtir ton visage de colère, tout tes efforts sont vains ; ça aussi, tu le sais, mais t’essayes quand même. Tu aimerais qu’il te haïsse. Qu’une haine l’entraîne à chaque fois qu’il se souvienne de toi. Que tout ce qu’il lui rappellerait potentiellement ton existence lui soit antipathique. Mais tu n’as jamais assez importante à ses yeux pour ce soit le cas. Ni jamais assez cruelle pour prononcer ce qui lui serait fatal. Il a bâclé son travail—il ne t'a pas proprement brisé le cœur.
— Je préfère pas le garder. A priori, tu as d’autres ex que moi, il doit bien appartenir à l’une d’entre elles. Tu lui renvoies le collier. Tu n’es pas pressée, mais épuisée. La nuit ne t’a pas laissée tranquille, tes insomnies ont continué à s’en prendre à toi et tes anxiétés en ont profité. Ton estomac n’a beau n’avoir rien ingurgité, ce qu’il te dit te donne la nausée—ta posture raide ne se détend pas—ta fierté t’importe plus que tes blessures. Le courroux ne sied pas à ton teint mort-vivant, seulement ton interlocuteur semble apprécier l’alimenter. Ton aversion se resserre autour du verre.
— Tu sais pourquoi je viens. Parce que tout service est bon à monnayer tes lèvres ricanent, tes yeux se roulent, ta tête se détourne C’est incroyable à quel point ta malhonnêteté est sans fond. ton regard soutien à nouveau le sien Aucune raison ne me pousse à t’être agréable. Qu’est-ce que tu espères ? Un sourire, une bienveillance, de la courtoisie, de la joie de ma part ? Il t’arrive d’être malhonnête, Tora—uniquement avec lui—ta sincérité ne l’a jamais atteint alors à quoi bon lui avouer que tes visites sont animées par les émotions à son égard qu’il te reste en suspend. De temps à autre. Parfois. Quelques instants, quand tu le vois. Quand il te rappelle l’homme que tu as jadis aimé—et non celui te faisant front. Il n’a pas changé, toi si. Maintenant adulte, tu sais ce qui relève de l’inconcevable : vous deux. — Ne va pas sous-entendre que mon attitude t’agace alors que la tienne est odieuse.
Ta hargne ne mène à rien, tu en as conscience—il allume le conflit et te le délègues—tu n’as jamais main mise sur lui. Cruelle injustice qu’il te connaisse dans tes moindres détails alors que lui ressemble à un mirage. Invisible, impossible. D’ordinaire, ta visite s’achevait à ce moment ; la discussion se transformait toujours en dispute et lui ne sortait jamais de ses gongs. Vous avez toujours évitez les conflits—mais votre relation est différente maintenant. Il a asséché toute la gentillesse en toi, qu’il s’en prenne à lui-même pour ce qu’il a déclenché. Tu détestes te mettre en colère, Tora. Tu détestes te battre. Tu détestes la violence gratuite. Tu détestes les résolutions à travers la force. Il n’y a que lui pour te faire ressentir pareille violence. —alors qu'il prenne conscience de la constance de ton mépris.
do you regret being with me? damn right, i do! i had no regrets until i met you. now my regrets could kill me
SAY SOMETHING NEW CAUSE I DON’T KNOW WHAT TO DO SAY SOMETHING TRUE I’M NOT BRAVE ENOUGH TO STAY AND MAYBE WE CAN PLAY THAT SONG AGAIN.
T’as tenté, t’as joué et t’as perdu. Comme souvent lorsque tu tentes de faire des choses qui sortent de ta zone de confort. Tu te retrouves à tout faire éclater, à regarder tout se répandre, s’étaler sur les murs comme une carcasse à qui on a fait sauter le capot d’un coup sec dans la tempe. Tu redécores les murs avec la chaire de vos souvenirs. Elle te le renvoie, mots acides, regard amer et tu prends même pas la peine de tendre les paumes pour le recevoir. Alors il te tombe dessus, glisse le long de ton pantalon pour finalement se retrouver par terre, tu fais pas le moindre effort pour rattraper ce qu’il en est. C’est ton soucis à toi, ta nécrose tuméfiée. Quand ça te semble ne plus en valoir la peine, tu baisses les bras. Tu te contentes d’avoir le regard bas, d’admirer les restes. « T’en fais toujours trop. » Et tu souffles, tentant de garder ton calme. Tu veux pas t’énerver, t’en as pas envie dans le fond. Ça aiderait en rien, vous allez finir par tomber dans des bassesses regrettables. « Si j’avais tellement d’ex, j’aurais pas pris le risque de t’appeler, je suis idiot, pas suicidaire. » Et Ippei, tu t’abaisseras pas à expliquer les évidences, celles que tu penses universelles mais qui ne sont en réalité connues secrètement que par toi. Que vous êtes pas là pour faire le bilan d’un désastre.
Et tes paroles sont suivit par tes yeux qui roulent, qui font un trois cent soixante jusqu’au plafond. La suite n’est pas là pour vous adoucir, au contraire, elle a décidé d’ouvrir les jerricane, de les répandre autour de vous et d’y foutre le feu. Et t’aimes pas ses mots, sa manière qu’elle a de te les balafrer en plein visage, c’est comme subir un procès. Sauf que tu sais pas de quoi t’es coupable et t’aimerais comprendre, avoir un indice qui justifierais cette scène déplorable. « J’oserais pas t’en demander autant. Ça a l’air d’être un tel effort déjà pour toi de me parler, tu penses bien qu’un sourire, j’en rêve même plus. » T’écrases avec agressivité ton mégot, secouant négativement la tête comme si malgré tes mots, tu tentais de te raisonner. De pas partir trop loin dans tes propos.
Tu détestes le fait qu’elle parle argent dans un tel moment. Ça te mets mal à l’aise. Tout travail mérite salaire, mais dans ces conditions t’as pas envie d’entendre parler du prix à payer. Parce que si les chiffres t’indiffèrent, c’est davantage le tribut que ça vous coûte qui te pèse. Odieuse. Le mot dure dans ton oreille, il y a de la longueur, de la teneur dans les sonorités dentales. Ça t’écorche l’ouïe et tu lèves tes yeux vers les siens, visage bas. Il y a un instant de silence, de ceux où l’on pèse le pour et le contre. De ces moments d’absences où tu crispes ton corps, mords l’intérieur de tes joues, les paumes ouvertes mais prêtes à se refermer dans l’excès. T’aimerais lui dire, j’espère que t’es au courant qu’on retire pas les mots. Qu’une fois prononcé c’est dit, c’est finit. Que c’est à cause des mots qu’on finit par aimer un peu moins les autres. Parce que tu te souviens pas bien de comment la hargne s’est installée entre vous, mais t’es à peu près sûr que ce sont vos vilains maux qui ont prit le dessus. « Moi je suis odieux? Moi? »
Tu te lèves, tu te rapproches. Il t’as fallut quelques secondes pour te décider, à savoir si t’allais marcher dans son jeu bête. Et il faut croire que vous êtes deux beaux idiots car elle te provoque et toi tu tombes dedans. « C’est toi qui me dis ça? Alors que t’es chiante au possible depuis que t’es arrivée? Tu vas finir par le cracher ton foutu morceau et arrêter de t’exciter toute seule dans ton coin à te faire des films sur des trucs dont j’ai même pas idée? » T’es plus amusé, tu tentes plus de sourire, de détendre, de jouer faussement. Rien ne va plus et ça t’amuses pas de faire semblant pour éviter la confrontation. Y a une odeur de massacre en devenir, quelque chose de roussit, de âcre.
HRP — my my my. le massacre is coming. + " Il a bâclé son travail—il ne t'a pas proprement brisé le cœur. " on en parle ou pas de cette phrase qui, par contre, a brisé le mien de cœur?
Le collier gît. Il n’a rien fait pour prévenir sa chute, il ne s’en soucie pas et il admire les ravages—si typique de sa part. Sa réponse grésille dans tes tympans ; du bruit inutile que tu anticipais, des paroles des paroles des paroles et encore des paroles. Stériles.
Début d’une apologie. Mieux vaut jamais que tard. Une liste prolixe de ses tords assiège ta mémoire, il est si capable : il réussit à en inscrire de nouvelles constamment. Ses répliques ne te piquent guère, pourtant tu m’en demandes tellement, Ippei. épouse ta mauvaise foi, elle te convient si bien tu ravales tes mots, t’en as assez. —dieu, ce que tu aimerais que ce silence ne se termine jamais.
Tu bois ton eau, t’aimerais briser ce verre, illustrer l’ampleur de ton ressentiment, qu’importe du récipient. Tu te retiens, lui épargne une fin précipitée. Ton attention se redirige sur ton partenaire d’antan. Son visage est si sombre, si dur ; il te dévisage si âprement que son silence empli de tumultes vrombit contre tes tympans.
Ah, s’étonne -t-il du terme choisit ?
Huis-clos. Un accusé représenté par lui-même—pas de juges ni de jurés, seuls la victime et la victime, l’assaillant et l’assaillant—face à un procureur dont les accusations sont balayées sans examen. Un combat sourd. Les deux sont témoins de la scène ; la version de chacun diffère. L’affaire sera classée sans suite.
Il s’avance, ça ne t’intimide pas bien qu’il ait violé la distance de sécurité. Désormais si proches, son odeur si distinctive sature ton air. Par instinct, tu reculerais, mais par un tic, un usage, une habitude, tes pieds restent collés au sol. A chaque mesure, tes traits s’affligent. Du bruit, du bruit, du bruit encore et encore. Des paroles en l’air, des questions rhétoriques, il philosophe sur des phénomènes résolus : on dirait un parlementaire.
Un peu plus de huit minute que tu es arrivée, mais t’as l’impression de subir une éternité. Cet appartement ressemble à une faille où la notion de temps a été saquée ; la ville s’accélère alors qu’ici le temps est discontinu. Tu te ressens Sisyphe—tes efforts t’échappent, t’éreintent, t’harassent—et l’absurde ricane.
La mâchoire en tension, il n’y a rien à répliquer. Ou plutôt, ta réponse ne servira à rien. T’es figée ; pas calme, t’entends un tic-tac intérieur. T’es mortifiée ; la déception t’étrangle. —ce silence, ce duel de regard, au diable l’armistice.
Les flots de mélanine s’embrasent dans ta rétine. Le sang bat contre ton canal carpien. Les ongles perforent ta paume. La rage émane de tous tes pores.
Début de journée couverte, après-midi averses partielles, et soirée : Alerte, formation de tempête—vents violents, fureur et tonnerre.
hrp pas de morceau craché parce que. bah. aucune idée (auteur parfaitement au courant bjr)