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Du sucre bulle. [Kakashita] [over]
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Rinne
Du sucre bulle. [Kakashita] [over] 1503175769-2017-08-19-22h49-10
FT : Hanmi / Unstoppable Siblings
Crédit : Kayou & Sunsun & Absinthe (l) & Arashid e_e & Pureté infinie (l)
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Rinne
C/4

Sugar Boy.


    Vendredi soir, 00h20


« On va pas pouvoir les garder. Quelle misère… »

Rinne fixait le gros carton brun, absente. Ouais. Le gâchis, c’était pas trop son truc non plus. Puis le patron avait eu l’air si peiné. Pourtant ça changerait rien à sa vie, ni à sa paye. C’était des invendus certes, mais l’erreur était humaine, et pour le coup, à part le fournisseur, personne n’était en tord. Est-ce que ça périme vraiment ce genre de truc ? C’est tellement bourré de sucre et de conservateur. Ça parait dingue de se dire qu’un seul micro-organisme pourrait tolérer le séjour ; y trouver un nid douillet. C’est plutôt le type de boisson qui te liquéfie l’estomac, y creuse un trous digne de la balle tirée par un bon soldat. À cette pensée, Rinne réalisa que le tir lui manquait. Bientôt deux semaines qu’elle n’avait pas put s’entrainer. Le flingue toujours rangé contre le bas de sa cuisse, dissimulé d’un premier pantalon large sous son bleu (marron) de travail, sembla lui envoyer un signe, un genre de « je sais que t’as pas le temps, moi je t’attends ». Enfin c’était dans sa tête tout ça, mais ça avait matché, Rinne avait hoché de la tête comme une idiote face à un problème trop complexe.

Bon. Que faire de cette palette de cinquante canette de Soda à consommer dans les trois jours ? A moins d’invoquer un esprit tordu, ou…MAIS OUI ! D’en faire des offrandes..
Mais non. C’est irrespectueux n’est-ce-pas ? Je veux dire, les dieux ne sont pas des bennes à ordure. Ça a du sens quand on leur achète le présent, qu’on pense à eux en le faisant. Là, aller vider un stock de canettes promises à une fin tragique (la solitude) en parcourant tous les temples de Tokyo c’est… Une idée démente, complètement foutue.

C’était franchement pas son style. De tergiverser sur un problème n’étant vraiment pas le sien ; et clairement, sans grand intérêt. Mais d’un autre coté, buter sur un problème d’ordre pratique, ne pas trouver de solution logique et applicable, c’était les boules. L’orgueil, capable de mener au front les soldats les plus réfractaire. Rinne décida de continuer sa nuit de taff tout en octroyant une place dans son cerveau à ce dilemme insoluble.

Il lui fallut en fait dix minutes, un café, et l’aller-venue de trois clients pour tilter. Elle connaissait quelqu’un. Peut-être pas capable de boire les cinquante canettes, mais qui clairement ne cracherait pas sur une petite dizaine. Quelqu’un qui, il lui semblait, devait avoir l’estomac solide et de l’énergie à revendre — et donc soif, en circonstance. Un mec musclé, actif, avec qui elle avait jamais échangé plus que la banalité du « 560 yen silvouplait. Merci beaucoup. ». Mais dont un quelque chose susurrait « salut j’suis pas trop relou et surtout j’adore le Sucre ». Le quelque chose à propos du sucre, c’était les canettes pourries qu’il s’enfilait à chaque fois. Putain, du sucre et de l’énergisant, c’était presque flippant.

Rinne aimait la régularité. Les choses récurrentes, organisées. Elle avait donc naturellement finit par avoir une sorte de… D’appréciation ? Pour ce gars qui se pointait toujours avec une similitude dans ses commandes. Bref. Le soucis était réglé. Et son collègue lui en devait une, elle avait déjà trop de fois gardé la boutique pour supporter ses frasques. Elle souleva le paquet, hyper lourd - bien trop pour elle -, et passa la porte d’entrée. Le chantier était non loin dans la rue, elle l’avait déjà aperçu par-delà l’une des rares grilles non opaques. A l’heure qu’il était, pénétrer sur les lieux ne devraient pas TROP poser de problèmes. Démarche de crabe à l’appui - j’espère VRAIMENT que j’ai mis ma sécu se dit-elle (mais bon, y’avais aucune raison que, oh, magie, son flingue ai été mal mis pile aujourd’hui) (ça arrivait jamais) (se faire confiance) - elle finit par arriver jusqu’au lieu tant espéré.

Elle se sentait presque investie d’une quête. Elle pourtant si désintéressée. 
Problème, aucune idée de comment rentrer. Et même si les rues étaient à peu près vides, chose rare (chance ?), crier son nom c’était… C’était quoi déjà son nom ? Bon.
Elle soupira. Posa le paquet par terre. Peut-être lui suffisait-il d’attendre la localisation de sa silhouette, de le guetter, et une fois en vue, de dire « Ohé monsieur ! ». Ouais, c’est sûr, elle en était capable. De beugler à l’encontre d’un garçon à l’apparence drôlement sculptée. Tout à fait son domaine de compétence. Purée. L’orgueil, vous déterrerait des morts pour venir se vanter.

Elle farfouilla dans sa poche, en tira une clope. Hm. Fumer ici, mauvaise idée. Elle resta donc pantoise, accrochée à la grille, à guetter l’air contrit (fatigué), la silhouette connue.





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Rinne & Akashita
••••


Être de nuit, c'était pas aussi facile que ça en avait l'air. Quatre jours par semaines, de huit heures trente jusqu'à quatre heures trente du matin. Un rythme à prendre, certes, mais des risques accrus aussi. Une visibilité réduite, susceptibilité d'être fatigué plus vite, impossible de faire trop de bruit, et moins de personnel aussi. Parfois les chantiers se devaient d'être travaillé pendant la nuit afin de respecter les délais. Dans le fond, Akashita s'en foutait, il était payé le double et n'avait pas de vie sociale à entretenir en dehors de son taff. Le gang pouvait se passer de lui la moitié de la semaine pendant la nuit et ne le voir que quelques heures par semaine durant la journée. Et puis, c'était pas comme si quelqu'un l'attendait ou voulait le voir, de surcroît. Un borgne comme lui, de plus, ne devrait même pas travailler, son handicap le faisant entrer dans la catégories des inaptes aux métiers de ce genre. Il avait un angle mort assez conséquent, donc c'était compréhensible.
Mais sa stature, son muscle, sa précision et sa disponibilité en faisaient un atout considérable. Sur ce chantier, Akashita était nécessaire, alors il venait. Il sciait des poutres et des barreaux, guidait pour le pilotage des engins de chantier. Il servait à pousser, soulever, trimbaler, fixer... comme tous les autres. Si au départ, l'équipe avait douté de ses compétences, il était vite devenu un membre indispensable. La fratrie des ouvriers, bidochards du ciment et adepte des boutades grasses et d'un mauvais humour, l'avait accepté.

Ce soir là, Akashita n'était pas allé à son konbini habituel, faute de temps ─ la faute à la montre. Il n'avait pas grand chose à boire en dehors de l'eau plate. Cela lui convenait, mais il lui fallait sa dose d'énergie, juste pour son confort. Marchant aux côtés d'un collègue conduisant une pelleteuse qui devait être garée plus loin, le borgne était armé sur chacune de ses épaules de sacs de sable ; il allait devoir se taper allers et retours sous peu, trimbalant des centaines de kilos pour la soirée afin de préparer le terrain aux ouvriers du lendemain.
Un éclat de rire se fit entendre ; le conducteur de la pelleteuse venait de rire aux éclats, le borgne ayant apparemment dit quelque chose de drôle, mais à voir sa tête, il n'en avait aucune idée. L'humour c'était pas trop son fort, sauf quand c'était noir et dégueulasse, ou que c'était du sarcasme. Traçant leur route, le borgne discutait plus ou moins paisiblement lorsqu'il remarqua une petite silhouette au loin, accompagnée d'une grosse boîte non identifiable.

─ Y'a quelqu'un ? demanda son collègue.
On dirait. Je m'en occupe.

D'un geste d'approbation, le collègue tourna son volant et l'engin pris une direction différente tandis qu'Akashita s'approchait de la grille du chantier, les curieux n'étant généralement pas vus d'un bon oeil ─ un sabotage était vite arrivé en dépit des caméras. Akashita était le bon bonhomme qu'on envoyait quand il fallait dire à quelqu'un de dégager, vu la carrure. Le bon chien de garde.
A mesure qu'il s'approchait, il y voyait plus distinctement ; et enfin, il entra dans le périmètre du détecteur de mouvement et la lumière se manifesta, dévoilant la figure délicate de... la vendeuse du konbini. Mais qu'est-ce qu'elle vient foutre ici ?
Pour autant, le brun ne s'arrêta pas. Il continua sa route, son œil la fixant. Lorsqu'il arriva près d'elle, il posa ses deux sacs au sol ─ il tenta de ne pas être trop brusque, mais ça pesait deux ânes morts, alors un nuage de poussière vint quand même saluer la tenue de la jeune femme en dépit du "pof" pas si bruyant que ça et du grillage qui les séparait. Se redressant, le mastodonte borgne dévisagea la visiteuse, puis la boîte à ses pieds.

Bonsoir. On apprécie pas trop les visiteurs nocturnes sur le chantier. Y'a une raison à ta présence ?

Question con, car s'il n'y en avait pas elle ne serait pas là, mais il lui fallait tout de même demander, ne serait-ce que pas mesure de précaution. Toujours se méfier des apparences. Instaurer le malaise dès les premières paroles était la meilleure techniques pour dénicher les fauteurs de trouble.

Si je ne te savais pas vendeuse au konbini voisin je pourrais penser que tu viens poser une jolie bombe, affirma-t-il dans un rictus, ayant une pensée pour les Meiji.

Le ton était direct, clair, net et précis ; sans pour autant être mauvais. Il ne l'était pas. Il expliquait juste d'une manière très maladroite qu'elle n'était pas autorisée à entrer et qu'elle risquait gros si elle restait dans les parages, sa présence pouvant éveiller les soupçons.

••••

by Wiise
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Rinne
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Sugar Boy.

    Vendredi soir, 00h30



Tu avais oublié qu’il était si grand. Dans l’obscurité relative de la nuit, qui grésille sous les néons qui attirent les insectes, une silhouette s’est détachée du chantier pour venir vers toi. Tu te sent un peu stresser tout à coup ; une sensation étrange tout à fait différente de l’anxiété qui t’appartiens habituellement. Tu ne sais pas encore très bien si c’est celui que tu cherches qui arrives à toi ; les contrastes de clarté et d’obscurité vrillant sous tes yeux les images de la réalité. Instinctivement, tu cache ta clope éteinte dans ta main, et te rapproche du paquet à tes pieds. Comme si un point de contact allait t’aider à garder contenance.

Rinne compris qu’il s’agissait bien de son client lorsque la distance fut suffisante pour discerner son cache-œil. Ah, oui. C’est vrai. Un détail qui ne l’avait pas marqué, malgré son caractère très inhabituel. On ne croisait pas un borgne tous les jours. Quelque part, cette déficience malheureuse rajoutait à son charme, déjà bien présent. Rinne n’avait jamais eu beaucoup conscience des autres comme « possible cible de son attirance », mais elle savait que chez ce monsieur, quelque chose lui plaisait indubitablement. Tant ses habitudes que sa démarche, sa carrure, son calme apparent. Bon en fait, clairement, elle en savait pas grand chose. Mais cet individu lui était agréable, positif. C’était un client qui n’enfonçait pas le clou dans ses soirées. Même si en réalité, la majorité de ses clients étaient pour Rinne, généralement, un échappatoire bienveillante à la réalité de son travail caché.

Les sacs avaient attiré à ses pieds et sur son pantalon de la poussière ; qu’elle ne releva même pas. Ce fut à peine si son regard glissa jusqu’au poids en question. Séparés par le grillage, les deux japonais continuèrent de se faire face, et il s’adressa rapidement à elle. Merde. Rinne sentit que son poul s’accélérait un peu, faute à la gêne. Oui, elle les dérangeait sans aucun doute. Et c’était sa fierté avant tout qui l’avait poussée à le faire, pas l’idée de leur rendre service. Un mélange des deux, mais dont la balance penchait bien trop en faveur d’une faute que d’une bénédiction. Elle voulu articuler quelque chose, mais la seconde phrase à son encontre lui coupa net la respiration. De surprise. Mais qui poserait des bombes ? Ah. Oui. Elle le savait très bien, en fait.

    « Je suis désolée de vous déranger tardivement. »

Et elle s’inclina poliment. C’était la règle, l’étiquette, et Rinne civile la respectait toute nette. D'une voix profonde, et sérieuse, et sans mimique aucune, elle assura :

    « Je ne viens pas poser de bombe. »

C’était absurde de le préciser : le client lui avait juste expliqué en donnant un exemple pourquoi il n’était pas bienvenue de s’arrêter devant des chantier nocturnes. C’était d’une pure rhétorique. Sa réponse était à coté de la plaque pour ainsi dire ; ou mortelle d’évidence.

    « Je… Nous avons des invendus au magasin, et, je, loin de moi l’idée de vous refourguer nos poubelles, mais je sais que vous appréciez ces bsoissons-là et elles ne périment que dans trois jours et donc j’ai pensé que peut-être vous voudriez les ven__les boire pardon, et donc… »

Rinne d’un naturel calme et serein s’embourbait rapidement dès qu’il s’agissait d’expliquer une bourde, ou d’interagir avec quelqu’un qui avait un tant soit peu d’attrait. Ses pommettes avaient d’ailleurs déjà commencées à rougir, et ses yeux fixaient désespérément le carton à ses pieds comme pour s’octroyer le droit de fuir l’unique regard en face d’elle.
Une idée
germe.


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Rinne & Akashita
••••


Elle était petite ; et pourtant, dans la moyenne japonaise. Lui en revanche était bien douze centimètres plus grand que la moyenne japonaise. Il faisait, pour ainsi dire, la moyenne néerlandaise. Après tout, n'était-il pas un hāfu ? Son oeil bleu paraissait noir, ses cheveux empêchant la lumière de le mettre en évidence. Dans un geste posé, il réajusta son casque de protection et écouta la demoiselle se prononcer.
Le malaise était palpable ; elle s'inclina respectueusement, et Akashita se surpris à penser qu'elle lui paraissait beaucoup plus formelle que tous ces gens balançant courbettes pour un tout et un rien. Il plissa légèrement le regard alors qu'elle s'excusait, attendant les explications qui, il n'en doutait pas, n'allaient pas tarder à venir. Cependant, l'affirmation neutre presque naturelle qu'elle ne venait pas poser une bombe le surpris également ; le ton employé était tellement plat et courtois qu'il se demanda subitement si elle l'avait pris au sérieux, et l'idée qu'elle soit un peu stupide lui traversa l'esprit. Mais il ne fit aucun commentaire, attendant le reste des explications.

Elle ne respirait pas l'assurance et la confiance. Elle hésitait dans ses choix de mots, semblait-il. Était-elle intimidée ou juste confuse ? Peut-être les deux. Le borgne baissa le regard sur la boîte posée au sol, la fixant quelques secondes. Si le grillage ne les séparait pas il aurait ouvert la boîte pour en vérifier le contenu et la quantité, mais ses mains étaient trop larges pour passer à travers le quadrillage.

Des invendus, hein...

L'idée d'avoir des boissons gratuitement était fortement séduisante. Akashita n'était pas sur les rotules question financière, d'autant plus que Mr Sun Kimura de temps en temps lui allégeait les charges en échange d'un toit temporaire ─ d'ailleurs il était où ce morveux ?

Reste ici, ordonna t'il d'une voix calme.

Le borgne attrapa ses sacs à nouveau et se retourna, disparaissant dans l'obscurité.
Une minute passa. Puis deux. Puis cinq. A la septième minute, des bruits de pas se firent entendre sur la droite de la jeune femme ; Akashita était passé de l'autre côté de la grille, ses gants de travail dépassant de sa poche. L'épaisse ceinture qu'il parfait à sa taille laissait voir quelques outils divers, tous salement couverts de poussière sans pour autant paraître vieux.
L'homme jeta un regard neutre à la vendeuse, puis se baissa pour ouvrir le carton ; il y avait effectivement beaucoup de boissons, une de ses favorites qu'il prenait régulièrement au konbini. Ah. C'est pour ça. Difficile d'oublier ce détail, maintenant qu'il y pensait, car lui-même connaissait parfaitement bien le timbre de sa voix et l'intonation presque robotique de ses phrases au FamilyMart. Un peu comme tous les japonais. A peine il passait la porte qu'il entendait irasshaimase~ venu d'on ne sait quel rayon. La soi disant politesse des japonais.
Tranquillement, Akashita se redressa, une canette à la main. Lui faisant faire un petit saut dans sa main, il remarqua qu'elle n'était pas très fraîche, mais ça lui importait peu. Plutôt que de commenter la fraîcheur de la boisson, il préféra reporter son regard sur la vendeuse et reprit la parole.

Et tu as trimbalé ce carton toute seule jusqu'ici pour nous les apporter ?

Nous. Oui, lui et ses collègues. Une telle quantité, c'était mieux de partager entre hommes qui suent et puent histoire de se donner du courage dans ce maelstrom de testostérone en souffrance ─ bon ok j'exagère un peu.
Silencieusement, il semblait la juger. Son regard la fixait, intensément, cherchant à comprendre ses motivations. Un refus de gaspiller ? De la pure générosité ? Un vol non assumé ? Il pouvait y avoir tellement de raison.

Qu'est-ce que tu veux ?

Le ton n'était pas cinglant, mais il semblait y avoir comme une arrière-pensée dans cette question, et un brin de malice dans son oeil unique. Elle devait forcément avoir envie de quelque chose. Faire ça pour une raison. Il ne s'agissait que de boissons, mais il s'agissait de ses boissons favorites à lui, qu'elle lui apportait d'elle-même sur son lieu de travail.

... du sexe ? demanda-t-il de but-en-blanc.

Et le pire ; il ne semblait même pas plaisanter.


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by Wiise
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Rinne
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    Vendredi soir, 00h42


Elle eu tout d’abord l’impression qu’il refuserait. Décision qui lui aurait parue extrêmement étrange du fait que la gratuité est toujours appréciable ; bien qu’en effet, il soit parfois embarrassant pour un japonais d’accepter de pareil présents. (sans compensation) Mais quelque chose en lui suggérait à Rinne (qui y croyait du coup dur comme du fer) que ce n’était pas son genre. Il sembla songeur après avoir témoigné par quelques mots qu’il avait bien compris ce que lui disait la petite adulte — à coté de lui, le monde entier semblait minuscule. « Reste ici ». Rinne recula imperceptiblement, comme si la phrase avait été jetée de plein fouet sur son torse encore un peu transpirant. Sa poitrine menue se soulevait à intervalle rapproché.

L’obscurité ravala pendant quelques minutes le borgne et ses sacs poussiéreux. Il réapparu de l’autre coté de la barrière, se dirigeant naturellement vers le sujet de cette rencontre. Rinne l’observa s’approcher et se baisser pour étudier le contenu du carton. C’était la première fois qu’elle pouvait voir la raie de ses cheveux. La peau de son crâne se dévoilait ainsi via une ligne courte au dessus de son crâne. Première fois aussi qu’elle voyait le dessus de ses épaules, les muscles saillants roulant au rythme de ses bras farfouillant, sa main saisissant bientôt une canette.

Rinne resta interdite, comme dans l’attente d’une permission de parler. En fait, ce n’était pas vraiment ça, elle s’égarait juste un peu dans sa contemplation ; et préférait laisser libre champ à la réaction de son client. Attendre avant d’agir ; toujours. « Et tu as trimbalé ce carton toute seule jusqu’ici pour nous les apporter ? ». Oui. En témoignait peut-être encore, discret, les marque de fatigue sur son corps, ces petites lumières d’humidité sur la peau, ce souffle très légèrement plus court, ces épaules peut-être trop prostrée. Oui, elle l’avait fait, et avait éprouvé pas mal de difficulté à ramener le colis jusqu’au point d’arrivée. Mais sa fierté l’empêcherait de toute façon, si ce n’était la politesse, de le mentionner. Elle tiqua sur le « nous », se sentie un peu honteuse. En vérité non, elle n’avait pas pensé à « vous », elle s’était juste mise en tête que vous seriez la solution toute trouvée à son problème. Problème au sens mathématique du terme, de la quête d’une solution à partir d’une énigme ; ici, un stock de boisson à sauver d’une péremption soudaine.

[center]« Qu’est-ce que tu veux ? »[/list]

Revenu à sa hauteur, le garçon lui avait posé la question d’une voix étrange, presque ambigue. Elle n’avait pas réussi à y déceler de l’agressivité, ni de l’inquisition, mais la sonorité d’une poursuite… D’un sens encore un peu en suspens. Les grands yeux bruns de Rinne avait relevé leur angle pour plonger jusqu’au visage à présent bien au-dessus d’elle. Elle se fit la réflexion un peu bête d’avoir vu deux hommes ce soir : celui à terre, plongé dans l’exploration d’un stock énergétique, et celui debout. La posture et la perception d’autrui joue un rôle bien sybillin, décidément. Rinne était tout à fait concernée par ce type de considération. Elle voulu répondre à la question à l’instant même où celle-ci avait été posée ; justement pour écarter tout soupçon (quels soupçons ?) inutiles. En fait, la honte de son attitude puérile guidait un peu ses réflexions. Elle était loin de se douter que son client était à mille lieux de se figurer l'origine de la situation ; et les motivations de la petite vendeuse.

Le mot fut comme une détonation.
Du.
Sexe.
On entendit presque un corbeau croasser. Moqueur ou pantois ?
Son cerveau s’enflamma pour l’analyser avec rapidité ; fébrile et décontenancé.
Du. Sexe.
Elle bredouilla quelque chose, la bouche entrouverte, les yeux plissé, joues cramoisie, nez retroussé. Ses muscles s’étaient tendus. Il y avait un sujet, un domaine en fait, qui embarrassait Rinne et face auquel elle n’avait pas vraiment de défense (n’ayant jamais trouvé d’intérêt à s’en protéger, peut-être). C’était les relations sexuelles et amoureuses avec autrui. Les deux pouvaient aller séparément, mais la notion d’intimité les reliant était sans doute ce qui créait chez Rinne cette tension insoutenable. Son crâne s’enflammait subitement.

    « Du… »

Elle se baissa un peu tremblante, se saisissant d’une canette. Surcharge émotionnelle ; le navire allait couler.

    « S… »

L’une de ses mains, fine et longilines, s’emparra d’une canette à son tour. Elle se redressa, raide comme un piquet tout du long. Approcha son index du capuchon.

    « S… »

A l’instant où le mot s’achevait indubitablement dans sa bouche, prononcé comme s’il s’était s’agit d’une chose rebutante qu’il aurait fallut cacher, la canette de Rinne s’ouvrait dans un bruit malheureux de la mousse qui jaillit, se propulsant tant sur son visage que sur le bas du tee-shirt de son invité.

    « exe. »



Un ange passe,
et ignore la scène.


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Rinne & Akashita
••••


Là, c'était dit. Posé. Elle se débrouillait avec. Le borgne n'était pas du genre timide ou réservé sur ce genre de chose, n'ayant pas été élevé avec l'idée que le sexe était une chose si intime que ça. Il ne le banalisait pas pour autant et ne s'offrait pas en bête de foire, mais il ne voyait pas le problème d'y songer et surtout, de s'y donner. Après tout, leur pays regorgeait de Love Hotel en tout genre afin que chacun puisse vivre son fantasme, et tout ceci, sous l'oeil surpris des peuples de l'ouest.
Ouvrant sa canette avec prudence, il apprécia ne pas avoir de mauvaise surprise et pendant que la japonaise cogitait sur sa question, il but une gorgée. Elle se baissait, prenait une canette également ─ elle aimait ces boissons ? Bizarre.

Bien que borgne, Aka n'était pas aveugle. Il voyait bien qu'il l'avait chamboulée en quelque sorte, aussi se fit-il la réflexion qu'elle devait également être le type japonaise prude, étoile de mer au lit en prime. L'intérêt sexuel disparu au profite d'une curiosité moqueuse, comme si l'envie de la faire chier sur le sujet pouvait être amusant. Mais lorsqu'elle ouvrit la canette, il eut un léger mouvement de recul, quelque peu surprise. Sa canette dans la main, il la tint sur le côté alors qu'il constatait les dégâts sur son uniforme de travailleur ... pour finalement s'en foutre relativement vite. Avec toute la crasse qu'il avait sur lui, ce n'était pas ça qui allait poser problème. Et puis... son oeil se reposa sur le visage de la jeune vendeuse, où il pu enfin remarquer une certaine rougeur qu'il n'avait pu voir auparavant à cause de son visage baissé. Une situation qu'il ne savait pas trop comment gérer pour le coup ; s'énerver ne rimait à rien, l'envoyer chier n'avait aucun sens, poursuivre était juste malsain. Sa question aurait pu déclencher tout un tas de réactions, mais elle était juste plantée là, comme confuse dans sa propre imagination. Le borgne se demanda brièvement si la raison de sa timidité, ce n'était pas que dans le fond, l'idée l'intéressait mais qu'elle ne pouvait l'admettre.
Un léger sourire étira alors le coin des lèvres d'Akashita qui tendit sa main libre pour venir lui attraper le menton et soulever le visage.

Estime-toi heureuse que je ne sois pas salaud au point de vouloir en profiter.

Il la relâcha, mais il sentit comme une tentation le saisir. Et s'il jouait ? Et s'il testait, voyait jusqu'où elle le laissait avant de le repousser ? Dans le fond, cela ne lui posait pas vraiment de problème ; il ne la connaissait pas, alors il se fichait un peu de ce qu'elle pouvait penser s'il se comportait comme un connard. Mais elle était vendeuse au FamilyMart voisin, le lieu où il passait très régulièrement pour s'acheter à bouffer, et dans son intérêt personnel il risquait de gêner son confort s'il la brusquait un peu trop. Faisant un pas en arrière, il écarta légèrement les bras, comme pour lui faire comprendre qu'il n'allait rien lui faire.

Tu peux te détendre, c'était une vanne. Je voulais voir quel genre de nana tu es derrière tes airs de petite vendeuse parfaite.

Nouvelle gorgée. En vérité il n'avait pas vraiment fait ça pour la tester mais juste par feeling. Il ne réfléchissait pas toujours ses paroles et n'était pas calculateur à ce point, sans pour autant être débile.
Rapidement, la canette fut vidée. Ses gorgées n'étaient pas des moindres, aussi la boisson ne faisait pas long feu.

Merci, j'imagine ?

Ah. Il en avait presque oublié la base.

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Rinne
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Sugar Boy.

    Vendredi soir, 00h55


Il t’a saisit le menton. Des doigts calleux, qui ont connu des heures de travail intenses, la poussière, le metal, l’outillage, la pression. Des doigts d’homme. Et cette pensée, tu ne peux pas la retenir, ni même l’ignorer. Ton visage s’embrase directement à son contact, et la surprise te fige. C’est si rare, qu’on entre dans ton espace vital. Il est spontané et franc, il n’hésite pas. Il lui rappelle ces gens dont on dit qu’ils disposent du monde. Pourtant, il n’est pas méchant ; pas plus qu’il empeste l’argent. C’est un tout autre type de roulement sur le monde. Rinne a le visage relevé par le bout de ces doigts inconnus, et le sous-entendu glisse jusqu’à ses oreilles. Elle frissonne malgré elle, un peu. Un frisson qui n’est pas tout à fait désagréable, se dit-elle. Mais il lui faut tout de suite oublier cette pensée, parce que la honte rajoute une couche à son malaise palpable.

Et il la pique au vif, quand il relève. « Tu peux te détendre ». Ce n’est pas le soulagement qui l’envahit, mais une fissure dans son égo qui se forme. Prise sur le fait ; captée dans le vf. Comme un enfant qu’on prendrait à faire une bêtise. Voilà pourquoi Rinne sort si peu généralement ; se contente d’aller en terrain connu et familier. La moindre incohérence avec autrui la rends malade. Elle ne se comprends pas tout de suite, ce soir.

« Je voulais voir quel genre de nana tu es derrière tes airs de petite vendeuse parfaite. »

Mes airs de. Petite vendeuse parfaite, je. Tu ne sais plus trop sur quel terrain se situe votre échange. Un client intimidant à qui tu as rapporté un butin, au service d’une cause pas aussi juste qu’elle n’y parait ? As-t-il perçu ta propre honte, ta culpabilité dissimulée d’avoir agis avant tout dans ton propre intérêt ? Mais rien n’est si grave de cet état des faits ; et il est impossible que le jeune homme ai pris conscience du problème qui se posait à toi. D’extérieur, c’est tout au plus si on pense que ton unique gêne est de parler avec un garçon. Il y a de ça, mais aussi beaucoup de ta propre introspection, sur ta fierté, ton impulsion. Il boit et le bruit de sa pomme d’Adam qui aspire le liquide ponctue le court silence. La canette se vide, et les secondes s’élancent.

Un remerciement. Rinne essaye de se détendre, inspirée par la gestuelle de recul qu’Akashita lui a adressé plus tôt. Reprendre contenance, en maitrisant ses mots.

    « Et qu’avez-vous vu ? »

Elle a relevé la tête qui s’était légèrement enfoncée dans ses épaules après l’intervention tactile. Son regard est prêt à s’interposer en face de celui qui la toise. Une confrontation inattendue, une vivacité revenue. Elle réalise cependant qu’elle ne connait pas son nom. Et, subitement, son visage se détends, son attitude se ravise. Il lui a dit merci, tout de même. Et cette attention portée à la politesse n’est pas uniquement dûe à son rôle ; ce n’est pas un texte qu’elle se fait lire dans l’unique but d’avoir consistance. Non. Elle s’incline respectueusement et se redresse dans un fin sourire.

    « Je vous en prie. »


Un drôle d'échange
sous le drapeau de la nuit.


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••••


Pendant un bref instant, il eu l'impression qu'elle le défiait. Le visage levé vers lui, elle l'avait regardé, et l'espace d'une seconde, il se demanda ce qu'elle voulait exactement. Ce qu'il avait vu, hein ? Le silence retomba. Elle s'inclina, le saluant, et il ne bougea pas. Lorsqu'elle se redressa, l'oeil du borgne ne l'avait pas lâchée du regard. Il se faisait perçant, insistant, essayant de jauger la jeune femme devant lui. Il avait appris tôt qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, et que les gens étaient majoritairement des hypocrites. Sourire et politesse devant, enculade par derrière ; c'était ainsi qu'il voyait la majorité de ses relations avec les autres. Pour autant, plus il la regardait plus il se demandait si vraiment la noirceur se cachait partout. Comment les gens pouvaient-ils passer du blanc au noir en une fraction de seconde ? Qu'est-ce qui pouvait les conduire à se comporter comme des pourritures ?

Le silence perdurait, et il ne la lâchait pas du regard, comme s'il cherchait à lire en elle. Akashita n'était pas devin, il n'était pas le genre très sociable, et encore moins l'ami des hommes ; mais il savait une chose... les yeux pouvaient en dire long sur la personne. L'expression faciale, le regard, la posture, la coupe de cheveux, la gestuelle, le vocabulaire, tout pouvait indiquer l'évolution d'une personne. Mais elle ? Je n'y perçois rien. Trop lisse. Trop conventionnelle. Était-elle aussi fade qu'elle voulait le paraître ?
Il inspira brièvement.

La fadeur.

Comme une enclume. Aucune cérémonie, aucun tact, juste une franchise déroutante ponctuée d'une honnêteté palpable. Il ne plaisantait pas et s'exprimait clairement, sans détour. Un avantage, comme un terrible inconvénient. Une chose était sûre, ce n'était pas japonais pour un sou. Quid de la politesse et des formes pour ne pas froisser son prochain, il n'en voyait pas l'intérêt. Elle avait posé une question, il répondait. Mais il n'avait pas tout dit.

Tu en penses quoi ?

Exprime toi, j'ai quelques minutes, alors profites-en. Le borgne n'était pas un exemple de délicatesse et ses manières laissaient un peu à désirer. Une chance qu'il ne soit pas prompte à la violence stupide ou l'indifférence totale ─ il n'en était pas loin, mais sa curiosité naturelle le poussait parfois à sortir de sa zone de confort pour aller confronter les autres. Un peu comme elle. Il s'imaginait qu'elle avait quitté son petit cocon de chez FamilyMart pour se risquer seule, la nuit, à venir sur un chantier où bon nombre d'hommes bourrus travaillaient. Après tout, c'était tellement cliché et monnaie courante d'entendre qu'une fille ne devait pas sortir seule le soir une fois la nuit tombée.
Alors certes, elle pouvait paraître généreuse et bien élevée ; mais tout ceci était fade. C'était normal. C'était comme les choses devaient être.


••••

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    Vendredi soir, 01h05


« La fadeur ».

Tu n’es pas grand chose, tu sais.

Tu as voulu t’extraire du monde, un temps
mais le soleil a brulé les ailes de cire que tu t’étais forgées
tant de travail pour un gâchis immédiat, sans échappée

et tu te plaisais à te croire différente
Tu connais ta force — mais le monde y est indifférent



Est-ce bien ton reflet que ce garçon a perçu ? Tu ne peux pas en dire autant de lui. Son physique mêle à sa franchise l’odeur de l’inhabituel, de l’exotique, de l’excitant. C’est sans doute un bougre comme un autre, un homme qui travaille avec les mains, gagne son pain à l’aide de son corps tout en muscle ; mais son œil dissimulé, son franc-parlé sans filtre, l’extrait déjà un peu de la société telle qu’elle est modelée. Rinne n’est pas indifférente à ces traits-là. Elle apprécie l’absence de fioritures, comme la garantie d’éviter des mensonges ; des détours inutiles. Et cette franchise lui rappelle quelqu’un qu’elle aime beaucoup. A tel point qu’elle ne peut pas retenir entièrement un léger rire, qui passe le frein de ses lèvres dans un raclement de gorge, un « hmph » étouffé. Kogo, je crois que j’ai trouvé quelqu’un qui.

Ses yeux se sont plissés sous ce rire semblable à un éternuement (soudain, qu’on souhaite retenir du bout de ses narines) (dans une ultime contraction). C’est pour ça que lorsqu’il reprends et s’adresse à elle dans une question ouverte, elle cligne des yeux et redresse un peu plus la tête. Une surprise. Elle ne sait pas si elle a envie de répondre. Quelque part, son égo gronde. D’une certaine façon, sa révélation a couché une plaie sur son orgueil. Rinne elle, ne te trouve pas fade. Et cette inégalité la ronge, en arrière plan. Mais c’est finalement plutôt rassurant : tu n’insinuais rien de dangereux dans tes paroles précédentes. Rien qui suggère que tu soit partie prenant de la nuit, des gangs, des problèmes qui font actuellement couler du sang.

La fadeur, hein. Elle se demande. C’est recherché ? C’est ce qu’elle renvoie ? Une ombre parmi les ombres, rien de détonnant, quelque chose d’infiniment rasoir, ennuyant. Après tout, pourquoi pas. Rien de sympathique ne s’extrait d’elle ? A trop vouloir préserver son quotidien tranquille, elle a finit par bruler le peu de charisme qui dormait encore en elle ? Rinne fronce les sourcils ; laisse échapper un peu de son intérieur à l’interface du monde. Oui ; il y a quelque chose qui se déplace depuis que tu as frôlé sa joue du bout de tes ongles.

    « Le goût perçu dépends du palet qui le goute. »

Elle a dit ça en se rapprochant indiciblement du garçon. Maintenant, sa curiosité à fait un bond. Pourquoi lui demander son avis ? Pourquoi s’intéresser à quelque chose qui déjà, vous ennui ?

    « Monsieur Paprika. »

Rinne ne peut pas s’empêcher de sourire, même si une partie d’elle est vexée. Lui donne envie de jouer un peu, à son tour. Alors que son équilibre déjà bien précaire, risque de lui jouer des tours.


Lorsqu’elle se prends au jeu,
son esprit évolue,
c’est comme la danse d’un feu
lorsque l’on souffle dessus.


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Un rire étouffé, ou un bien un éternuement singulier. Aka ne chercha pas à savoir. Le bruit en lui-même était une réaction, qu'il ne pouvait situer comme bonne ou mauvaise. Cependant, une réaction signifiait simplement qu'il avait touché une corde, quelle qu'elle soit. Elle se rapproche, choisissant des mots aux sous-entendus subtiles. Le borgne plus légèrement le regard, se demandant ce qu'il devait comprendre par cette insinuation. Goûter ? Il y avait différentes façons de goûter. Mais, rien que par cette réponse, il percevait comme une petite fissure derrière ce masque trop parfait. La perfection n'aurait-elle pas simplement joué l'ingénue à s'excuser de ne pas répondre aux attentes de monsieur pour ensuite s'en aller ? La perfection n'aurait-elle pas feint celle qui ne comprend pas ?
Et puis, ce surnom ? "Paprika" ? Vrai qu'ils ne s'étaient jamais présentés.

Naruse, déclara-t-il au tac-o-tac.

S'ils devaient s'appeler, autant le faire en bonne et due forme ─ c'était toujours mieux quand il était celui qui attribuait les surnoms et non l'inverse. Il n'était pas très fan de l'idée qu'on puisse le surnommer autre chose que ce pour quoi il était connu ; Akashita.
La présentation faite de son côté, l'homme fit quelques pas vers elle, ne la quittant pas du regard... et passa à côté, se dirigeant vers la poubelle un peu plus loin. Il y jeta sa canette, reprenant la parole par la même occasion.

Est-ce un aveu ? M'appeler Paprika.

Il se rapprocha à nouveau. Une proximité plus intime que précédemment, comme une invitation à jouer. L'appeler Paprika alors qu'il la trouvait fade, n'avait-elle pas avoué à l'instant qu'elle le trouvait intéressant ? Il connaissait bien l'épice, plutôt réputée pour son intensité et sa douceur en même temps ─ la douceur, ha !
Il lui tendit alors simplement la main. Un geste parfaitement anodin, mais qui sous-entendait beaucoup de choses. Un jeu, une invitation, un défi, une provocation ; c'était tout ça en même temps. Oserait-elle franchir ce pas, faire un geste vers la paprika, s'autoriser le contact ? Ou bien se raviserait-elle et retournerait-elle dans son confort et la routine ? Akashita n'était pas séduit, ni charmé, encore moins tenté, mais il y avait un petit quelque chose qui l'incitait à aller vers elle. C'était un joueur dans l'âme qui avait grandit dans la provocation et l'inconfort ; pouvait-elle se risquer à ce petit jeu, ou pas ?


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by Wiise
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    Vendredi soir, 01h15


Contact



Naruse, hein. Naruse-san. N a - r u - s e. C’est joli, précieux. Rinne chérit toujours les prénoms lorsqu’on les lui dit. Malheureusement pour elle, il y a peu de chance qu’elle les retienne. Alors ceux qui ont une signification, ceux qui se scellent dans l’entrevue d’un soir, dans l’échange d’une parole, d’un regard, elle les blottie contre son cœur. Elle a l’impression que ces quelques phonèmes rendent un peu plus réel les moments qu’elle passe avec des gens. C’est si rare pour elle, en fait. Il fait un pas vers elle. Mentalement, Rinne en a déjà fais quelques uns. Mais la dépasse. L’image la fait un peu trembler ; parce que bêtement, elle s’est attendue à être la cible de son déplacement. Elle se sent flouée, un court instant. Mais Rinne a appris à fermer son cœur à tout sentiment trop gênant. « Est-ce un aveu ? ». Son palpitant rate un battement. Aveu de ? Sa paranoia saisit sa gorge, appuit légèrement sur son thorax. L’oxygène devient brulant. « M’appeler Paprika ». Purée, qu’elle est bête.

Rinne réalise l’ampleur des dégats. Ses pensées ne filent pas droit ; elle a le mauvais à priori, la panique facile. Elle bénit ces heures passées à vouloir masquer sa vérité au monde entier. Sur son faciès ne circule que de très vains stimulis ; un fragment d’authenticité. Sa présence est plus proche. Rinne n’a pas l’habitude. Peut-être que d’ici, il y verra plus clair ? Une main qui se tends. Et un regard la contemple.

    « Le Paprika… Est une épice qui ment. »

Elle ne saisit pas cette main qu’une partie d’elle ne demande qu’à toucher. Ce n’est pas de l’attirance à proprement parler ; ou peut-être bien que si ; mais c’est au-delà de l’idée d’être charmée.

    « Elle a la couleur du piment, mais son goût est doux en bouche, son harmonie est discrète. Le Paprika ne pique pas, il relève les choses, les mets en relief… Il joue double jeu. »

Elle lui sourit gentiment. Ce qu’elle lui adresse, ne se l’adresse-t-elle pas à elle-même ?

    « Ri… »

Son prénom se perds dans un choc impromptu. Dans la rue où les deux se font face, un homme saisit d’un sac a filé à vive allure en leur direction. Il a déboulé de l’angle non loin, poursuivit par les cris d’une bande. Il n’est pourtant pas si tard, même si la majorité de la ville est endormie dans son lit. Le corps du fuyard a bousculé l’épaule de Rinne, qui dépasse un peu sur la chaussée, en décalage infime avec Naruse-san. Elle grimace tandis que sa jambe perds l’équilibre. La cohue les dépasse en furie tandis que son corps choie vers le sol.

C’est un peu comme si
Il valait mieux que tu te taises.


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Elle se défendait ; plutôt bien d'ailleurs. Elle refusait sa main, semblait-il. Mais Akashita ne la retirait pas pour autant, au contraire. Il l'écoutait, sans un mot, quelque peu amusé de la voir sortir l'analyze d'une épice. C'était même plus qu'amusant. Il n'avait pas pour habitude de se sentir bel homme, à faire tomber les minettes dans les rues au moindre sourire et mieux encore, il ne s'occupait pas vraiment de son apparence. Il pouvait paraître sale, il s'en fichait. Mais il savait qu'il avait du charme, que les gens le trouvaient intimidant, grand, et que son oeil bleu sortait de l'ordinaire. Son cache-oeil accentuait la part de mystère, les observateurs spéculant sur les raisons de sa présence. Il ne laissait pas indifférent ; mais il y avait différentes impressions à laisser.

Il entendit un début de parole, quelque chose d'à peine audible, car vite, du bruit se fit entendre dans la ruelle voisine ; une ombre surgit, bousculant ce qui se trouvait sur son passage et la jeune vendeuse en faisait parti. Poussée sur le côté, Akashita ne tarda pas à tendre le bras par réflexe pour l'empêcher de terminer sur le sol. Il ne s'agissait pas d'une bonne intention ou d'une volonté d'être galant, mais un simple réflexe ; quelque chose tombe, on veut le rattraper.
Un groupe les dépassa et s'éloigna. Le borgne gardait sa main sur le bras de la vendeuse, mais son attention était directement portée sur le groupe et le fuyard. Une partie de lui avait envie de les pourchasser pour aller casser quelques dents, mais le fait était qu'il était sur son lieu de travail, et que de surcroît le problème ne le concernait pas. Relâchant la jeune femme, il la regarda à nouveau, vérifiant rapidement qu'elle n'avait rien ─ pas qu'il s'en souciait réellement, mais si elle se blessait en sa présence et à côté de son lieu de travail, ça pourrait poser problème.

Il aurait bien aimé avoir quelque chose à dire, mais cette bourrasque avait quelque peu balayé leur sujet de conversation comme si ça n'avait aucune importance. Le borgne se dirigea alors vers le carton de canettes, le ramassa, et se tourna vers la jeune femme.

Tu peux dire ce que tu veux, mais ça ne veut pas dire que tu détestes le paprika.

Après tout, elle n'avait pas de raison de le détester, vraiment. Le borgne commença alors à s'éloigner, sans rien ajouter de plus. Tenant le carton sous un bras, il fit un salut de sa main libre.
En espérant que le troupeau en fuite ne revienne pas.


••••

by Wiise


[HRP: mais bien sûr qu'ils vont revenir sinon c pas drol  Du sucre bulle. [Kakashita] [over] 2386599915 je pourrai me charger de les faire revenir dans le RP si tu veux pas le faire dans ton rp :p ]
Rinne
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    Vendredi soir, 01h25


Séparation


Un bras pour la retenir. Une main qui se tends dans l’espace, rattrape son bras maigrelet. La chute vers le sol est interrompue, son corps comme figé dans l’instant. Rinne toisa directement le visage de Naruse, et dû se rendre à l’évidence : son regard s’était tourné, tout absorbé, vers les fuyards en course poursuite. Il resta ainsi suffisamment longtemps pour qu’elle ai l’impression d’avoir été oubliée, seul sa main retenant entre eux encore un peu d’attention. Est-ce que tu as envie d’aller à leur rencontre ? Est-ce que tu as a ce point surpris que des malfrats circulent en ville ? Rinne essaya de contenir son impatience en se posant des questions, en projetant une analyse maladroite. Mais qu’est-ce que t’en as a faire, au juste ?

Pour une fois, le contact n’avait pas déclenché chez elle une panique. Si vite, l’habitude ? Peut-être était-ce autre chose. Peut-être était-elle juste focalisée sur quelque chose d’autre. Elle se fit néanmoins la réflexion qu’en territoire Omega, des voleurs poursuivaient encore des voleurs, à découvert, pas si tard dans la nuit. Attends. Le local. Il n’était pas si loin. Elle chassa cette pensée. Ce soir, ce n’était pas son rôle. Ils se débrouilleraient sans elle ; et ses propres affaires étaient en sécurité. Se charger de ce genre de problème, ça n’avait jamais été son job.

Il la relâcha sans plus de cérémonie. Rinne ne se faisait pas trop d’illusion, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’être reconnaissante au moindre geste qui lui était adressé. En fait, elle se sentait sans doute bien plus seule qu’elle n’osait se l’avouer. Il lui suffisait de se plonger dans ses écrans pour se fourvoyer.

Quelque chose s’était refermé dans leur échange. Il se dirigea vers le carton. Une petite brise soufflait ce soir dans les rues Tokyoite. Rinne s’attarda davantage sur l’environnement, signe que leur dialogue approchait d’un embranchement, sans doute celui d’un achèvement.

« Tu peux dire ce que tu veux, mais ça ne veut pas dire que tu détestes le paprika. »

Cette manie de la tutoyer, d’une légèreté, d’une familiarité inappropriée et qui pourtant, de sa bouche, sonnait comme une évidence. Ah. Elle eu envie de sourire. Même la chaleur sur son épaule, due au contact désagréable, picotait sans trop lui faire mal. Elle le regarda doucement s’éloigner, se détourna vite à son tour après avoir laissé s’échapper, dans la quiétude retrouvée de la nuit, un bruit de bouche ambigu. Sa clope était toujours dans sa main, et elle était bien froissée, oubliée pendant tout ce temps, réceptacle de son stress. Elle l’épousseta un peu et la cala dans sa bouche. Dans son dos, l’entrée du chantier. Elle tourna à l’angle, toujours le long du terrain. S’y calla, la rue déserte l’informant qu’elle pourrait sans doute cloner ici sans trop d’emmerdes.

La fumée âcre, la fin de sa canette qui, chance inouie, avait survécue à l’altercation. Moment d’intense relaxation… Un bruit sourd. Un vélo qui chutte, un chat qui miaule, des pas qui se rapprochent. Non loin d’elle, un groupe presque familier se dessine depuis l’obscurité.

    « Putain, fais chier ! »

Des vociférations. L’heure est à la frustration.

    « Qu’est-ce qu’on va faire bordel ?! Mais quel con, quel con ! »

Ils s’approchent, ne tardent pas à être à son niveau. Croisent son regard qui s’est redressé et les toise froidement. Rinne étudie. Sont-ils quelque part dans sa base de donnée ? Elle ne voit pas assez. Rapprochez-vous, se dit-elle. Dégagez, réfléchit-elle.

    « Eh mais c’est qu’on est pas tout seuls les gars… »

Rinne tique déjà. Merde, sérieusement ?

    « Eh ma p’tite donzelle, t’aurais bien une cigarette pour Oniichan ? »

Beurk. Elle le fixe froidement. Ils sont quatre, et c’est un homme d’une trentaine d’année, aux cheveux gominés en arrière et à la veste costard mal repassée qui lui fait face. Ses camarades en retrait rigolent un peu. Mais on peut lire de l’hésitation et une certaine gêne (extérieur à leur rencontre avec Rinne) dans le creux de leurs cernes. Il s’approche. Un peu trop. Putain. Quelle idée de se poser ici pour fumer sa clope, suffisait d’aller au parking à vélo du konbini. Ce loubard t’as totalement cramé les neurones ou bien ?

Sa main est tendue au-dessus de Rinne, il aplatit son bras contre la paroi du chantier. Coincée. Rinne expire la fumée de sa bouche, sans se soucier de la propulser dans les yeux de son resquilleur. Putain, foutez moi la paix. Elle sait qu’au pire des cas, son flingue est toujours planqué sous son pantalon.

    « T’es sourde ou quoi ma parole ?! »


Il empeste l’alcool.

des vapeurs qui rigolent
et ne me font pas rire.


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Plus un mot. Ils se séparaient. Akashita poursuivit donc sa route, faisant tout de même attention aux bruits et mouvements environnants, des fois qu'une mauvaise surprise se cachait dans l'ombre. Son appartenance à Exodus pouvait potentiellement poser problème ici, mais il n'était pas spécialement connu, n'avait pas de rang ni de grade particulier, et ne copinait pas spécialement avec son gang. Si danger il y avait, il ne croyait pas une seule seconde qu'il puisse être visé.

Pénétrant sur le chantier, il ne tarda pas à rejoindre ses collègues qui prenaient leur pause également. Le voyant débarquer avec un carton, ils lui demandèrent ce qu'il ramenait. Une brève explication, et son partenaire habituel, Shiba-san, l'encouragea d'une claque dans le dos.

─ Hahaha ! La jeunesse ! La petite vendeuse du konbini voisin tu dis ?! Tu crois pas que tu devrais retourner la voir ?
J'en vois pas l'intérêt.

Cette réponse claire nette et précise eu le don d'avoir l'effet d'un bain glacé pour ses collègues qui se demandèrent s'il le faisait exprès d'être aussi peu réceptif. Devant l'air indifférent du jeune borgne, l'un des plus vieux se senti comme obligé de devoir fournir une explication.

─ Naruse-kun... Elle a fait le déplacement pour te voir et t'apporter un carton complet de ta boisson préférée et tu la laisses filer ?

Le borgne soupira, croisant les bras.

Et ?

Il voyait très bien où ils voulaient en venir, mais ne voyait pas trop l'intérêt de se défendre ou de dire que "non c'était pas comme ça" entre eux ou que sais-je. Le manager lui-même, légèrement en retrait, pouffait légèrement, amusé par la situation. Ils se demandèrent chacun s'ils n'avaient pas un truc sympathique à donner à leur sauveuse du soir, et bien évidemment, ils comptaient renvoyer Akashita. Parce que, de toute manière, il avait été sur beaucoup de chantiers dernièrement alors il pouvait bien se permettre de prendre la nuit, ils feraient sans lui. Le tout accompagné d'un clin d'oeil.

C'est aussi bêtement que le métis néerlando-japonais se retrouva hors du chantier, cette fois-ci en tenue de civil, après avoir été gentiment mis à la porte par ses collègues parce qu'il ne "pouvait pas rater cette occasion en or". La seule chose qu'il voulait, lui, c'était être payé. Alors certes, il bossait beaucoup, mais c'était plus par envie que par obligation. Sac de sport sur l'épaule, Akashita s'éloignait du chantier après seulement 4 heures de travail. Mais sa route fut bien vite stoppée lorsqu'il remarqua du mouvement et des bruits à peine distincts un peu plus loin.
Ah, des petites racailles. Quelque part, cela raviva une petite flamme. Il ne voyait pas la victime, mais il s'arrêta dans le bout de la ruelle, tendit simplement le bras pour attraper le couvercle de la poubelle en métal voisine, et jeta simplement le cercle d'acier dans le dos d'un des premiers gars bouchant le passage.
Une légère excitation se faisait sentir. Il n'avait pas son uniforme de travail, et la ruelle était déserte.

Oi, j'ai envie de jouer.

Il laissa tomber son sac au sol dans un bruit sourd étouffé par le tissu, et il s'avança encore de quelques pas. Dans le fond, il était juste comme ça ; une bête sauvage qui aimait bien taper lorsqu'on lui en donner l'occasion.

••••

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    Vendredi soir, 01h45


Déflagration


Son haleine puait, ça allait sans dire. En temps normal, Rinne aurait dégainé rapidement son flingue et menacé de façon convaincante ses assaillants. En temps normal, ça voulait dire qu’habituellement, lorsqu’elle se retrouvait acculée, Rinne portait sa tenue d’Omega et savait qu’en cas de pépin il lui suffisait d’appeler des collègues à la rescousse. De pas se la jouer solitaire, de composer avec sa force et ses défauts, à savoir son intelligence et son manque de ténacité physique. En civile, la danse prenait un rythme bien différent. Rinne ne pouvait pas se permettre de dégainer comme un cowboy à tout vas juste sous pretexte de sauver sa peau. Le port d’arme n’était pas une mesure législative ancrée au pays du soleil levant, elle se réservait à une élite, ou a des cas bien particulier.

Certes, dans les dédales informatisées des autorisations, Rinne était fichée. Tout était en ordre, elle avait les papiers nécessaire pour acheter l’arme de son choix. Mais c’était sous une identité factice, et au prix de quelques heures de bataille numérique. Le tout avait été archivé dans des papiers plutôt vieux, pour diminuer le risque de consultation, vérification. Ne surtout pas se faire repêcher par le service des infos, éloigner les emmerdes, tout en flirtant avec la légalité. Son moto. Elle avait même installé un mouchard de haute technologie pour s’assurer des consultations de son profil : parer à toute éventualité.

Alors là, coincée entre Mr. je pue le seum et la vodka, et ce pauvre muret encerclant le chantier, Rinne ne faisait pas la maligne. Bien sûr son air renfrogné et son regard glacial jouaient-ils un peu les barrière, et elle comptait sur la mine déconfite de ses potes, vraisemblablement bien plus concernés par leurs déboires de ce soir que ce coque à la mine défraichie. Pour s’extirper un peu de cette réalité peu agréable, elle chercha à analyser la situation. Que leur était-il arrivé ? Un mec avait tiré la cargaison de ce soir. Mais qui se permettait de faire des marchés en plein territoire Omega ? Et pourquoi pile le soir où sa veille se ralentissait, du fait de son absence ? Savaient-ils quelque chose ? Etaient-ils partie prenante d’un des gang adverse ? Etait-ce un de ces fameux business extérieur à toute lutte ? Une faction plus grande, étrangère ? Rinne éplucha mentalement les données des derniers jours. Rien qui ne fasse écho à la situation actuelle. Le malfrat à ses cotés sembla s’impatienter, parce qu’il coupa court à sa léthargie assumée :

    « Eh-là, ai la décence de répondre à tes ainées quand ils te parlent ! »

Il venait de tapper d’un coup sec avec sa jambe sur le mur préfabriqué contre lequel le dos de Rinne reposait. Ses pupilles se dilatèrent un peu et son poul s’accelera : signaux de danger iminent, violence, réagir. Elle n’en fit rien. Rinne était douée pour ignorer, feindre l’indifférence crue. Puis là, que faire ? Il lui fallait une idée. Lancer son alarme de police ? A cette heure-ci ? Comme par hasard ? Bon, vue la gueule des acolytes, y’avais des chances que ça marche… Ça se tentait, ça valait mieux qu’une bastos envoyée dans la rotule d’un japonais à trois minutes de son taff adoré.

Elle n’eu cependant pas le temps de mettre son plan à exécution. Un de mecs en retrait venait de choir sur le sol dans un bruit sourd de féraille qui déraille. Quoi. « J’ai envie de jouer. ». Merde. Cette voix, foutrement familière. Qu’elle avait entendue y’a encore même pas dix minutes. Là tout de suite, ça ondulait entre le soulagement et la panique, la surprise et l’exaspération. Purée, mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Ils avaient pas fait assez de vacarme pour qu’un gars en plein chantier perçoive le problème à la tonalité. Rinne le dévisagea interdite, les yeux écarquillé. Sa clope roula de sa main jusqu’au sol.

    « C’est quoi ce bordel ?! T’es qui toi ? »

L’ensemble de la mauvaise troupe s’était retournée pour lui faire face. Ils eurent une connivence d’inquiétude face à la taille du mastodonte. Ouais. Naruse-san en imposait. Rinne elle, était maintenant parfaitement embrouillée. Il se retrouvait dans cette merde par sa faute ? Purée, offrir des boissons, et avec, une belle malédiction. Mais y’avais quelque chose dans l’unique œil luisant qui semblait crier le contraire. Que c’était presque une bénédiction, une charmante occasion de se défouler. Le temps de ces quelques réflexions et deux d’entre eux avaient déjà sortis leur canif. Merde. Merde. Ça allait saigner. Même un grand gaillard fait pas le poids face à des lames acérées. Et malgré l’intelligence toute relative qu’ils inspiraient, les gars tenaient pas des couteaux papillons. Et ce flingue qui repose contre sa cuisse et qui ne peut absolument pas être envisagé. 

Bon. Bouger déjà. La scène avait l’impression d’un déjà vu à présent, quatre ou cinq contre un ; une ruelle à Roppongi. Putain de destin. Sauf que là c’était pas le même acabit, et Rinne doutait pas que Naruse sache se battre (ou ai au moins la ressource), mais il lui manquait déjà un œil, et on savait pas de quoi ces gars étaient réellement capable. Même la plus conne des enflures saurait tuer un cheval. Elle se décala, croisa son regard. Comment, que lui dire ? C’était la cerise sur le gâteau ; Rinne sentait la confusion grimper les échelons. Elle eu presque envie de retrouver son abruti de collègue.

Stupeur et tremblement
Le destin est un charlatan.


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L'agressivité du ton n'annonçait pas une retraite facile. Ils étaient plus nombreux, aussi. Armés, apparemment, vu les lames qui sortaient. Mais est-ce que cela allait l'arrêter ? Parfois, le borgne était un peu con. Son cache-oeil en témoignait. Ce genre de gars, ces grandes gueules à canif qui attaquaient en troupeau, il les connaissait. Il en avait fait parti, à une époque. Et quelque part, le fait d'appartenir à un gang signifiait qu'il n'avait pas totalement quitté cet état de loup appartenant à une meute. Il n'était qu'un bêta, qu'un loup paumé qui s'était incrusté dans le gang parce que chacun en tirait un bénéfice. Et ceux-là, à quelle meute ils appartenaient ?

J'ai pas besoin de vous mettre une dérouillée à tous, annonça-t-il froidement.

Les mettre tous KO ? Peut-être qu'il le pouvait. Après tout, la force, c'était son truc. Il était du genre tank, vous savez, le gars qui ramasse dans la tronche pour ensuite vous les rendre avec un multiple dans la face. Le genre de gars qui vous immobilise, vous bloque votre retraite, en dépit des coups ramassés. Des couteaux hein ? Il n'avait qu'à prendre la poubelle ─ n'importe quoi peut devenir une arme entre les mains de quelqu'un assez fou pour l'utiliser ainsi.
Là, dans l'immédiat, il ne se sentait pas menacé par l'idée de perdre. Il se disait qu'un groupe avec des gens torchés, il suffisait juste d'en latter un ou deux comme il fallait pour que les autres prennent la fuite. Il avait également la portée ; à quoi leur servait un canif s'ils ne pouvaient pas le toucher le bras tendu avec sa main sur leur front. Peut-être que quelques uns savaient se battre. Mais ça, il n'avait pas le temps d'y réfléchir.

La poubelle vola dans la direction du groupe, et si l'un esquiva, l'autre derrière la pris de plein fouet dans l'estomac. Alors il entama sa marche, déterminée, vers eux.

Bring it on ! lança-t-il en anglais.

S'ensuivit une cohue dans l'obscurité ; des cris, des râles, des coups, des boum des pifs et des pafs. L'inconvénient d'être nombreux et de ne faire face qu'à un seul ennemi, c'est que vous avez aussi plus de chance de vous blesser les uns les autres. Pour des mecs qui en plus avaient un peu bu, leur équilibre laissait à désirer. Akashita, lui, était frais comme un gardon ; les horaires nocturnes ça le connaissait, et il avait bien profité de quelques canettes avant de partir.
Akashita ne s'en sortait pas indemne ; mais l'indifférence totale qu'il affichait face à la plaie de son bras ne rassurait pas les agresseurs. Sa main se posa brutalement sur l'un des visages, ne laissant qu'un oeil pour l'observer.

Pas un mot. Juste un long regard. Plus personne ne bougeait, chacun aux aguets. Le seul bruit se détachant du silence pesant était le râle de douleur de celui qui avait mangé la poubelle en plein ventre. Qu'allait-il se passer ensuite ?


••••

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Rinne
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    Vendredi soir, 02h00


Suspens


La scène avait quelque chose d’iréel. Tout du moins l’était-elle pour Rinne, quand elle repensait à leur échange quelques instants plus tôt. Un calme qui avait finit en tempête.

Des coups échangés formèrent peu à peu un fatras de muscles qui s’entrechoquent, et de lames qui virvoltent. Rinne s’était un peu mis en retrait, mais l’obscurité l’empêchait de déterminer exactement le déroulé des évènement. Une seule certitude face à la carrure qui s’élevait des ombres : le mastodonte s’en sortait particulièrement bien. Elle ravala sa salive quand une de armes sembla frôler son bras. Avait-il été touché ? Non pas qu’il comptait assez pour qu’elle s’en inquiète jusqu’à l’abcès, mais l’idée de voir des gens blessés, de surcroit par sa faute, lui était toujours aussi désagréable. Puis cette impuissance, encore et toujours.

L’affaire aurait été différente en son absence. Rinne n’était pas assez folle, ou inconsciente, pour se balader de nuit sans avoir pris des précautions, même un jour de travail comme celui-ci. Elle était même à l’opposé de ceux qui pensent que rien ne pourra jamais leur arriver, ou, qu’au pire, on peut toujours s’en sortir. Elle avait assez vu de tordus pour comprendre que même notre vie, qui semble être le film principale de tout l’univers du point de vue de notre triste existence, peut s’arrêter à une action dérangeante, à un faux pas de coté. En le regardant se battre, Rinne repensa à un de ces animes qu’elle avait apprécié. Dur…Durarara ? Qui se déroulait justement à Ikebukuro, pour la majorité. Cette façon de balancer des objets lourds en les usant comme si c’était là leur fonction première rappelait un des protagonistes - un de ses préférés, par ailleurs. Shizuo. Un barman aux allures de yankee (tout était dans la chevelure et le regard mauvais).

Dans l’état actuel des choses néanmoins, si plan B Rinne avait, il n’était pas exploitable. Elle ne pouvait pas sortir son flingue, pas devant Naruse. Et elle ne pouvait pas actionner son alarme GPS pour alerter l’unique personne de confiance capable de voler à sa rescousse (ou d’envoyer d’autres gars la sauver). De la même façon, elle ne pouvait pas s’arranger pour leur faire comprendre qu’il s’en prenait à la mauvaise personne. Rinne n’était pas irremplacable, mais elle faisait bien son taff. Tequila la préférait sans doute vive que morte, à l’heure actuelle.

Déclencher la sirène des keufs aussi, c’était périmé. Et honnêtement, elle préférait éviter. Elle compris que quelque chose se passait quand son esprit sembla être le seul à encore persister. Le silence avait chû sur la scène animée, et les combattants se regardaient en chien de faïence. Une tension palpable. Rinne jeta un coup d’œil à Akashita. Merde. Ce con avait le bras ouvert. Et il s’en moquait ? Sa réalisation fut cependant interrompue par un geste vif, celui de quelqu’un qui, sous la pression de l’attente, avait décidé de régler ses comptes comme un lâche, un perdant.

Un bras enserra son coup, plaquant sa tête contre l’épaule suante du trentenaire en manque de nicotine. Super, la veine. Rinne sentit vite que quelque chose glissait contre sa joue. Merde, le con.

    « Fait pas le malin ! Peut-être que t’en a rien à foutre de ressembler à un Picasso, mais tu voudrais pas que la demoiselle puisse plus jamais se montrer en pleine lumière par ta faute ?? »

La faute de qui, exactement ? Rinne fulminait intérieurement. La lame de son oppresseur jouais contre son épiderme. Des frissons désagréables. Elle jeta un regard en biais à son assaillant, puis à ceux qui les encerclaient. Celui dont la tête était maintenue par la poigne puissante de Naruse hoquetait légèrement, et ses collègues jetait des oeillades à moitié confiante à leur acolyte alcoolisé. Idée brillante, ou erreur stratégique ? Avait-il mis à prix la tête de son pote en se carrant de tout soucis ? Mais jusqu’où tout cela allait-il les mener ? En l’état, Rinne se tatait sérieusement à dégainer son gun. Cependant, il était bien trop tard pour se laisser tenter : ses bras étaient tendus le long de son corps, et le moindre mouvement même discret serait perçu par l’abdomen du malfrat, beaucoup trop proche de toute sa physionomie.

Restait plus à espérer que Naruse ne soit pas lui aussi un taré.


Belle soirée,
Vraiment.


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Rinne & Akashita
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Dans le silence pesant et l'immobilité inquiétante, un mouvement se détacha de la scène et pris en otage la seule personne qui était restée en retrait. La lame d'acier flirtait avec la joue fine de la demoiselle, alors que le reste du groupe ne bougeait toujours pas ; seuls les regards passaient de la victime et son agresseur, au mastodonte.
Pour Akashita, l'envie de jouer retombait doucement. Un otage ? Ces gars étaient vraiment des déchets de bas étages. La main emprisonnant toujours le visage de l'un des assaillants, le borgne resserra légèrement sa poigne, déclenchant chez sa victime un léger mouvement de panique. La pression sur son crâne n'était pas si puissante, mais il y avait tellement de vaisseaux sanguin dans cette partie du corps que la moindre pression trop insistante pouvait déclencher des douleurs insupportables.
Le regard bleu d'Akashita ne s'était pas posé sur la jeune vendeuse. Pas une seule seconde. Il restait braqué sur l'homme. Tuer ne faisait pas parti de ses plans. Il n'était pas ce genre de crétin à buter à tout va pour un oui pour un non parce que la gueule d'une personne ne lui revenait pas. Cependant, si on lui donnait une bonne raison, il pouvait le faire. Non pas qu'il accorde beaucoup d'importance à la vie des autres, mais il fonctionnait oeil pour oeil, dent pour dent.

Tu oublies un détail, commença le borgne sur un ton menaçant, tu me donnera une bonne raison.

Bonne raison à quoi ? A réellement défoncer des tronches. Il n'avait pas envie que la demoiselle en pâtisse, mais il n'était pas émotionnellement attaché à elle au point d'accepter de se laisser défoncer pour ses beaux yeux. Il fonctionnait à l'intimidation, pas à la prudence. C'était à double tranchant.

Pour chaque égratignure que tu lui feras, je péterai le membre d'un de tes potes.

Comme pour appuyer ses dires, il attrapa de sa main libre le poignet du gars qu'il tenait également en otage et tira le bras vers lui pour le tendre. Un coup de genoux si bien placé pouvait tellement faire de dégât.

Et quand j'en aurai fini avec eux, c'est ton crâne qui ira saluer le mur.

Et Dieu seul savait que cela pouvait-être fatal. Son angle mort ne l'aidait pas, mais Akashita avait une confiance aveugle en ses propres capacités. Son assurance pouvait clairement se lire dans son regard, et il n'y avait aucun bluff dans ses paroles. Quel était le plus important pour l'homme, du coup ? Sa fierté, ou sa sécurité ? Comme un jeu. Comme un pari. Pile, ou face ? Quelle face de la pièce vas-tu choisir ?

Non, Akashita n'était pas un héros. Il n'en avait pas envie. Jamais il n'en avait été un. Aucune raison de commencer ce soir. Et jamais il n'avait été raisonnable...

Si tu veux jouer à ce petit jeu, je suis partant. Nous verrons bien qui se lèvera demain.

Il tira sur le bras un peu plus, déclenchant des cris étouffés de panique. Laisse-la partir, et je vous laisse tranquille.


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Rinne
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    Vendredi soir, 02h08


Action


Tu ne t’attends pas spécialement à être aidée
les princes charmants ça ne coure pas les rues
Y’en a bien eu un, qui t’a porté secours,
Mais ça, c'était un autre jour.

Rinne aimerait bien s’extraire de son corps. La situation l’ennuie. La lame froide qui circule sur sa joue aussi. Elle lui rappelle des souvenirs enterés, un sourire carnassier qui lui donne envie de tout casser. Et une nausée, de la faiblesse, un poids un peu trop lourd à supporter. Elle veut chasser ces images ; elle sent que son esprit se délite, que sa colère cimente (le bas de son ventre). Pas un seul regard de Naruse ne vient s’intercaler avec le sien. Elle ne sait pas ce qu’elle en pense ; en fait, elle ne veut pas y songer. Que sont-ils l’un pour l’autre ? Rien, rien que des existences s’étant approchées, croisées, scrutées, puis séparées. Rien d’autre que des connaissances fortuites, légère, emportée aussi vite consommées. Rinne baisse la tête vers le sol. Ses bras sont toujours ballant, mais ils ne tremblent pas. Elle veut serrer le poing ; mais quelque chose l’en empêche. C’est une voix. Une voix qui sussure (ne montre jamais plus tes faiblesses). Cette voix n’est pas la sienne, mais celle d’un serpent qui ordonne. Rinne a le vent en poupe matière d’étranglement : sa gorge est devenue un infime tiret où l’air passe en couinant.

Mais la cacophonie de la scène, pourtant silencieuse, fait bourdonner les oreilles. Personne ne lui porte réellement attention, tous sont focaliser sur le mastodonte carnassier. Qui ne tarde pas à l’ouvrir, loin de réellement l’aider. « Pour chaque égratignure que tu lui feras, je péterai le membre d’un de tes potes. ». Putain, le con. As-t-il jamais fréquenté la moisissure des recoins Tokyoite ? Ne sait-il pas que ce genre de bande, où un distorsion des opinions est palpable, s’en cogne ?

Un hurlement étouffé, celui d’un homme qu’on vient de briser. Il y a des jointures qui craquent, des crânes qui se pressent. De la douleur. Rinne a la tête qui vrombit à son tour ; elle recommence. Il faut qu’elle scande dans sa tête quelque chose. Sa bouche murmure indiciblement des mots étranges. Un enchainement de noms aux consonances japonaises. … Des rues ? « Et quand j’en aurai fini avec eux, c’est ton crâne qui ira saluer le mur. ». Ah, oui. Peut-être frémira-t-il. Peut-être sentira-t-il derrière le bleu glacé et la voix menaçante l’avenir peu réjouissant. Peut-être alors reculera-t-il.

Mais Rinne n’allait pas parier. Le second grognement de douleur s’éleva de la première victime de Naruse, et Rinne en profita pour glisser ses mains sur l’écran tactile de son smartphone. Un bruit extrêmement aigu s’en extirpa pendant qu’elle intimait à Akashita :

    « Bouche-toi les oreilles ! »

Son assaillant fut décontenancé pendant un court moment, sa mâchoire se contractant sous l’effet d’on ne savait trop quoi. Rinne sentit raper sur sa joue la lame, y faire une légère entaille. Dans cet état second, ce fut à peine si la chaleur irradia. Elle se rua sur Naruse, le poussa de toutes ses forces, si faibles. Le contact avec ses deux prises lâchées, elle s’agrippa à son poignée et l’entraina comme une furie sur une des rues attenantes. Là, dans cette ruelle étroite aux pavés défoncés, se trouvait une entrée de service que Rinne s’empressa de crocheter. Une épingle à cheveux retirée de sa tignasse de jet. C’était par chance le type de serrure mal fagotée, extrêmement simple à manipuler. Sa dextérité lui avait permis de s’en sortir pour cette fois-là. Elle se rua à l’intérieur, les ongles enfoncé dans le poignet de son semi-sauveur.

Une fois à l’intérieur, l’obscurité toute relative était tranchée par la lueur glissant sous la porte rouillée. Rinne s’affala par terre, à bout de souffle, à moitié paniquée. Elle avait du mal à relier tous les morceaux dans sa tête. Y’avais mille raisons possible à lui balancer pour ce qui venait de se passer ; le pourquoi du comment d’avoir trouvé cette entrée, le soit disant bruit qu’elle s’empressa de couper. Elle avait mal au crâne comme jamais. Mais certainement pas à cause de pseudos-ondes qui n’avait en réalité rien de particulier.


Tout était dans l’acte
et dans la façon de le jouer.


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Rinne & Akashita
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La menace venait de lui. Ils étaient tous focalisés sur lui, pendant que la jeune vendeuse était simplement la victime. Ils le pensaient tous, Akashita inclus. La tension était palpable, et chacun savait que cela pouvait très mal tourner.
Aussi lorsque la jeune femme lui cria de se boucher les oreilles, le borgne se ne su pas trop quoi faire ; "hein" résumait bien sa pensée. Il ne se protégea pas, ni lui ni les autres, mais le bruit aigu les surpris tous et chacun baissa violemment sa garde, donnant ainsi l'occasion à la brunette d'échapper à l'emprise de son agresseur. Elle couru dans la direction d'Akashita dont la prise avait complètement relâché sa victime, et il se fit entraîner de force ─ petite mais déterminée, semblait-il. Moyennement d'accord mais pas vraiment en position de refuser vu ce foutu bruit, il se laissa entraîner, se rappelant de justesse qu'il avait également son sac à récupérer. Pas bien gros, ça aidait. Rien d'important dedans, mais son sac tout de même.

Le borgne suivit donc la vendeuse, ne s'étant pas du tout attendu à ce retournement de situation. A peine essoufflé, il s'arrêta juste derrière elle, une porte leur faisant face. Il sentait ses ongles dans sa peau et se fit la réflexion qu'elle devait paniquer un peu. Lui... pas le moindre du monde. A vrai dire, une pointe d'agacement venait de naître. Mais il lui fallait reconnaître qu'elle avait du cran. Peut-être pas si fade qu'il le croyait.
La porte ouverte, ils s'engouffrèrent dans la pièce sombre et la porte se referma en un grincement sinistre, coupant la lumière.
Il faisait sombre, l'ambiance était un peu glauque. Quelle était cette pièce ? Comment la petite vendeuse parfaite la connaissait-elle ? Comment pouvait-elle crocheter des serrures ? Dans l'obscurité, le regard bleu d'Akashitait lorgnait sur l'ombre avachie par terre. Alors, il se baissa ─ qui était-elle ? ─ et s'approcha. Alors qu'elle reprenait encore son souffle, il vint plaquer ses lèvres contre les siennes. Un mouvement se fit sentir, probablement dû à la panique, et il chercha à attraper sa main. Et là, il le sentit.

D'un mouvement brusque, le borgne s'éloigna d'elle et se redressa vivement, un bond en arrière le mettant hors de portée du moindre coup qu'elle pouvait vouloir lui asséner. Finalement, pour une sainte nitouche, elle ne l'était peut-être pas tant que ça. Ouvrant les bras et montrant la paume de ses mains vides en dépit de l'obscurité, une soudaine tension venait de naître entre eux, et la méfiance subitement s'était invitée. Pas spécialement la crainte ; juste de la méfiance, comme si le chasseur venait de voir qu'en sa proie dormait... un autre chasseur.

Un flingue, hein... c'est à se demander qui est le paprika, finalement.

Sourire provocateur. D'où venait-elle ? Pourquoi était-elle armée ? Que faisait-elle ? Il était en territoire Omega, il le savait, mais elle ? En faisait-elle parti ? Il doutait qu'une simple citoyenne sans lien direct avec la plèbe puisse se promener ainsi. Mais sans certitude... autant de ne pas faire d'affirmation évasives. Après tout, c'était lui, qui était chez l'ennemi, pas l'inverse.


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