un claquement de porte, tu prends même pas le temps de la verrouiller. tes pieds frappent le sol avec force, on t'entends dévaler les escaliers et tu prends même la peine de sauter la dernière marche, écrasant la discrétion à pieds joints. il est 2h44 du mat', putain ! rien à foutre. une autre porte et enfin l'air frais. tu prends une longue inspiration et déjà ton humeur s'améliore, on le devine à ta démarche plus lente. les lumière d'la ville se reflètent sur le béton mouillé, t'avais même pas remarqué la méga averse qui est tombée quelques minutes plus tôt. tes mains se glissent dans les poche de ce blouson que t'a porté qu'une ou deux fois, et tu y trouves un billet de 2000 yens. cool. avec cette maigre fortune en main, tu sais d'jà quelle sera ta prochaine destination. tu t'retrouves dans un p'tit quartier un peu paumé, jamais très agité même un samedi pm. la rue est sombre mais y a cette lumière froide au milieu de nul part, et cette odeur de bouffe qui excite les narines. en t'y rendant tu te dis qu'en fait il a une meilleure visibilité le soir que l'jour. c'est un p'tit resto de rue, tu t'commandes des ramens au comptoir et tu te barre un peu plus loin. y avait quelques bancs à l'intérieur, mais tu préfère t'asseoir sur le trottoir, quitte à avoir le cul trempé. tu dépose ton plat brûlant à côté de toi et allume une clope, les yeux fixant le vide.
tu finis finalement d'laver un tapis taché d'sang tu regardes l'heure c'est l'milieu de la nuit tu t'passes la main sur le visage c'est pas grave, tu bosses pas tôt demain. tu t'lèves t'attrapes ta veste et tu sors sans un bruit sans qu'personne sache que t'es passé sauf en voyant l'tapis propre le truc avec tokyo c'est qu'c'est jamais silencieux même au beau milieu d'la nuit y'a toujours quelque chose toujours quelqu'un alors tu décides de juste marcher y'a la pluie qui commence mais c'est pas grave t'aime bien marcher sous la pluie ça t'donne l'impression qu'le ciel te parle qu'il comprend, un peu, c'que tu voudrais dire qu't'as rien à dire alors il pleut des cordes sur ta gueule mais tu continues à marcher tu traverses les rues avec ta tête entre tes épaules jusqu'à c'que la pluie s'arrête mais toi tu t'arrêtes pas encore t'es trempé jusqu'aux os t'as un peu froid c'pas trop grave tu t'en remettras au pire t'attraperas froid tu remarques une forme assise sur le trottoir mais t'la remarque trop tard parce que t'as déjà failli marcher dedans « whoa! désolé désolé » à défaut d'te répandre par terre tu t'répands en excuses face à ce p'tit bout d'femme qu't'as failli renverser.