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entremise ( ft. yuen )
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )

douze virgule sept centimètres pour s'élever au dessus de la foule des âmes pressées de tokyo.  voilà tout ce dont jiji a besoin pour se sentir sereine. ils sont noires, comme beaucoup de ses autres paires. ils sont vernis. brillants. avec un patin à l'avant puisqu'il faut toujours qu'elle puisse se déplacer aisément. elle adore ses chaussures bien plus que la plupart des gens. cette idée lui fait esquisser un sourire pendant qu'elle se penche pour récupérer son sac à main. à son bureau, elle est seule, séparée du reste du monde par un couloir. derrière, c'est monsieur, devant c'est le monde. jiji fait office de cerbère devant la porte des enfers. la courbe de ses lèvres s'affaissent tandis qu'elle se remet un peu de maquillage. elles sont sèches depuis que le froid s'est installé et elle trouve désagréable cette sensation de bouche cartonnée. une dernière relecture d'un rapport quelconque faisant état de dépenses annexes pour une des diverses activités du réseau de monsieur. puis elle range délicatement le dossier, en prenant soin d'y apposer un post-it notant le fait que certains frais doivent être revus avec le patron.
elle souffle doucement sur la tasse de son café juste avant de grimacer - le liquide noir est froid. elle a prit plus de temps de prévu à lire ce rapport. mais se lever pour aller jusqu'à sa machine demande un effort qu'elle n'est pas réellement encline à fournir. ainsi donc passe-t-elle en revue son emploi du temps; ses longs cheveux noires se déposent délicatement dans le creux de son dos pendant qu'elle se penche vers le téléphone qui sonne.

― oui ? oh. vous devriez rappeler d'ici une heure, je pense qu'il sera disponible.

le téléphone raccroché, c'est un soupir las qu'elle pousse. les gens qui raccrochent sans aucune politesse sont aussi agréable pour elle qu'une tâche de boue sur une paire de chaussure en daim. reprise de rêverie, elle se perd dans les chiffres d'un dossier comptable.
ses doigts cliquettent sur le bureau impeccablement rangé. elle mord sa lèVre inférieure, en pleine réflexion.
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ça cognait fort contre ses tempes, et sa bouche sèche amenait une conclusion qu'elle ne connaissait que trop bien. oh ça tombait mal, la gueule de bois, ça tombait mal mais elle était seule coupable dans cette affaire ; incapable de gérer ses pulsions dès que la fatigue s'y mettait, l'alcool avait coulé à flot et la voilà qui se réveillait sur son canapé. c'était toujours mieux que l'entrée, cela dit, ou le sol de la cuisine.

la douche, glacée, avait duré aussi longtemps que nécessaire. de quoi la faire mariner dans ses regrets et s'insulter copieusement, avant de sortir, se vêtir. aujourd'hui, elle devait être présentable : une entrevue avec monsieur. ah, rien qu n'entrait dans le cadre de ses fantasmes, non. c'était quelque chose de plus matériel, quelque chose qui encore maintenant, après y avoir pensé des semaines durant, laisser un arrière-goût indescriptible sur sa langue. qu'importe, ça n'était pas la pire des humiliations que Rosie ait pu connaître, de toute façon.

le bruit de ses talons dans le couloir résonnait désagréablement, accentuant le mal de tête. les restes de la soirée étaient dissimulés derrière une paire de lunettes fumées, chevelure attachée pour un semblant d'allure respectable. dans ses mains, pas un mais deux goblets de café fumant, acheté à deux coins de rues d'ici, le genre de boutiques bien au-delà de ses (bas) standards usuels.

il y eut un vague sourire se dessinant sur ses lèvres en apercevant la secrétaire du patron : pour sûr, il avait du goût. jiji était parfaitement irréprochable sous tous les plans, et plus d'une fois Rosie s'était demandé quel sordide secret elle pouvait bien cacher. et justement, le second café était pour elle, une sorte d'offrande dans l'espoir de faciliter un rendez-vous rapide. « Bonjour. » il y avait de la fatigue dans le ton de sa voix, malgré la politesse. « J'espère que je te dérange pas. » comme toujours, elle était impeccable et la (pourtant) relative décence de sa propre tenue ne faisait pas le poids. « Et j'ai du café. » un sourire en coin cette fois, la boisson fumante posée sur le comptoir.

sauf qu'elle n'était pas là pour quelque plaisanteries ni discussion sans but, toutes les deux en avaient probablement parfaitement conscience. un souffle fila, l'embarras lui pinçant la gorge. « Est-ce que le patron est là? » et cette foutue migraine qui cognait encore.
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )
dans le couloir les pas se rapprochent et jiji ne détache pas encore ses yeux des chiffres bien alignés sur son papier. c'est une fois le bruit arrêté que le jeune femme redresse son buste pour constater à son bureau la présence d'une des collaboratrices de monsieur.

― bonjour yuen.


elle croise ses mains devant elle, détaillant comme à son habitude la tenue de son interlocutrice. observer les habitudes vestimentaires des autres était devenu au fil du temps un réflexe. l'on apprend beaucoup sur une personne en sachant reconnaître quelques menus détails dans sa tenue. prenez en exemple ces lunettes qui étaient probablement révélatrice d'un volonté de ne pas laisser paraître des traits tirés. elle nota aussi qu'elle avait du faire un effort pour accorder sa tenue à l'instant. un léger sourire étira ses yeux dans une moue féline.

jiji avait toujours eu - et ce, depuis leur rencontre - une sorte d'admiration contenue pour le mode de vie dissolu que représentait la jeune femme. dire qu'elle en était envieuse serait mentir en revanche. jiji ne possédait pas ce trait de caractère. la jalousie était pour elle un concept très abstrait.

en revanche, elle avait vite pris la place de la parfaite représentation de tout ce qui aurait pu mal tourner chez l'adolescente qu'avait été la secrétaire - et en cela, elle devenait attirante aux yeux de jiji. un parfum d'interdit flottait toujours autour d'elle. une aura délétère.
ses doigts parfaitement manucurés dans un rouge carmin sanglant saisirent le gobelet avec une certaine avidité. elle hocha la tête dans un ersatz de révérence polie. et sirota une gorgée pour signifier qu'elle acceptait volontiers la boisson, dont elle avait reconnu la provenance.
reconnaissante, jiji offrit ses remerciements les polis avant d'être enfin disposée à écouter ce que la nettoyeuse était venu lui demander.

― non, il n'est pas encore revenu de son précédent rendez-vous, je pense qu'il sera là d'ici une petite demie-heure. elle désigne les fauteuils designs en face d'elle et ajoute : je peux vous proposer de patienter là pendant ce temps ?

ses grands yeux bleus roulèrent au ciel lorsque le téléphone se remit à sonner.


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brièvement, elle mordit l'intérieur de sa joue, dévisageant la secrétaire. impeccable, tant que ça la rendait quasiment intimidante, même pour elle. oh, ça ne l'empêchait pas de se permettre quelques familiarités malgré tout polies, mais jamais plus. sans oublier le malaise diffus qui s'accrochait toujours à elle en sa présence, cette impression de ne pas être à sa place. un sentiment somme toute inconnu pour elle, ou jamais suffisant pour qu'elle daigne en prendre connaissance — jusqu'à ce qu'elle la rencontre.

heureusement, une pensée en entraînant une autre, son attention fut attirée par le café, l'offrande visiblement acceptée vu sa réaction. de quoi lui tirer un bref sourire, rapidement effacé par un froncement de nez, la migraine se rappelant à elle. un sourire qui de toute façon se serait fané à la venue des mauvaises nouvelles suivantes. c'était franchement fâcheux, même si la nettoyeuse s'y était quelque peu attendue à vrai dire : le patron était un homme très occupé.

elle allait devoir s'armer de patience et n'était pas certaine d'en avoir suffisamment en stock ; son regard dissimulé derrière les lunettes alla s'égarer sur les sièges désignés, avant de hausser les épaules. « J'ai pas vraiment le choix. » plus murmuré à elle qu'autre chose, avant de tourner les talons et aller prendre place, fixant son café puis la secrétaire à nouveau. pas un mot, pas avant qu'elle ne raccroche du moins — pas question de la déranger. « A force j'ai l'impression de parler dans le vide, mais c'est toujours pas nécessaire de me vouvoyer. » une moue rieuse ajoutée à ses mots, suivie d'une gorgée de sa boisson brûlante. ça n'était pas que c'était gênant, pas vraiment, juste un peu inhabituel. même le patron ne la vouvoyait pas, alors pourquoi Jiji?

« C'est tous les jours comme ça— les appels, les rendez-vous, j'veux dire? » fallait bien faire un semblant de conversation, ou alors c'était juste que Roseanne s'en sentait obligée. un peu des deux, surement. autant le dire, elles n'avaient pas franchement grand chose en commun, quoi qu'elle était bien loin d'être fondamentalement dérangée par ce fait. sans parler que la japonaise avait quelque chose de particulièrement fascinant. « Nouvelle paire? » un bref mouvement de menton, après s'être sommairement redressée. ça par contre, ça ne manquait jamais et occuperait surement cette demi-heure d'attente.
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )
combiné raccroché dans bruit familier, la secrétaire pinçait ses lèvres dans une légère moue avant de reprendre son expression habituelle.

― j'avais déjà pris en compte cette remarque la première fois, mais je trouve dans le vouvoiement une forme de respect chaleureux sur un lieu de travail.

elle souffla. finit sa phrase sur un léger haussement d'épaule. en dehors, probablement que ça ne la gênerait pas tant que ça d'utiliser une forme de pronom plus familière avec yuen. mais jiji compartimentait sa vie avec des règles très précises. l'auto-discipline qui lui avait grandement fait défaut plus jeune était aujourd'hui ancrée profondément dans son quotidien. elle hocha la tête brièvement pour répondre à la question qui lui était posée, soupçonnant fortement son interlocutrice de créer ce simulacre de discussion pour ne pas entendre le silence.

elle repoussa légèrement son siège du bureau, se pencha pour extirper un dossier de ses tiroirs. une nouvelle gorgée de café, un coup d'œil rapide vers une notification sur son écran d'ordinateur. elle décroisa ses jambes, inconfortable à présent sur cette chaise qu'elle occupait depuis quelques heures maintenant.
jiji redressa sa tête, pendant quelques secondes elle avait cru comprendre autre chose que ce qui était énoncé. elle mti donc une petite dizaine de seconde à répondre.

― oh, oui, les chaussures vous voulez dire ? oui.
elle tendit les jambes sous le bureau pour les rendre plus visibles. j'en ai déjà beaucoup trop mais celle-ci sont extrêmement confortables. bien plus que ce qu'on peut penser en comparaison avec la taille du talon.

le ton de sa voix avait changé et elle parlait plus vite qu'à l'accoutumée. jiji aimait vraiment les chaussures pour une raison qui échappait probablement à beaucoup de monde tant elle lui était personnelle. elle se fichait alors de savoir si on la prenait pour quelqu'un de superficielle, ça n'avait aucune importance.
elle finit par regarder les chaussures de yuen pour ajouter quelque chose.

― les vôtres sont jolies aussi.

elle hocha légèrement la tête en signe d'approbation.

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si c'était comme ça qu'elle le voyait, pas de raison après tout de tenter de lui faire changer d'avis — quelque chose de probablement impossible de toute façon.

en soi, elle pourrait très bien laisser le silence retomber, donner repos à sa migraine qui n'était pas décidée à lui laisser le moindre répit. sauf que le silence, récemment, était devenu quelque chose de bien plus assourdissant qu'un constant brouhaha, quelque chose qui lui rappelait un peu trop rudement une solitude dont elle ne savait réellement que faire. puis, autant tenter de sembler civilisée, non?

la réponse ne vint pas toute de suite, une hésitation qui tira à Rosie un faible haussement de sourcils — bien sûr, les chaussures. quoi d'autre sinon? pour une fois, il n'y avait rien de déplacé dans ses mots, tant que l'idée d'avoir parlé d'autre chose ne lui effleura même pas l'esprit. moins encore alors que devant ses yeux la secrétaire semblait prendre tout à coup vie derrière ce bureau austère, à la simple mention d'une paire de chaussures. inévitablement, ça la fit sourire sans se permettre cela dit le moindre commentaire, un amusement diffus vite remplacé par une pointe de surprise face au compliment retourné. « Merci. » un rire aurait pu suivre, oublié au profit d'un bref regard vers ses propres pieds. c'était une paire de bottines à talons tout ce qu'il y avait de plus banal à vrai dire, et qui n'avaient définitivement pas coûté son salaire au complet — ce qu'elle soupçonnait être le cas de celles aux pieds de Jiji.

« Comment tu fais pour toutes les porter? Y'en a certaines que t'as déjà achetées juste parce qu'elles étaient jolies? » jamais ne s'était-elle vraiment imaginée parler chaussures de façon aussi casuelle avec quelqu'un, son quotidien si loin de toute forme de normalité. et c'était loin d'être désagréable à vrai dire. juste inattendu. « Et quand tu dis beaucoup trop, c'est quoi? Dix? Cinquante? Beaucoup plus? » ça la rendait curieuse, pour sûr : elle avait beau aimer les fringues et chaussures, sa garde-robe restait modeste — mais surement pas décente.
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )
la dernière gorgée de café avalé non sans plaisir, elle jeta le gobelet avec une certaine dextérité dans la poubelle.
évidemment, sa bouche y avait laissé l'inévitable marque de rouge à lèvres, ce qui lui fit penser qu'il était bientôt l'heure pour elle de prendre une pause. et, à présent satisfaite du taux de caféine dans son sang, elle retournait avec politesse son attention sur la jeune femme. jiji avait toujours trouvé à yuen une beauté brute, bien plus intéressante que la sienne. mais elle se gardait bien d'exprimer ses opinions - au risque d'avoir l'air d'émettre un jugement qui soit biaisé par un quelconque sentiment connexe.
les questions posées, jiji croisa ses main devant elle pour y poser son menton. elle eut une brève pensée pour son dressing rempli de chaussures, et pour toutes les autres paires qui étaient encore entreposé dans l'appartement de sa mère.

― je les ai toutes porté au moins une fois. par respect.

elle esquissait un sourire malin, pivotant légèrement sur son siège de bureau.

― mais pour être très honnête, il y en a beaucoup que j'ai n'ai porté qu'une seule fois. elle hausse légèrement les épaules. je crois que j'ai presque une centaine de paires. j'ai arrêté de compter à la quatre-vingt deuxième.

elle ressentait une certaine fierté à l'évocation de sa collection de chaussure - tout en étant bien consciente du caractère somme toute un peu idiot de cette fierté. certains collectionnaient les timbres, les pierres précieuses, les toiles de maîtres, les capsules de bières... elle, c'était les chaussures - de belle facture, luxueuse, souvent bien trop chères.

― si jamais vous avez besoin d'une paire un jour, je serais ravie de partager avec vous. sous réserve que nous ayons la même pointure évidemment.


elle finit par se redresser, croisant ses jambes sous le bureau.
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par respect. ça la fit sourire, brièvement, amusée pour une raison inexplicable. eh, elle n'était pas du genre à juger — pas suffisamment hypocrite pour ça. d'autant que ça n'était définitivement pas la passion la plus étrange à laquelle elle avait pu être confrontée, loin de là.

« Une centaine? J'étais plus loin du compte que prévu. » le rire qui fila resta discret, son regard glissant périodiquement entre la paire de chaussures au centre de la discussion et le regard de son interlocutrice, pas vraiment concernée à l'idée que ça puisse être vu comme un peu étrange — avant de finalement se décider à soutenir son regard pour de bon. « Déjà eu des regrets? » après tout, Rosie savait de source sûre que malheureusement, certaines avaient tendance à être aussi belles qu'inconfortables.

la proposition qui suivit cela dit la prit presque par surprise, sourcils arqués et moue passant d'amusée à confuse, avant de se décider pour un sourire en coin. « Eh. Je suis pas convaincue d'avoir une bonne occasion pour ça. » cela dit, c'était étrangement touchant, le sentiment marqué d'un léger hochement de tête, son expression presque embarrassée — quelque chose de rare. « C'est très généreux de ta part, cela dit. Quant à la pointure— » goblet de café à demi-vide toujours en main, la nettoyeuse se leva sans attendre, le mal de tête se rappelant immédiatement à elle ; de quoi la faire grimacer mais pas renoncer à s'approcher pour autant. « On doit pas être si loin que ça, à mon avis. »
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )

une notification sur l'écran de son téléphone attirait brièvement son attention, elle lu rapidement le message, déplaçant se doigts sur l'écran pour le faire défiler. une fois que ce fut fait, elle poussa un petit soupir, triturant sa lippe dans un geste inconscient.
elle fit non de la tête, les yeux dans le vague lorsque yuen évoqua des regrets. oh certes, elle en avait - comme tout le monde finalement - mais il ne concernait en rien les chaussures. ou tout du moins, en aucun cas ses regrets n'avaient trait à un objet matériel.
les chaussures ne se regrettent pas, ce sont des chaussures. certes elles sont belles, coûteuses, elle lui offre un sentiment de satisfaction immédiate; mais ce sont des chaussures. et les regrets n'ont que faire d'une paire de jimmy choo.

― il n'y a pas de bonnes occasions pour porter de belles chaussures.

jiji revint alors poser ses yeux bleus sur la jeune femme, puis, jetant un coup d'œil alentour, elle finit par se lever délicatement de sa chaise. ses articulations craquèrent, témoignant du temps qu'elle avait passé assise sur ce fauteuil, confortable mais pas indéfiniment.
elle fit les quelques pas qui la séparait de yuen pour finalement s'asseoir sur son propre bureau. ses cheveux glissèrent d'une épaules à l'autre alors qu'elle retirait doucement ses chaussures pour les présenter devant la jeune femmes.

― essayez. nous serons fixées.

elle hocha la tête légèrement, pour appuyer son geste. elle se trouvait bien plus près maintenant, et elle appréciait la finesse des traits du visage de la brune. elle la trouvait jolie, autrement jolie qu'elle ; avec un charme qu'elle n'aurait jamais. un parfum de liberté.
jiji espérait secrètement qu'elle décide de lui montrer ses tatouages dans un futur proche, ceux qu'elle avait entraperçu un jour il y a quelques temps.
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ça, ça valait peut-être pour les gens comme elle ou monsieur : ceux sachant faire preuve de distinction en tout temps. le genre dont elle ne faisait aucunement partie, ne s'était jamais voilé la face à sujet. et le vivait très bien par la même occasion. et c'est probablement pour cette raison qu'elle ne donna pas plus de réponse qu'un simplement haussement d'épaules accompagnés d'un sourire. et peut-être qu'au fond, la secrétaire n'avait pas si tort que ça.

son regard se retrouva cependant très vite happé par la silhouette de la noiraude, suivant ses mouvements avec une curiosité à peine dissimulée, et surement pas pudique. et la surprise revint prendre sa place entre elles alors qu'elle l'observait retirer lesdites chaussures au centre de la conversation, restant silencieuse avant de finalement laisser filer un rire. « Pourquoi pas, eh. » et dans son geste elle était bien moins élégante que Jiji, tenant dans un équilibre précaire sur une jambe, cherchant parfois un semblant de support de sa main appuyée contre le bureau — se rattraper n'aurait définitivement pas été très poli. il n'y avait d'ailleurs qu'en présence d'elle qu'elle se retrouvait si consciente de tout ce qu'elle faisait, pas exactement gênée quoi que légèrement agacée, mais peut-être était-ce là la faute à la migraine plus qu'autre chose.

dans tous les cas, ses chaussures furent rapidement retirées, sans tomber, avant qu'elle mettre la main sur celles de son interlocutrice ; elle ne put s'empêcher de les observer quelques instants, soucieuse et presque hésitante, avant de finalement les enfiler. la pointure semblait correspondre à la sienne, ou du moins suffisamment pour que le soulier reste en place sur son pied. par contre, c'était définitivement un cran au dessus des talons qu'elle portait usuellement, presque suffisant pour la faire légèrement vaciller et la convaincre ne pas essayer de faire trop de pas. « J'continue à penser qu'elles te vont mieux qu'à moi. » et il ne fallait pas se mentir, elles lui allaient vraiment très bien : Jiji avait ce genre de silhouette s'accordant parfaitement à une paire d'escarpins, et Yuen mentirait si elle tentait de prétendre qu'elle ne la trouvait pas séduisante.

quelques instants encore dans les chaussures d'une autre (littéralement) avant de les retirer avec un léger sourire, visiblement nullement pressée de remettre les siennes. « On a déjà du te le demander souvent mais. Pourquoi les chaussures? » un sourire en coin. « Et si c'est trop personnel, tu peux me poser une question en retour. Deal? » un clin d’œil amusé, histoire d'apporter un peu de légèreté. à ce train-là, elle en oublierait presque Monsieur, tiens.
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )

tandis que yuen essayait ses chaussures, jiji ne pouvait s'empêcher de laisser son regard vagabonder de sa tête à ses pieds. observant avec attention sa façon de se tenir, de parler. jiji avait pris l'habitude d'étudier les autres très tôt, par curiosité d'abord. puis par commodité.
connaître les autres pour mieux les appréhender.

cependant elle gardait toujours des lacunes dans le domaine des émotions - qu'elle n'essayait pas vraiment de combler à l'heure actuelle. elle fit un geste d'approbation une fois que la brune eut enfilé les chaussures et sourit légèrement au compliment, se sentant tant flattée qu'un brin mal à l'aise avec l'idée de recevoir des compliments qu'elle ne serait pas en mesure de rendre facilement. pas parce qu'elle ne le voulait pas, juste par une mauvaise habitude de taire ses avis quels qu'ils soient.

― oh.

sa bouche forme un cercle de parfait étonnement alors que le reste de son visage de frémit pas d'un iota. la question la prend de court et elle ne sait si c'est judicieux de répondre. cependant, il subsiste chez elle une volonté tenace de paraître amicale avec la jeune femme. parce qu'elle l'apprécie. à priori. elle lui fait donc à son tour un clin d'oeil, passant un accord tacite.

― souvent c’est un peu exagéré, mais on me l'a déjà demandé oui. et à vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi les chaussures. j'ai toujours eu une certaine tendance à l'exagération quand il s'agit d'aimer quelque chose.

elle renfile ses pieds dans la paire d'escarpin et reste appuyée au bureau, croisant ses bras sur sa poitrine. la question se pose à elle régulièrement, et s'il lui arrive de penser connaître la réponse, elle a tôt fait d'établir une nouvelle théorie sur ses comportements proches de l'addiction.

― je n'ai qu'une question : combien de tatouages avez-vous ? évidemment, c'est assez personnelle mais je n'ai pas pu m'empêcher des les remarquer.

elle lève son regard, coincée entre une curiosité dévorante et la gêne d'évoquer un sujet aussi délicat en sachant qu'il est fort probable qu'elle ne soit pas encline à en parler au vue de son habileté à les dissimuler.
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ce n'était pas avec cette question-là qu'elle se serait imaginée la prendre de court, ou quelque chose y ressemblant ; fallait dire qu'elle imaginait aisément que ce soit quelque chose qu'on devait lui demander trouver, et pourtant. cela dit, une réponse suivit, lui tirant l'esquisse d'un sourire amusé. la vérité, c'était qu'elle n'attendait pas une grande révélation, pas plus que la confession de quoi que ce soit. sans parler qu'elle n'avait de toute façon pas de raison de se justifier!
ça lui rappelait d'ailleurs les questions qu'on adressait usuellement à l'encontre de son épiderme tatoué, des pourquoi à la pelle et des jugements silencieux, une mentalité n'ayant évolué qu'à moitié. frustrant parfois, quoi qu'elle avait très vite pris l'habitude de les ignorer comme de cesser de se justifier : les raisons n'avaient à ses yeux plus d'importance une fois le geste accompli. puis, qu'importe sa réponse de toute façon, la plupart s'étaient déjà fait un avis avant même qu'elle n'ouvre la bouche.

prenant appui contre le bureau, elle s'était elle-même activée à remettre ses chaussures, gardant cependant l'oreille tendue histoire de ne pas rater la question qui viendrait surement. et ce serait mentir de prétendre qu’elle n'ait pas eu des soupçons sur son contenu avant même qu'elle ne la formule, lui offrant un sourire un poil amusé alors qu'elle se redressait. « Un seul. » un haussement d'épaule pour ponctuer cette réponse qui sonnait presque comme un mensonge, alors qu'elle adoptait une posture similaire à celle de Jiji. « Et je sais, c'est dur à croire. » rosie n'en avait jamais révélé beaucoup en présence de son patron ou de son interlocutrice, par principe et parce qu'en dépit de tout ce qu'elle pouvait dire et penser, elle était parfaitement consciente des bias qui naissaient à leur vue.

« Je pourrais— » un bref coup d’œil fut jeté à l'horloge puis à la porte du bureau encore fermée, tentant de jauger les potentiels "risques" actuels, avant de revenir sur le visage de la secrétaire. « Je pourrais te le montrer, ce serait plus facile à expliquer. » et ça n'était pas vraiment une suggestion pas plus qu'une question, mais plutôt une affirmation rhétorique. de toute façon, elle avait déjà retiré sa veste, se réalisant par la même occasion bien plus désireuse de prévu de pouvoir le dévoiler à quelqu'un. et les manches de son pull furent remontées, dévoilant des avants bras couverts d'encre, le gauche cependant portant encore des esquisses d'un travail inachevé. des motifs emblématiques des criminels du japon, impossible à ne pas reconnaître. « C'est encore en cours, cela dit. Mais quand ce sera terminé, ça couvrira les bras et le dos. Notamment. » eh, pas besoin de donner plus de détails, d'autant que son demi-sourire voulait tout dire. « Pas d'autre question, sûre? »
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )
jiji hausse légèrement les sourcils. la réponse l'étonne. un seul tatouage alors qu'elle est bien sur d'avoir vu plusieurs motifs apparaître à divers endroits du corps de yuen. un seul, vraiment ?
elle restait circonspecte mais muette, assimilant l'information de telle manière qu'elle commençait à entrevoir une réponse à ses interrogations.
elle n'eut pas le temps de les exprimer puisque la brune venait de proposer de lui montrer ce qui faisait que sa peau ne comptait qu'une seule et unique œuvre.

jiji faillit dire quelque chose, mais elle se retrouvait à court de mot alors qu'elle réalisait que yuen avait déjà commencé à retirer sa veste. un léger hâle apparut brièvement sur ses joues, à la fois gênée et fascinée par le fait que la brune puisse prendre une telle décision en un laps de temps si court. devant elle les avant-bras de yuen, et la belle encre qui les recouvrait.
jiji avait envie de tendre la main pour y toucher, mais elle ne le fit pas - ça aurait été trop familier de sa part. elle étudiait le dessin avant de relever ses yeux clairs.

― c'est très beau.

elle avait soufflé ça avec délicatesse, et une sincérité indubitable. écoutant les derniers mots, elle retourna s'asseoir à sa place alors que retentissait à nouveau la sonnerie du téléphone. une brève conversation encore et finalement elle offrit à son interlocutrice un sourire.

― monsieur ne devrait plus tarder. elle mordit brièvement sa lèvre inférieure.  je n'ai pas d'autres questions pour l'instant non. merci d'avoir répondu à la mienne avec autant de sincérité même si ma curiosité est certainement mal placée.

elle pencha la tête légèrement en avant pour souligner son propos. yuen venait de prendre une autre dimension dans son esprit et elle était toujours autant séduite par l'idée de pouvoir un jour la compter comme une amie, persuadée qu'elle avait beaucoup à apprendre d'elle.

― ou si, j'en ai une mais elle est plus formelle : il me faut savoir pour quel motif vous venez voir monsieur, je dois le consigner dans l'agenda et lui envoyer une note pour le prévenir avant qu'il n'arrive.
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à vrai dire, elle n'avait jamais eu très bon contrôle de ses impulsions, et même tous les efforts qu’elle déployait depuis quelques temps étaient aisément mis à mal lorsque la tentation était trop forte ; ainsi, la voir se dévêtir avec un empressement à peine contenu n'avait rien de surprenant, quoi qu'elle aurait bien honte de l'admettre. probablement.

il y eut un sourire sur ses lèvres en l'entendant, scrutant ses réactions : elle savait Jiji usuellement peu expression, d'où sa soudaine attention, histoire de ne rien manquer. « Ils sont pas mal, ouais. » oh, elle n'était pas peu fier du résultat, même si sa tendance à les garder dissimulés pouvait laisser poser le contraire. il y avait un temps pour tout, et le professionnalisme appelait à quelques sacrifices.

et Jiji avait définitivement un joli sourire. la pensée la fit sourire un peu plus, elle aurait bien ajouté un commentaire si le téléphone ne les avait pas interrompues ; au lieu de cela, la nettoyeuse resta un peu bête, l'observant retourner s'asseoir derrière son bureau. quelques instants aussi, avant que la conversation ne reprenne son court, avec une bonne nouvelle cette fois. « Oh non, absolument pas. Tu sais, si je le cache, c'est pas vraiment parce que je considère ça personnel ou intime — je les aurais pas faits si voyants sinon. C'est juste que bon, c'est plus facile d'être prise au sérieux en ayant l'air un minimum professionnelle. » une affirmation suivie d'un haussement d'épaules, tandis qu'elle retournait auprès de ses affaires, abaissant les manches de son pull pour ensuite retrouver sa veste ainsi que son sac à main.
c'est là que la question de la secrétaire réveillait sa nervosité, d'un coup ; Roseanne resta silencieuse l'espace d'un souffle, triturant le tissu entre ses mains. « Oh, hm. » elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être hésitante ou gênée, et pourtant la voilà face à un dilemme. « J'ai besoin d'un service. Concernant mon salaire. » ça avait énoncé en se mordant légèrement la lèvre, s'avançant vers le bureau telle une enfant qu'on viendrait de prendre sur le fait d'une bêtise.

là par contre, elle n'osait pas réellement soutenir son regard, embarrassée mais pas uniquement. « Est-ce que le boss est du genre à accepter la demande d'une avance? » et la voilà qui déglutissait, la souci d'être jugée lui serrant la gorge. parce que la vérité, c'était qu'imaginer Jiji la voir d'un mauvais oeil serait vraiment dommage : elle l'appréciait beaucoup, après tout.
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )
évidemment, jiji ne dit ou ne fait rien qui puisse mettre qui que ce soit dans l'embarras - ou tout du moins, jamais volontairement. elle se soucie bien trop de ne pas faire de sa présence quelque chose de désagréable, qui a ne rester qu'un fantôme la plupart du temps. cependant, avec quelques secondes de retard sur les gens "normaux", elle réussit à comprendre que ce qu'elle vient de faire met son interlocutrice dans l'embarras.
la secrétaire ouvrit des yeux ronds, désolée de créer un situation malaisante.

― je noterais donc que cela concerne votre salaire.

sans plus de précision, elle se contenterait bien de cela, devinant les implications sous-jacentes de ce qu'indiquait le mot salaire.

― et bien je n'ai jamais eu à faire moi-même la démarche de demander une avance mais il me semble que monsieur est quelqu'un qui sait analyser les situations avec clairvoyance et je pense qui si vous lui exposez les choses avec honnêteté, il répondra probablement favorablement à votre demande.

elle esquisse encore un petit sourire, se veut bienveillante mais elle n'excelle pas dans cet art, et tout ce qu'elle dit fait toujours preuve d'une implacable vérité. en somme, jiji n'expose que des faits qui sont - et qu'elle pense être - des faits réels et avérés. elle espère cependant que cela lui permettra de se sentir moins gênée.
une partie d'elle est tout de même curieuse en ce qui concerne les motivations de la jeune femme, elle ne lui demandera pourtant rien, estimant que cela touche à quelque chose de bien trop personnel pour qu'elle puisse se le permettre.
sur son agenda, elle inscrit quelques mots et à l'aide de son téléphone, elle envoie promptement un petit message à son patron.
puis elle repose à nouveau son regard sur la brune, mitigée quand à ce qui était convenant de dire maintenant.


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un hochement de tête, c'est tout ce qu'elle se permit en réaction à sa remarque, cherchant silencieusement à se défaire de cet embarras qui lui collait soudainement à la peau. ça n'était définitivement pas son genre, vraiment pas, et encore moins face à qui que ce soit.

et ce qu'elle finit par ajouter avait quelque chose de rassurant — mais Rosie n'aimait pas ressentir le besoin d'être rassurée. pourtant, elle devait bien admettre que la la confortait un peu plus dans son impression de leur patron, réalisant par la même occasion que la femme face à elle devait le connaître bien mieux que la plupart de ses autres employés. « Reste à espérer que mes raisons lui semblent suffisantes. » cela faisait beaucoup de sérieux, de quoi lui tirer un soupire ennuyé par ses propres réactions. si jusqu'à présent elle avait insisté pour obtenir l'argent nécessaire honnêtement et sans emprunt, elle avait finir par réaliser qu'à ce train-là, elle aurait probablement dépassé la quarantaine avant qu'il soit terminé, et ce même si une bonne moitié du travail étai terminé. puis, elle comptait travailler pour cet argent-là quoi qu'il arrive, avance ou non.

le silence qui avait fini par s'installer devenait un peu plus gênant à chaque seconde passée, la forçant à trouver quelque chose à dire et les mettre un peu plus à l'aise. « Tu travailles pour lui depuis longtemps? » un léger haussement de sourcils ponctua la question, cette dernière empiétant sur d'autres bien plus inappropriée — le genre que malgré son culot elle ne se permettrait pas de poser. « Est-ce qu'il est vraiment toujours aussi sérieux et formel? » et ça n'avait rien d'un reproche, juste un peu de curiosité quasiment innocente (quoi qu'intéressée). elle-même en avait eu un aperçu lors de la soirée organisée pour ses employés, mais pas de quoi réellement satisfaire ses interrogations — à défaut de ses fantasmes, qui eux resteraient sagement dans leur coin.
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )
plongée dans ses pensées, jiji avait divagué jusqu'à revenir à cet instant fatidique il y a quelques années où elle-même avait eu à demander un service à leur patron. un instant clé dans une vie qui ne s'est joué qu'à quelques mots et un hochement de tête. à partir de là, sa fascination pour monsieur s'était mué en une loyauté sans bornes, décidant non sans raison qu'il avait probablement été un acteur majoritaire dans le sauvetage d'une vie délétère.
depuis, elle n'avait jamais cessé d'être reconnaissante, exprimant ce sentiment par un travail acharné et impeccable - une présence de presque tous les instants.

la question de yuen la tira de ses réflexions, et elle se redressa doucement sur son fauteuil, pour venir prendre appui au dossier.

― hm. ça doit faire environ six ans.

elle fit tout de même un bref calcul dans sa tête, les dates exactes étant depuis longtemps oubliées. un bref mouvement de pupilles vers l'écran de l'ordinateur. monsieur serait là dans une petite dizaine de minutes.

― je ne sais pas si je suis autorisée à divulguer ce genre d'informations.

elle avait l'air sérieuse, tout ce qu'il y a de plus sévère. mais en réalité, c'était une plaisanterie. cependant, elle fut bien obligée d'admettre qu'elle n'avait que peu de choses à répondre à cela.

― il sera là dans dix minutes, vous n'aurez plus à attendre très longtemps. jiji croise ses mains devant elle, laisse passer quelques secondes puis finit par ajouter : monsieur est un homme plein de surprises.

et c'est tout ce qu'elle ajouté, finissant par retourner son attention à l'écran, pour lire un mail fraîchement arrivé.

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elle-même s'était redressée, jetant un dernier coup d’œil à sa tenue, s'assurant qu’elle semblait suffisamment présentable pour ce qui était à venir. un pic de stress lui fit froncer les sourcils, jurer silencieusement avant qu'elle en réalise son mal de tête s'être envolé — c'était mieux que rien.

six ans. c'était beaucoup, et quelque part la confortait dans l'idée qu'il y avait peut-être bien quelque chose entre eux. c'était stupide d'ailleurs, d'assumer quoi que ce soit alors qu'elle-même ne les avait jamais vu agir autrement que parfaitement professionnellement. puis, pourquoi ces interrogations? ah, ça ne lui ressemblait pas de se concerner de la sorte avec les affaires d'autrui, habituellement abonnée à la nonchalance voir parfois mépris. peut-être étaient-ce juste ses bas instincts qui parlaient : trop de temps passé à fantasmer à propos d'un homme inatteignable, plus encore après qu'il l'ait si galamment accompagnée chez elle. ah, c'était naïf, presque touchant et définitivement ridicule. à croire qu'elle changeait vraiment, un changement qui la laissait perplexe tant il était drastique. presque comique.

« Ca m'aura rien coûté d'essayer, au moins. » un sourire à peine, ponctuant une remarque tout sauf sérieuse. dix minutes, hein? c'était à la fois trop long et mais aussi bien trop court, et elle jura avoir eu l'impression de sentir ses paumes devenir moites. « J'en ai eu un... aperçu, dirons-nous. » et il y avait là une touche de mystère, Rosie offrant à la secrétaire un sourire amusé. peut-être de quoi titiller sa propre curiosité, mais elle ne la connaissait pas suffisamment pour l'affirmer. « A moins qu'il ait mentit et que raccompagner ses employés chez eux fait partie de ses habitudes. » oh, ça avait été lancé sur l'air de la plaisanterie, un petit rien auquel elle ne serait cependant pas obtenir une réponse. et peut-être bien que Jiji saurait lui fournir cette dernière.

« Enfin, merci d'avoir répondu à mes questions. » parce qu'elle méritait un peu plus de politesses que quelques blagues bancales. avec le sourire, encore.
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( loc. quelque part à shinjuku, dans les bureaux de monsieur )
jiji se replongeait peu à peu dans les tâches qui lui incombaient au quotidien, la pause discussion avait assez duré et il lui fallait maintenant revenir à des préoccupations plus professionnelles que ses chaussures ou même les mystères qui entouraient la personne de monsieur.
à ses yeux à elle d'ailleurs, il n'était plus si mystérieux depuis quelques années déjà. mais elle le côtoyait depuis longtemps. avait un avantage indéniable sur quiconque venait de le rencontrer.
pour autant, elle n'aurait jamais l'audace de prétendre le connaître parfaitement.

yuen parvint une dernière fois à capter son attention et c'est avec les yeux ronds qu'elle l'entend parler de "raccompagner ses employés". jiji ne peut s'empêcher d'imaginer quelque chose qui n'est pas et se sent instantanément gênée de l'avoir fait. elle déglutit discrètement, en prenant bien soin de recommencer à fixer l'écran de son ordinateur.

― je vous en prie.

elle n'ajouta cependant rien de plus, bien trop gênée à l'idée d'évoquer un éventuel événement romantique dans la vie de son patron. qui plus est avec la personne qui se trouvait actuellement devant elle.

il ne fallut heureusement pas tout à fait dix minutes à monsieur pour finalement rentrer au bureau. et après l'avoir saluer poliment, elle fut soulagé de les laisser seuls dans son bureau, revenant à ses propre préoccupations pour les prochaines heures de travail qui lui restait.

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