CYBER STOCKHOLM
SYNDROME
insomniaque // noctambule // sarcastique // intuitive // fondamentalement gentille // hyper connectée // déterminée // expressive // rancunière // rabat-joie // met son vieil uniforme quand la lessive s’entasse // déshabille plus régulièrement des machines que des personnes // possède le tweet facile // a l'alcool joyeuxi.
Il y a un je-ne-sais-quoi de captivant en Tora ;
peut-être sa silhouette ridiculement longue,
peut-être son visage creusé par les cernes,
peut-être son regard désillusionné,
peut-être son allure lessivée.
Seules les abîmes de la nuit peuvent se vanter de la discerner dans ses moindres détails—elles collaborent aux interminables insomnies qui l'habitent. Ces dernières s’invitent sans prévenir et s’en vont lorsque tout est réduit à néant, jusqu’à ce qu’une impression de non-accomplissement se soit encrée dans votre chair, indélébile.
Alors, Hondo s’abandonne dans le travail, résout des problèmes de logiciel à défaut de se débugger elle-même.
Tora est telle une étoile—elle brille au loin, mais on ne saurait dire si elle est vivante ou morte.
La voilà atteinte des fléaux qui terrassent la jeunesse du vingt-et-unième siècle : une incertitude constante et des remises en question dédaléennes. Ses traits deviennent cadavériques—témoignage d’un rythme de vie aussi malsain qu’empoisonné—et l’anxiété se réverbère au fond de sa rétine.
Elle aimerait pouvoir mettre ses émotions en coma : on ne souffre point lorsqu'on ne ressent rien—mais on n'est rien lorsqu'on a le néant à la place du cœur.
Et Tora aspire à des jours meilleurs.
Ceux qui bercent l'âme et lavent les plaies.
Ceux qui sont véritables et réels—et non pas issus d'artifices.
Ceux où elle n'aurait plus d'usage à son monde déconnecté de la réalité.
Tora veut vivre.
Mais, entre temps, tout s’effondre.
comme un château de cartes.
tout est en ruine.
il n’y a plus de fondation à laquelle s’accrocher.
et alors, désemparée, elle attend que l'aube se lève.
ii.
(tu te remémores—de quand l’ignorance faisait ta beauté, de quand la souffrance n’était qu’abstraite à tes yeux, de quand tu étais encore en un seul morceau.)
Mon regard ne cesse de fixer le fond de mon verre, comme s'il y était collé, parce que j’ai peur de regarder ; les œillades sont fatales, et, ce soir, je n’ai pas envie de ça. L’air est lourd, et ça me suffoque.
(tu te remémores—du froid du carrelage, du grésillement du néon, du chant des sirènes, du bruit du verre broyé, du râle étouffé, du vent mortuaire.)
Cette compagnie m'angoisse constamment, comme un cadavre dont les mains se pressent contre mes omoplates. La chaleur humide de son souffle butte contre ma nuque, et ça me dégoûte.
(tu te remémores—des mains raides, des mannequins brisés, des visages tordus, des sourires déchiquetés, des éclats d'aciers, des artères percées.)
Merde—j'ai regardé.
J'ai regardé—la vitrine éclatée.
J'ai regardé—le mur mitraillé.
J'ai regardé—les macchabées.
C'est tout dans ma tête.
C'est tout dans ma tête.
C'est tout dans ma tête.
Faîtes que ça cesse.- les gens polis se présentent:
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